C’est une course pas comme les autres qui s’apprête à descendre le jardin de l’Annonciade à Bastia. Ce jeudi 8 mai aura lieu la deuxième édition de Carrozzu in Bastia, une course de caisses à savon, organisée par Gilles Secchi et Fred Sabiani. À l’origine de ce projet : un souvenir et une envie commune de créer du lien. “J’avais un kart à pédales, je me promenais avec en ville, et souvent, les anciens me racontaient qu’avant, ils construisaient leurs propres engins pour dévaler les rues”, explique Gilles Secchi. Inspiré par Porto-Vecchio, où une course similaire existe depuis plusieurs années, le duo décide alors d’importer le concept à Bastia. “On voulait faire quelque chose qui dynamise un peu la ville, un événement libre, populaire et intergénérationnel”, ajoute Fred Sabiani. Gratuit et ouvert à tous, l’événement avait déjà attiré de nombreuses personnes l’an dernier tout au long de la journée.
Cette année, les organisateurs espèrent faire aussi bien, avec une trentaine d’équipes attendues au départ. Pour cette course, le principe est simple : chaque équipe fabrique sa propre caisse à savon - un véhicule non motorisé - et la fait descendre une pente balisée, sous les encouragements du public. L’objectif ? Aller le plus vite possible, mais aussi faire preuve de créativité. “Cette année, on a voulu pousser encore plus loin”, sourit Gilles. “En plus des traditionnels prix décernés aux trois plus rapides, il y aura un jury pour récompenser les plus belles caisses sur le plan esthétique, mais aussi une récompense pour la plus belle chute, pour garder cet esprit de macagna.” Des goodies seront également distribués aux spectateurs, et un concert est prévu en soirée pour clôturer la journée. Une touche festive supplémentaire pour un événement pensé comme un grand moment de partage.
Un engouement collectif
Derrière l’aspect ludique de la course, c’est un véritable engouement collectif qui s’est formé autour de cette initiative. Dès la première édition, les participants ont joué le jeu en redoublant d’imagination pour créer des véhicules à partir de matériaux de récupération. “Il y a des gens qui ont utilisé des roues de tondeuses, des bouts de ferraille, des morceaux trouvés ici et là…”, raconte Fred Sabiani. Et si certains ont bricolé leur carrozzu à la dernière minute, d’autres ont peaufiné chaque détail, costumes compris. “Ce qui nous a marqués l’année dernière, c’est que certains sont allés très loin dans la réalisation. Cette année encore, certains nous ont déjà envoyé des photos, et ils poussent vraiment les détails.”
Mais au-delà de la performance, c’est le lien entre les générations qui marque les esprits. “L’année dernière, il y avait un grand-père, son fils et son petit-fils, et tous les trois ont fabriqué leur caisse ensemble”, se réjouit Fred Sabiani. “C’est exactement ce qu’on voulait créer. On a eu aussi un monsieur qui nous a dit que son fils n’avait jamais bricolé avec lui, et qu’ils ont bricolé ensemble pour la première fois pour créer le carrozzu.” La course attire également des profils très variés, comme des familles ou des groupes d’amis. “On a eu de tout, ça va du pharmacien au chef d’entreprise.”
Tout au long de la journée, les animations vont s’enchaîner. Accueil et vérifications techniques des véhicules le matin, essais libres dans la matinée, inauguration à midi, puis lancement officiel des descentes vers 15h. Le public pourra alors encourager les concurrents et profiter de l’ambiance. “Il y a une vraie adrénaline”, assure Gilles Secchi. “Les participants nous disent qu’ils ont l’impression d’être dans un stade ou une arène, avec les gens qui crient autour. C’est prenant, même pour ceux qui ne courent pas.”
Les organisateurs ne manquent pas d’idées pour faire évoluer l’événement. “On aimerait que ce soit un rendez-vous annuel”, expliquent-ils. “On a aussi l’idée de faire participer les lycéens en section mécanique, qui pourraient s’affronter pour la réalisation des caisses.”
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