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ComCom de L’Isula-Balagna : L’OEHC met en place un nouveau système de télé‐relève des compteurs d'eau potable


Nicole Mari le Mercredi 21 Avril 2021 à 07:34

Un nouveau système de télé‐relève de compteurs d’eau vient d’être mis en service par l’Office d’équipement hydraulique de la Corse (OEHC) sur la Communauté de communes Ile Rousse Balagne dans le cadre de la Délégation de Service Public (DSP) d’alimentation en eau potable. Cette technologie de relevé radio à distance permet une amélioration du service à l’usager, une gestion de la ressource et une meilleure information sur l’état des réseaux.



Le président de l’Office d’équipement hydraulique de la Corse (OEHC), Saveriu Luciani, entouré des représentants de la ComCom Lisula Balagna.
Le président de l’Office d’équipement hydraulique de la Corse (OEHC), Saveriu Luciani, entouré des représentants de la ComCom Lisula Balagna.
C’est « une avancée novatrice » dans la relève des compteurs d’eau potable, « une démarche vertueuse de préservation et d’économie de la ressource » et « une démarche de modernisation », affirme le président de l’Office d’équipement hydraulique de la Corse (OEHC), Saveriu Luciani, qui était vendredi en Balagna pour inaugurer un nouveau système de télé‐relève desdits compteurs. Dans le cadre de sa Délégation de Service Public (DSP) d’alimentation en eau potable sur le territoire de la ComCom Lisula-Balagna (CCIRB), l’OEHC a mis en place cette technologie de relevé radio à distance sur les communes de Curbara, Munticellu, Pigna, Santa Riparata di Balagna et Lisula. L’objectif est d’assurer un meilleur suivi et une plus grande précision concernant les consommations quotidiennes, ainsi que la détection de fuites, casses, fraudes et autres anomalies sur l’ensemble du réseau. Ce système de télé‐relève est novateur parce qu’il aura notamment pour effet « d’optimiser la gestion de la facturation, d’offrir à nos utilisateurs une information rapide et plus détaillée, et enfin pour les collectivités, une visibilité accrue de leurs modes de consommation ». Il se veut vertueux parce qu’il s’intègre « dans la démarche pro-active de l’OEHC, en faveur de l’adaptation au changement climatique ». Il répond à une exigence de modernisation du fonctionnement de la DSP « conformément à nos engagements ».
 
Une facture juste
Concrètement, la radio‐relève des compteurs permet d'obtenir un relevé d’index et différentes informations sans avoir besoin d'accéder directement aux compteurs des usagers. Ce qui facilitera la gestion de la facturation et augmentera la fréquence des relevés, ainsi l’usager bénéficiera d’une facturation sur index réel et non plus estimé. « Cette solution a pour but d’offrir, d’une part, une facturation plus juste et d’informer nos abonnés d’une éventuelle fuite après compteur », indique l’OEHC. Ce système détecte les fuites, les blocages de compteur et les détériorations des clapets anti‐retour, ce qui donnera une information en temps réel sur les casses, fraudes ou tentatives de détérioration. Cela aura aussi pour effet « de ne pas consacrer du personnel exclusivement dévolu à cette tâche », tout en améliorant « les rendements réseaux à des fins de préservation de la ressource en eau ». L’OEHC a opté pour la solution de radio/télé‐relève de la société Diehl Metering, et effectuera sa mise en place parallèlement au remplacement des compteurs de plus de 15 ans.

Pas d’intervention humaine
Ces nouveaux dispositifs seront équipés, d’origine, de têtes radio émettrices compatibles. Les agents de l’OEHC pourront ainsi récupérer l’index, soit par l’intermédiaire du terminal mobile d’un agent en mode « walk‐by » lors de passages réguliers dans ce but, soit directement sur le logiciel de gestion en ligne de modules embarqués sur des véhicules de services en mode « passive drive‐by », lors de passages à proximité des compteurs. La relève des index de consommation se fera ainsi depuis l’extérieur de l’habitation, sans intervention au domicile de l’usager. Le mode « passive drive‐by », qui permet des relevés quasi-quotidiens sans intervention humaine, est utilisé en fonctionnement normal par l’OEHC, bien que l’ensemble des modes soient inter‐compatibles. L’OEHC envisage, dans le futur, l’installation des modules de réception sur antenne afin de couvrir l’ensemble de la zone DSP avec un suivi continu. Les données obtenues sont visualisables sur le logiciel de gestion.

