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Cathy Cognetti : « Nous devons œuvrer ensemble pour valoriser notre territoire qui en a tant besoin »


Nicole Mari le Samedi 13 Juin 2020 à 16:39

Après l’élection de François Sargentini à la tête de la Communauté de communes Pasquale Paoli, en remplacement de Paulu Santu Parigi qui souhaitait passer la main, et celle plus mouvementée des huit vice-présidents, Cathy Cognetti, élue 1ère vice-présidente, lance un appel pour que tous les élus, quelques soient leurs clivages politiques, œuvrent ensemble. La représentante de Merusaglia, également conseillère territoriale du groupe Andà Per Dumane, explique, à Corse Net Infos, qu’il est indispensable de changer de modèle pour mieux gérer la plus grande intercommunalité de l’île avec deux maîtres-mots : la solidarité et le non-enfouissement des déchets.



Cathy Cognetti, élue 1ère vice-présidente de la Communauté de communes Pasquale Paoli en Haute-Corse, conseillère municipale de Merusaglia et conseillère territoriale du groupe Andà Per Dumane à l'Assemblée de Corse.
Cathy Cognetti, élue 1ère vice-présidente de la Communauté de communes Pasquale Paoli en Haute-Corse, conseillère municipale de Merusaglia et conseillère territoriale du groupe Andà Per Dumane à l'Assemblée de Corse.
- Vous n’avez pas été élue à la présidence de la ComCom. Etes-vous déçus ?
- Non. Pas du tout ! Nous sommes contents de notre score ! Nous avons mis en place une équipe d’ingénierie, c’est-à-dire des maires qui ont des compétences dans des domaines différents et qui veulent travailler pour leur commune et pour tout le territoire. Avec ses 42 communes, la Communauté des Communes Pascal Paoli est le lieu privilégié d’échanges et de projets entre les maires et la population. Cette nouvelle mandature doit être synonyme d’une intercommunalité d’ingénierie, de services et de projets.

- Justement, quels sont vos projets pour cette nouvelle mandature ?
- Nous pensons qu’un projet de développement doit, d’abord, s’affirmer autour de la solidarité. Notre volonté est de fédérer et de créer du lien social, c’est-à-dire de développer la sphère sociale et créer une ligne de solidarité. La crise sanitaire liée au COVID 19 nous a fait comprendre que la précarité est grandissante dans nos communes et que nous devons œuvrer fortement à travers cette solidarité envers les territoires et envers les personnes. Nous sommes des élus de petites communes de la montagne et du rural qui cumulent les handicaps et les inégalités dans le domaine économique et social. Ces handicaps ne sont pas gommés par notre Communauté de communes qui a augmenté, ces dernières années, la pression fiscale sur nos administrés sans proposer des services de qualité dans le cadre des compétences qu’elle exerce. Pour pallier ces difficultés, il est indispensable de changer de modèle, d’organisation en faisant preuve d’une réelle détermination politique.

- De quelle façon ?
- La nouvelle équipe à l’Exécutif communautaire devra faire face à de nouveaux enjeux comme la gestion de la crise économique qui se profile du fait de la crise sanitaire. Elle devra faire preuve d'innovation, d’audace et de dynamisme afin de compenser les carences de notre territoire. Personne ne devra être laissé sur le bord du chemin. Chaque mairie, chaque administré doit pouvoir s’adresser et obtenir des réponses concrètes de sa Communauté des Communes. Toutes les forces vives, l’ensemble des élus et surtout les candidats doivent à présent se retrouver autour d’une logique qui validera un programme, fruit du consensus le plus large, dans l’unique intérêt de servir notre territoire. Nous lançons un appel à travailler ensemble quelques soient les clivages politiques pour valoriser ce territoire qui en a tant besoin.
 
- N’y-a-t-il pas aussi la question des déchets qui a été au cœur de la campagne électorale ?
- Tout à fait ! La question du tout-enfouissement, que nous voulons éviter à tous prix, a été très prégnante pendant la campagne électorale. Avec les maires, nous nous sommes aussi fédérés sur le principe du non-enfouissement. C’est, pour nous, un préalable. Nous nous engageons à œuvrer évidemment pour généraliser le tri et mettre en place une bonne gestion des déchets, mais nous ne voulons surtout pas augmenter la taxe des ordures ménagères, comme cela se profile parce que nos populations sont vieillissantes avec de faibles revenus. C’est pour cela qu’il est urgent de créer une solidarité entre les territoires pauvres et les territoires riches pour faire en sorte d’optimiser et de mutualiser les ressources.
 
- Avez-vous fait une proposition de mandature ?
- Oui ! Nous avons fait la proposition d’un contrat de mandature qui pourra être amendé. Notre intercommunalité ne fonctionnera que sur la détermination des acteurs communautaires à œuvrer ensemble pour cette communauté rurale, authentique, fière de son passé et engagée pour affronter l’avenir. La crise économique que vit la Corse est une conséquence directe de l’épidémie, avec notamment l’arrêt de l’économie. Elle sera amplifiée par la non-saison touristique. Agir, c’est prévoir, c’est penser, c’est articuler. C’est la raison pour laquelle nous proposons la mise en œuvre de ce contrat de mandature basé sur un véritable engagement afin de développer l’économie de notre territoire et les solidarités au sein de notre Communauté des Communes Pascal Paoli. Nous devons faire preuve de responsabilité. Nos administrés, sont en droit d’attendre des résultats.
 
- Pensez-vous que cette grande interco, la plus grande de Corse, soit réellement gérable ?
- Oui ! Bien sûr qu’elle est gérable ! Sur ce territoire, les 42 communes, que nous sommes, sont, à la fois, proches et éloignées. Nous partageons des valeurs identiques, nous sommes tous des ruraux. Je pense que l’excentricité des lieux nous pousse, justement, à nous fédérer à travers cette ligne de solidarité. J’ai été conseillère départementale, ce territoire, je le connais bien, j’y vis, j’y ai mes attaches familiales, personnelles, que ce soit dans le Boziu ou dans le Centre Corse. C’est un territoire rural qui mérite une attention particulière parce qu’il cumule les handicaps et qu’en même temps, il regorge de potentialités. Il y a tellement de choses à faire dans cet interco !
 
Propos recueillis par Nicole MARI.

Conseil communautaire de la ComCom Pasquale Paoli

La Communauté de communes Pasquale Paoli, née le 1er janvier 2017, regroupe 42 communes pour une population de 6 248 habitants répartie sur une superficie de 904,5 km² soit une densité de 6,9 habitants par km².
 
Président : François Sargentini (Tralonca)
1er vice-président : Cathy Cognetti (Merusaglia)
2ème vice-président : Jean-Baptiste Castellani (Calacuccia)
3ème vice-président : Jacques André Tomasini (Castirla)
4ème vice-président : Jacques Costa (Moltifau)
5ème vice-président : Nicolas Salicetti (Cambia)
6ème vice-président : Pierre Taddei (Bustanicu)
7ème vice-président : François Acquaviva (Lozzi)
8ème vice-président : Paulu Santu Parigi (Santa Lucia Di Mercoriu)