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BD à Ajaccio : La vie en bulles de F. Bertocchini


Michel Allal-Volterra le Dimanche 16 Novembre 2014 à 22:30

Le 28 Novembre s’ouvrira le Festival de la BD d'Ajaccio. Son créateur, Frédéric Bertocchini, aujourd’hui encore président d’honneur de la manifestation, nous raconte comment lui est venue sa passion pour les bulles.



 BD à Ajaccio : La vie en bulles de F. Bertocchini
- Vous êtes aujourd’hui producteur d’émissions de radio, Journaliste, mais vous avez également une maîtrise de Lettres, et une thèse d'Histoire Ancienne (Athènes et l'Occident au siècle de Périclès). Qu’est-ce qui vous a poussé vers la BD ?
- Ça vient de très très loin en fait car, tout petit, j’ai appris à lire sur les albums de Tintin ( Le Sceptre d’Ottokar). Ne sachant pas lire encore je voulais à tout prix savoir ce que Tintin disait, ayant compris que c’etait dans la bulle qu’il y avait ce qu’il disait. Un peu plus tard je me suis mis à dessiner des BD et même, lorsque j’avais des messages à faire passer à mes parents je le faisais en dessinant et en mettant ce que j’avais à dire dans les bulles .Ensuite le goût de l’Histoire ancienne m’est venu lorsque j’ai lu une BD sur Alix, un récit sur l’Antiquité  les Grecs et les Romains, très pointu car écrite par un grand historien Jacques Martin.
Pour moi étudier l’Histoire ce n’était pas dans un but pédagogique mais plus me diriger vers la recherche de documents de photos, d’évènements. 

Et c’est comme cela que vous avez pensé à faire des BD sur les thèmes de l’Histoire de la Corse ?

 BD à Ajaccio : La vie en bulles de F. Bertocchini
- Lorsque j’ai fait des recherches sur l’histoire de Sampiero Corso ou sur l’étonnante destinée de Pascal Paoli j’ai découvert et appris moi-même énormément de choses. En fac d’Histoire on ne nous a pas appris tous les détails de la vie de Sampiero !
Mais là aussi , c’est l’historien qui est sensibilisé à tous ces moments de l’histoire de l’ile, L’historien et bien sur le corse, fier de ses origines. C’est fou l’impact à l’extérieur que nos BD peuvent avoir. Nous avons été récompensés pour Sampiero  en Bourgogne comme étant la meilleur BD historique de 2014.
« Aio zitelli » est distribué en Espagne, Paoli est publié en Italie .Ca fait énormément plaisir de savoir qu’on arrive à faire parler de la Corse partout. Les motivations d’acheter nos ouvrages sont très variées. D’abord il y a des corses partout dans le Monde, ensuite il y a les touristes ou ceux qui ont entendu parler de la Corse qui sont intéressés et qui achètent. Mais lorsque j’écris sur un évènement je vais chercher le plus d’éléments et de témoignages. Sur Aléria j’ai interrogé tous les participants et sans arrière-pensée de corse ou de militant nationaliste, simplement pour comprendre et expliquer au lecteur. Pour « Paoli » on peut sentit que j’ai une admiration pour lui.
Le journaliste et l’historien se rejoignent quand même à un moment donné. pour « Aléria »  cependant on voit que les journalistes de l’époque , qui couvraient cette actualité , étaient quelque fois déconnectés de l’actualité , contrairement à l’historien qui travaille dans le temps et qui sort un travail plus complet sur ce qui s’est passé avec un souci de vérité bien plus important, et avec du recul l’historien se détache beaucoup plus de ses émotions que le journaliste qui peut en être aussi influencé .
C’est ce que je j’essaie de faire le plus dans mes BD, un vrai travail d’historien.

Après tout ce que vous avez publié ces deux dernières années, quels sont vos projets ?

- Je vais me consacrer aux « suites ». La suite de « Liberà me », le tome 2 d’ « Aléria », une adaptation de « Colomba », une autre adaptation des « Frères Corses » d’Alexandre Dumas.
J’espère publier l’an prochain un » Janis Joplin » et un autre projet qui s’appelle la  prophétie de Molène » une atmosphère fantastique d’une ile bretonne.
Et, c’est un scoop, je suis sollicité pour écrire pour une fiction de télévision  à partir de 2  de mes albums.
 
- Un projet comme ceux dont on vient de parler ça prend combien de temps ?
- En général entre la recherche des documents, des lieux,  des histoires, des personnages et l’écriture, pratiquement 6 mois de travail  pour découper ensuite le scénario en page, puis en planches, puis en dessin pour chaque planche  puis image par image pour les bulles. Pour Sampiero il a fallu un an de travail pour les dessins les personnages et la couleur !
 
Et votre fils va-t-il faire comme son père
Il vit, depuis sa naissance, dans un environnement de BD et de livres. Il a compris (il a deux ans) que dans les bulles il y a les paroles et il me dit : « Papa lit moi l’histoire ».
Evidemment les chiens ne font pas des chats…