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Banque de France : "les entreprises corses ont connu un brusque arrêt lors du 1er confinement"


La rédaction le Dimanche 14 Février 2021 à 12:43

Très affectées par les mesures de restriction liées à la Covid-19, les entreprises corses ont connu un brusque arrêt lors du 1er confinement mais ont, pour certaines, fait preuve d’une bonne résilience, ce qui laisse entrevoir une possibilité de rebond quand les conditions sanitaires le permettront. Jean-Charles Sananes, directeur régional de la Banque de France était jeudi à Bastia afin de présenter l'enquête annuelle de conjoncture : "bilan 2020 et les perspectives 2021 de l’économie régionale Corse.



Le bilan secteur par secteur

Banque de France : "les entreprises corses ont connu un brusque arrêt lors du 1er confinement"
Industrie
Comme ailleurs, l’industrie corse aura connu en 2020 un fort décrochage mais avec de vraies perspectives de rebond en 2021.
Après une croissance constante, quoiqu’en ralentissement progressif, sur les trois dernières années, le secteur industriel insulaire enregistre dans un contexte sanitaire dégradé, un fort décrochage sur l’exercice 2020. Le secteur des matériels de transport a été fortement impacté par la crise du secteur aérien (- 50.1%) tandis que la fabrication des produits agroalimentaires a souffert de la moindre fréquentation touristique (-12.8%). Seuls les « autres produits industriels » ont mieux résister avec une baisse de l’activité limitée à -5.4%.
Les effectifs ont suivi cette évolution négative dans ces trois grands sous-secteurs.
Les investissements progressent légèrement (1.5%) mais avec des prévisions plutôt négatives pour 2021, face aux fortes incertitudes.
Dans un contexte encore très incertain, les chefs d’entreprises anticipent néanmoins un retour à la croissance, sans toutefois retrouver le niveau d’activité d’avant crise.

Construction
Très marquée par le premier confinement, l’activité a fortement baissé en 2020 mais est en cours de redressement, avec un effet positif sur les effectifs.
Après une reprise de près de 3% en 2019, l’activité dans le secteur de la construction s’est nettement dégradée tous secteurs confondus.
Si le second œuvre est moins affecté (-9.3%), le gros œuvre et les travaux publics chutent de respectivement 15.6% et 16.4%.
Malgré ce contexte, les effectifs se sont plutôt confortés, aidés par les mesures d’activité partielle et portés par des carnets de commandes jugés consistants du fait, entre autres, des reports.
Les prévisions d’activité pour 2021 sont plutôt favorables dans les trois sous-secteurs avec une dynamique plus marquée dans les travaux publics sans pour autant effacer les pertes d’activité de 2020


Services marchands
Le secteur des services, prédominant en Corse, finit en net retrait, plombé par sa composante « tourisme » fortement pénalisée par les restrictions sanitaires, malgré une plutôt bonne « haute saison ».
Après une année 2019 marquée par une baisse d’activité de 1.9%, l’activité s’est nettement repliée sous l’effet des conséquences de la crise sanitaire sur le secteur touristique essentiellement. Ainsi, les secteurs de l’hébergement et de la restauration accusent une chute de respectivement 38% et 34%.
Dans ce contexte, les effectifs sont en retrait de 2.8% avec des secteurs touristiques logiquement plus fortement impactés.
Malgré les fortes incertitudes, un rebond est attendu sur 2021, porté par les services aux entreprises, avec même des perspectives de petite hausse de l’activité dans les secteurs touristiques à l’exception du transport de passagers qui apparaît durablement impacté.

Méthodologie de l'enquête

Cette enquête a été réalisée courant janvier par les succursales de la Banque de France d'Ajaccio et de Bastia auprès d'un échantillon d'entreprises de différents secteurs d'activité.
Son but est, à partir d’informations encore provisoires, d’apprécier dans de brefs délais les principales tendances de l’exercice précédent en matière d'activité, d’effectifs, d'investissements et de rentabilité, ainsi que les perspectives pour l’année qui commence.
Cette enquête ne prétend pas être exhaustive, ni donner une image complète de l’évolution de l’ensemble de l’économie de la Corse. En effet, pour des questions de méthode, sont exclues du champ de l’étude les entreprises agricoles.
Plus de 2 000 entreprises ont été interrogées et près de 40% d’entre elles ont répondu. Nous les remercions vivement pour leur contribution à la connaissance des réalités économiques locales.
L’échantillon couvre 41% de la totalité des effectifs recensés par l’ACCOS au 31/12/2019.