Un pré-bilan de la DSP
L’OEHC a profité de l’occasion pour faire le point sur le contrat d’affermage qu’elle assume depuis le 1er avril 2020 sur la ComCom en matière d’eau potable. « Au 16 avril 202, le nombre d’abonnés sur la DSP CCIRB est de 7326 avec un réseau d’une longueur de 87,4 kms ». Concernant le parc de compteurs, l’OEHC annonce que 350 compteurs de plus de 15 ans ont été remplacés, 145 devis et travaux de nouveaux branchements pour abonnés ont été réalisés, 7317 points de géolocalisation de compteurs ont été référencés, 149 ouvertures de branchement et plus de 200 poses de module ont déjà été effectuées. S’y ajoute un investissement de 21 000 € pour le logiciel, les systèmes de réglages et de réception de la radio/télé‐relève. Concernant le réseau de distribution, l’Office liste : 54 tournées hebdomadaires d'analyses de Cl2 sur réservoirs, 3 fuites réseaux importantes sur AEP résolues, 153 enquêtes pour abonnés réalisées, 8 ouvrages remis sous alarme par des équipements de type « Sofrel » permettant la surveillance de la sécurité et la visualisation à distance par PC WEB et téléphone, des données des réservoirs de stockage d’eau potable.

Le réseau d'eau potable en Balagne.
Le réseau d'eau potable en Balagne.

Deux ans d’avance
Concernant les ouvrages de la ComCom, l’OEHC précise qu’il a fait des comptes rendus de l’état des 12 ouvrages sur réseau AEP, une opération de mise en conformité des ouvrages, et une apposition de signalétiques spécifiques. D’ici à la fin de l’année 2021, il prévoit, concernant le parc compteur, de remplacer plus de 1000 compteurs de plus de 15 ans - soit un investissement de plus de 56 000 €, depuis le début du contrat de DSP (2020‐2021) -, l’installation de 900 modules radio pour un investissement d’environ 30 000 € et la mise en service de 1900 compteurs radio‐relève. « À ce rythme, les 6300 compteurs de plus de 15 ans, seront remplacés d'ici à 5 ans. L’ensemble du parc sera radio‐relevé d'ici 3 à 4 ans, avec 2 ans d’avance sur l’engagement pris au contrat d’offre DSP », déclare Saveriu Luciani.
 
Un modèle vertueux
Pour le président de l’OEHC, il ne fait aucun doute que « l’eau est un bien commun à la base de toute stratégie de développement durable du territoire. L’OEHC entend faire du réseau d’eau potable de la CCIRB dont il est délégataire, un modèle vertueux en termes de développement durable et de gestion raisonnée de la ressource. Cette radio/télé‐relève s’inscrit pleinement dans ce cadre. Elle contribue à renforcer la relation de confiance avec le client par une facturation régulière et juste. Elle permet également de détecter au plus vite les fuites et d’améliorer rapidement les rendements réseaux, à une époque où la ressource hydrique tend à se raréfier ».

Une meilleure offre
Outre la télé‐relève, l’agence Eau Potable de l’OEHC en Balagna « travaille en étroite collaboration avec le secteur Eau brute et production d’eau potable à la réalisation d’une stratégie d’amélioration de la qualité de l’eau et d’homogénéisation de la chloration résiduelle sur les 87,4 km du réseau AEP. Elle consistera à la mise en place de relais de chloration autonomes, avec alimentation électrique photovoltaïque », prévient-il. « Au‐delà de la production, de la distribution et de la gestion des stocks et ce depuis sa prise de fonction comme délégataire de service public de l’AEP d’une partie de la CCIRB, les actions engagées par l’OEHC répondent à l’ensemble des problématiques visant à assurer la meilleure offre de service possible ». Avant d’annoncer la présentation prochaine en Balagna du procédé SYSPROD « qui sera expérimenté sur le barrage du Reginu (E Cotule), afin de répondre par une solution innovante à l’enjeu qualitatif et énergétique de l’eau ». Ce procédé vise à améliorer la qualité de l’eau par traitement à l’oxygène et à l’ozone, tout en en produisant de l’électricité par une technologie de photovoltaïque flottant, couplée à la production d’Hydrogène vert.