Championnat d’Europe universitaire de Taekwondo : La belle 5e place de Francesca-Maria Franceschi

En finissant 2^e du championnat de France universitaire en mars dernier, Francesca-Maria avait obtenu son billet pour ces championnats d’Europe en – 62 kg. Sa prestation à Zagreb, 5^ème, satisfait pleinement son entraineur Olivier Santarelli, responsable du CT Bastia. « Francesca-Maria se classe 5^ème de son groupe qui comportait 17 combattantes, l’élite de la discipline. C’est un très bon résultat, peut-être un peu frustrant car il y avait la place pour finir encore plus haut. Il y a un petit goût d’amertume mais c’est très encourageant au niveau sportif. Au premier tour, elle est tombée contre Ella Sands, une anglaise expérimentée, médaillée internationale. Elle remporte le match sur le score de 2 rounds à 1, après une très bonne entame de match. Un moment de déconcentration en fin de round la contraint à disputer deux autres rounds, qu’elle remporte avec la manière et en surclassant son adversaire . En quart de finale, elle est confrontée à la Turque Sahsenem Bagator, médaillée internationale. Il faut savoir qu’en taekwondo, la Turquie, l’Angleterre et l’Ukraine survolent la discipline au niveau mondial. Francesca-Maria s’incline 2-0 malgré un engagement total, face à une adversaire au jeu très défensif. Elle échoue donc au bas du podium, mais ça reste une superbe performance à ce niveau de compétition, sachant que gagner un tour en championnat de France est déjà très bien, gagner un tour en Open international est un exploit, quant à passer un tour en championnat d’Europe, cela n’est pas donné à tout le monde, d’autant plus que dans cette compétition, seuls les podiums nationaux sont qualifiés, représentant l’élite européenne. Et par sa prestation Francesca-Maria se classe dans les huit premières de sa catégorie aux championnats d’Europe. Le manque d’expérience lui a fait défaut car elle n’a rien lâché et ça s’est joué à très peu pour une place en 1/2».

 

« Trop de précipitation »
Francesca-Maria revient sur son parcours : « Bien sûr c’est une déception de perdre en ¼ de finale mais ces 1^ers championnats d’ Europe universitaires étaient une belle opportunité. J’ai le sentiment d’avoir évolué. J’ai pêché dans la précipitation, manqué de réflexion. Je me dois d’être plus posée, plus réfléchie. C’est un manque d’expérience à ce niveau et ça doit me servir pour aller plus haut ».
Et pour Olivier Santarelli, la marge de progression est encore grande : « Les résultats vont se voir sur le long terme. A voir la mentalité, l’abnégation, l’acharnement de Francesca je sais que ça va le faire. Elle est jeune sachant que certaines championnes ont 30 ans. Si elle a déjà progressé dans l’engagement, il lui faut gagner en maturité. Elle possède une grande marge de progression. L’alchimie entre performance et son âge va s’opérer. Je suis très confiant car c’est une perfectionniste dans tous les domaines et ça c’est la marque des champions. Francesca-Maria est une véritable athlète de haut niveau avec tout ce que cela entraîne : l’image de soi, l’humilité, la persévérance et le travail acharné. Elle reste pour moi le plus bel exemple et une véritable locomotive pour tous les enfants du club, et de la jeunesse en général. 
Je me dois même de la protéger car parfois elle est trop excessive dans son travail. C’est ça aussi le rôle d’un coach». Et effectivement, la jeune étudiante de Corte est bien dans sa tête, bien dans son corps. Après une licence pro commerce, elle intègrera à la prochaine rentrée un master management. « Je n’ai aucun problème pour concilier mes études et ma passion du taekwondo » souligne Francesca-Maria. « Cette passion ne bride en aucune sorte ma vie de jeune fille. Tout est question d’organisation et j’arrive à me consacrer à mes loisirs que sont lecture, cinéma et musique». Une passion pour l’art martial qui dure depuis …. 14 ans !
 

Et pourquoi pas les JO de 2024 ?
Après 15 jours de vacances, presque pris à regret, une grosse saison attend notre championne. « On veut faire une grosse saison 2023/2024 » souligne Olivier Santarelli. « L’an passé on s’était un peu bridés en se consacrant à un déplacement en Corée. Cela nous avait bloqué le calendrier mais c’était nécessaire de passer par là. Pour cette nouvelle saison le but sera de prendre des points sur le ranking en vue notamment des JO. Ça passe par des participations à des Open internationaux et prendre des points qui ensuite permettent d’avoir de bons tirages. On va bien sûr adapter le volume des entrainements en fonction de ses horaires à la fac. On va effectuer une préparation physique ciblée pour optimiser les entrainements».

Son calendrier est déjà bien rempli, avec des Open internationaux à Tirana (Albanie), Zagreb ou en Suède, ainsi que l'Open de France à Paris et l'Open de Paris. « Ces compétitions nous lanceront pour les Championnats de France de début 2024. Il faudra à Francesca faire un titre pour participer aux JO ».

Cela passe par des entrainements presque au quotidien pour la jeune fille au dojo de l’Arinella à Bastia où 3^ème dan, nantie de son Diplôme d’Instructeur Fédéral, elle enseigne aussi la discipline aux plus jeunes. « Elle est salariée du club et ça c’est bien aussi de pouvoir lui assurer un emploi » explique Olivier Santarelli pour qui la formation est l’essence même du club. Une formation qui paye puisque le CTB, 160 licenciés à Borgo et Bastia, possède en Dumenicu, le frère de Francesca, Aurélie Siciliano et Anaïs Santarelli de jeunes DIF qui épaulent les DEJEPS, Diplômé d'État supérieur de la Jeunesse, de l'Education Populaire et du Sport, que sont Olivier Santarelli et Cathia Battesti.