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Bastia : Rassemblement pour la "défense de l’emploi, des droits sociaux et des libertés"


Philippe Jammes le Samedi 5 Décembre 2020 à 18:05

A l’appel de la CGT de la Haute-Corse et du Parti Communiste et dans le cadre de la journée annuelle de lutte contre le chômage une petite centaine de personnes s’est rassemblée samedi soir devant la préfecture de la Haute-Corse à Bastia pour le droit au travail, à la protection sociale, contre le chômage et la précarité. Une poignée de Gilets Jaunes avait rejoint le rassemblement. Les explications, en vidéo, de Charles Casabianca de l'UD-CGT de Haute-Corse.



Derrière son mégaphone, Charles Casabianca de l’UD CGT de la Haute-Corse donne le ton : « Toutes les semaines, un nouveau plan de licenciement est annoncé, venant s’ajouter aux centaines de milliers d’emplois déjà détruits… Plutôt que de défendre les emplois existants, et de combattre le chômage en partageant le travail, le gouvernement continue d’abreuver le patronat de centaines de milliards d’aides publiques et d’exonérations de cotisations sociales, sans conditions de sauvegarde de l’emploi et sans aucune contrepartie. Au lieu d’assurer une protection sociale à toutes celles et tous ceux qui subissent le chômage et basculent de façon massive vers les minima sociaux et la pauvreté, comme beaucoup d’autres notre région n’est pas épargnée et avec ses 750 000 personnes vivants sous le seuil de pauvreté, ses emplois précaires, ses emplois à temps partiels imposés, la mise en place d’un plan dit « Salvezza » par la CDC, dont les grands oubliés sont les salariés, les précaires.


De plus le gouvernement s’apprête à appliquer sa réforme de l’assurance chômage au 1er avril 2021. Ce serait la double peine pour les plus jeunes, encore plus touchés par le chômage et la précarité. Aujourd’hui il faut dire  non à toutes ces réformes  de régression sociale, de privations des libertés, d’attaques incessantes contre le monde du travail. Mais plutôt oui à une autre répartition des richesses, oui à un autre monde ou l’humain serait au centre du système. Aujourd’hui nous demandons le droit au travail  pour tous, des embauches immédiates dans le privé et le public pour répondre aux besoins, des aides conditionnées à l’arrêt des licenciements, aux embauches et au développement du droit à la formation, une réduction du temps de travail à 32 h pour travailler toutes et tous, l’annulation définitive de la réforme assurance chômage, enfin l’ouverture de droits à toutes et à tous, en commençant par une prolongation de tous les droits en cours et la suppression des seuils d’accès à la protection sociale
 ».


Michel Stefani pour le PCF lui emboite le pas. «La semaine dernière nous étions 500 000 dans toute la France pour dire, au gouvernement et au président de la République, que nous ne voulions pas de leur loi dite "de sécurité globale". Pris de panique par ce succès populaire ils ont immédiatement décidé de réécrire l’article 24 de cette loi en réalité "d’insécurité totale". Cela confirme que la mobilisation n’est pas sans effet mais qu’il en faut plus pour obtenir le retrait de ce texte liberticide qui viendrait s’ajouter à un arsenal de mesures antisociales. Autrement dit, ils veulent museler le peuple pour imposer leur politique au service des plus riches des forces de l’argent et de la finance. Voilà comment il est demandé aux plus modestes d’être solidaires des plus riches qui voient leurs fortunes augmenter et quand ils sont actionnaires des grand groupes industriels financiers utiliser les aides publiques pour distribuer des dividendes et liquider les emplois. Il faut donner un coup d’arrêt à cette politique cynique et réactionnaire. L’argent public doit servir en priorité ceux qui en ont le plus besoin : les travailleurs, les ménages populaires, les plus modestes.


Voila pourquoi, il faut des contreparties sociales au versement des aides publiques aux entreprises afin de garantir l’emploi, les salaires, le pouvoir d’achat et de mettre en cause les racines de la cherté de la vie particulièrement en Corse. Aussi nous disons pas un centime de plus aux 15 premiers actionnaires de CM Holding, le Consortium des patrons corses, pas un centime de plus aux actionnaires de Rubis.
Ils sont responsables de la cherté des produits alimentaires et des carburants notamment en détournant depuis des années à leurs profits les centaines de millions de réfactions de TVA. L’Autorité de la concurrence après l’Inspection générale des finances vient de le confirmer. Oui nous sommes solidaires du petit commerçant de l’artisan mais nous ne voulons pas nous faire manipuler par ceux qui sur le haut panier prennent la part la plus grosse pour laisser les miettes aux autres.
En ce sens nous proposons que les géants du commerce par internet qui valorisent en Bourse plus de 2500 milliards de dollars payent non seulement leurs impôts mais aussi une taxe exceptionnelle de 15 % sur le chiffre d’affaire réalisé en France. Ce ne serait que justice fiscale et participation à l’effort de solidarité nationale. Cette taxe rapporterait 1 milliard. Elle permettrait de faire payer la crise à ceux qui en ont les moyens plutôt qu’aux salariés, aux retraités, aux petits commerçants et artisans.


Cela permettrait enfin de développer une politique sanitaire à la hauteur des enjeux pour renforcer les moyens des hôpitaux et des EHPAD et rendre le vaccin Covid gratuit pour tous. Plus que jamais la crise met à l’ordre du jour la juste répartition des richesses, face à cet enjeu de classe deux logique s’affrontent celle du pouvoir autoritaire et austéritaire, celle des forces de progrès démocratique et sociale. En toutes circonstances le PCF sera de ce côté pour le progrès social démocratique et écologique. Ensemble et unis nous serons plus forts pour faire renaitre l’espoir dans ce camp celui des spoliés de la terre».