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Coronavirus. Les urgences corses voient revenir les patients


Livia Santana le Mercredi 22 Avril 2020 à 15:21

Les urgences en Corse ont connu au début du confinement une forte baisse de fréquentation. Depuis une dizaine de jours, les patients reviennent l'hôpital pour certains avec des pathologies aggravées.



A partir de mi-mars, les urgences ont vu leur flux de patients largement diminuer. A Bastia, une baisse de 50% de l'activité a été recensée après le début du confinement. Dans le sud, à Ajaccio, la baisse était encore plus forte : entre  50 à 75% de l'activité en moins par rapport à l'avant confinement. " Habituellement, nous accueillons quotidiennement entre 80 et 100 passages par jour. A la mi-mars ce n'était que plus que 20 à 25 patients par jour.", raconte le Dr Pierre Eden, responsable des urgences à Ajaccio. 

Mais depuis une dizaine de jours, la fréquentation revient à la normale. Le docteur André de Caffarelli, le responsable du service des urgences à l'hôpital de Bastia, souligne une "reprise de l’activité très nette". L'hôpital d'Ajaccio recense à présent entre 50 et 60 passages par jour. Cela s'explique notamment par une appréhension de se rendre aux urgences moins présente qu'au début de l’épidémie , puisque les gens se sont presque "habitués au Coronavirus",  mais aussi parce que « certains cas non-traités depuis le début de l'épidémie ne peuvent plus tenir et doivent avoir accès aux soins immédiatement »  explique le chef des urgences de Bastia. 

Des pathologies aggravées 

Pendant ce confinement nombreux sont ceux qui ont fait l'impasse sur les soins. Les médecins généralistes, entre autres en ont fait les frais. A présent, les patients qui se rendent aux urgences présentent des pathologies chroniques décompensées comme des insuffisances respiratoires, des infarctus, du diabète, des occlusions intestinales...
Le  docteur André de Caffarelli a aussi remarqué des visites plus fréquentes pour des décompensations psychiatriques de gens qui ont mal supporté le confinement. Dans la même veine, le docteur Pierre Eden relève quelques patients présentant des intoxications médicales.  

 La "bobologie", soit les consultations médicales sans gravité, représentent en moyenne 60% de l’activité des urgences de l'hôpital de Bastia. Depuis le début du confinement celles-ci sont portées disparues. Aux urgences d'Ajaccio, la bobologie représente habituellement 40% de l’activité maintenant ce n'est plus que 5%.