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Covid : comment Omicron bouleverse l’organisation des entreprises corses


Livia Santana le Jeudi 6 Janvier 2022 à 20:00

Après les fêtes, les cas de Covid se sont multipliés sur l'île où près 7800 personnes ont été injectées en une semaine. La propagation du virus et la conséquente défection du personnel ont contraint les entreprises corses à se réorganiser.



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« On s’adapte », dans les administrations, les collectivités et les grandes, moyennes ou petites entreprises de l'île, l'expression est devenue le nouveau mot d'ordre. Pour cause, depuis deux semaines, la cinquième vague de Covid déferle sur la Corse portant le nombre de contaminations hebdomadaires à des chiffres record. Entre le 27 décembre au 2 janvier 7758 corses ont testés positifs. Parmi eux, les classes actives et notamment les 20-39 ans étaient les plus touchées avec un taux d'incidence de 3 955 cas pour 100 000 habitants.

​Forcément, les employés insulaires n'ont pas été épargnés par la vague Omicron. A la Collectivité de Corse, par exemple, plus gros employeur public de l’île qui compte environ 4420 salariés, dans les 15 derniers jours, 170 salariés ont été arrêtés pour cause de Covid. Suivant les structures, l’isolement des salariés donne du fil à retordre en termes de gestion des ressources humaines.  Afin de pallier le manque lié à la crise sanitaire, il n’est pas rare que les plannings des salariés aient été modifiés. C’est le cas notamment de la compagnie aérienne insulaire, Air Corsica qui, grâce à cette nouvelle organisation et le recours à quelques contrats à durée déterminée, a pu conserver son plan de vol durant les fêtes malgré les absences dues à l’épidémie.

A l’hôpital de Bastia, la direction a fait appel à la réserve sanitaire pour combler le manque de personnel et apporter du renfort aux équipes épuisées. "Cela nous permet, pour le moment, de pouvoir tenir encore un peu le coup", explique Françoise Vesperini, la directrice des ressources humaines de Falcunaghja dont 5% des effectifs manquent à l’appel.

Face à la forte affluence dans leurs établissements, les laboratoires Vialle ont eux, largement étendu les horaires de leurs employés « de 7 heures à minuit », explique le directeur des centres de dépistage Jean-Michel Vialle. Dans le Sud, Franck Fernandez des laboratoires Canarelli a préféré embaucher 8 nouvelles personnes. Préleveurs et secrétaires ont rejoint son équipe depuis les vacances de Noël.
 
Des petites entreprises contraintes de fermer

Depuis ce lundi 4 janvier, dans les centres-villes de Corse, les vacances de la Noël ne semblent pas s’être achevées. Rues désertes et faible fréquentation dans les boutiques, l’épidémie se fait bien ressentir. C’est d’ailleurs ce que confirme la Chambre de commerce et d’industrie de Corse (CCI). « On constate une diminution générale de l’activité dans les centres-villes de l'île même si ces chiffres ne sont pas encore établis », assure Christophe Graziani directeur des entreprises et des territoires à la CCI.

Il n’est pas rare que des commerces employant une à trois personnes aient fermé leurs portes quelques jours « pour cause de Covid ». « Certaines petites entreprises avait leur personnel à l’isolement ou cas contact, faute de remplacement ils ont baissé leur grille. Dans les métiers de bouche, quelques-unes en ont même profité pour prendre une semaine de vacances après les fêtes », explique Jean-Charles Martinelli, président de la chambre des métiers et de l’artisanat de Corse.

Pour le moment, avoir des chiffres précis sur les arrêts de travail liés au Covid reste compliqué. La CPAM de Corse-du-Sud qui centralise les données de l'île, n'est pas en mesure de les fournir car elles ne seraient « pas encore consolidées ». Sur le plan national, entre le 1er novembre et la mi-décembre, le nombre d'arrêts de travail dérogatoires pour les personnes devant s'isoler a été multiplié par plus de 7, passant de 5.763 à 42.541.