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Coronavirus. Jean-Baptiste Lemoyne : "la Corse recevra un tourisme de proximité"


Livia Santana le Mercredi 29 Avril 2020 à 18:02

Les acteurs du tourisme corse et Gilles Simeoni se sont entretenus ce mercredi 29 avril avec Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères pour évoquer les problèmes et envisager des solutions à court et long terme pour l'activité touristique insulaire.



Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères
Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères
A la demande de Gilles Simeoni,  Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères a participé à une réunion sur l'activité touristique insulaire. Pendant plus de deux heures trente, Gilles Simeoni, le président de l'Exécutif, Marie-Antoine Maupertuis, présidente de l'agence du tourisme de la Corse, les acteurs du tourisme et du transport, ont présenté un cadre de travail autour de l'impact du Covid-19 sur la fréquentation touristique et donc sur les retombées économiques. 

Chaque année pendant les mois de juillet et août la Corse accueille 1,4 millions de touristes. Une fréquentation estivale massive qui fait vivre l'île, comme n'a pas manqué de le souligner le président de l'exécutif : "L'activité touristique représente entre 24 et 30% du PIB de l'île. Sur le territoire national c'est en moyenne 7,5%."  Tout l'enjeu sera donc de passer "le cap d'une année touristique cataclysmique", insiste Gilles Simeoni. La tâche ne sera pas simple puisque sur les 2,5 millards d'euros que représente le tourisme sur l'île chaque année, entre 650 et 750 millions sont déjà perdus.

​Le gouvernement s'est très vite inquiété de la situation et souhaite travailler de concert avec la Collectivité de Corse. 
"Sans le tourisme on assistera à un effondrement du tissu économique de l'île.", reconnaît Jean-Baptiste Lemoyne. 

Des aides du gouvernement 

Compte tenu de la spécificité de la Corse (insularité, statut institutionnel particulier, poids économique du tourisme), le gouvernement a souhaité établir un cadre de travail pour accompagner la filière du tourisme insulaire et apporter des réponses ajustées au terrain. 

Ainsi, pour relancer l'activité touristique et éviter la disparition des entreprises, le gouvernement a, d'ores et déjà, annoncé des mesures comme des prêts garantis par l'Etat. En Corse, plus de 380 entreprises en lien avec le tourisme ont pu bénéficier de cette aide, ce qui équivaut à un montant de 49 millions d'euros. 

Autre mesure phare, lors de cet échange : Jean-Baptiste Lemoyne a garanti une annulation des charges entre mars et juin pour le acteurs du tourisme. Une aide saluée par Gilles Simeoni qui émet toutefois des réserves : "Il faudra penser à prolonger ce dispositif au-delà de cette période." 

De leur côté, le président du Conseil exécutif et les acteurs du tourisme ont soumis de nombreuses propositions. Dans les prochaines semaines la Collectivité de Corse dévoilera des mesures qui pourraient s'articuler autour d'un fonds spécial pour le tourisme, de la fiscalité ou encore autour d'une démarche de certification sanitaire pour les établissements accueillant du public. "Il faudra être innovant pour pouvoir se relever", lance Gilles Simeoni. 

Un tourisme de proximité limité 

Pendant les prochaines semaines l'Exécutif devra réfléchir à des solutions d'accueil des touristes en intégrant les exigences sanitaires. A ce titre, la piste d'un ratio est envisageable. " Nous discuterons du nombre de personnes que nous pouvons accueillir. Une chose est sûre c'est que la Corse ne pourra pas recevoir 700 000 arrivants par mois." , annonce Gilles Simeoni. 

Pour ce qui est de la provenance des touristes, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères a laissé entendre qu'ils ne  viendraient pas des Etats tiers : "ce n'est pas pour demain", a-t-il affirmé. En ce qui concerne les pays de l'espace Schengen, Jean-Baptiste Lemoyne est resté vague : " Il y aura un travail pour se coordonner et agir de manière la plus étroite possible."
Le secrétaire d'Etat a toutefois lancé que la saison touristique devra se faire autour " d'un cercle concentrique, de la diaspora, des amoureux de la Corse."  Il reprend : "Ce sera un tourisme d'ultra proximité." 

Les acteurs locaux du tourisme seront fixés sur le calendrier et les modalités de réouverture fin mai, en fonction de l'évolution de l'épidémie. Jean-Baptiste Lemoyne a également repris rendez-vous avec Gilles Simeoni pour cette même période.