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Autonomie : "Sur une évolution aussi importante, il faut que les Corses soient consultés ce qui n’est pas le cas" selon le PCF de Corse


Philippe Jammes le Dimanche 10 Mars 2024 à 13:03

Lors d’une conférence de presse ce samedi à Bastia, les responsables de la section corse du Parti Communiste Français sont revenus sur la situation politique sur l’île, son évolution institutionnelle et sur la visite des membres de la Commission des Finances à l’Assemblée Nationale.



Francis Riolacci, Michel Stefani, Pascal Rossi et Jean-Jacques Gil ont commenté l'actualité politique insulaire de ces derniers jours.
Francis Riolacci, Michel Stefani, Pascal Rossi et Jean-Jacques Gil ont commenté l'actualité politique insulaire de ces derniers jours.
Lors d'une conférence de presse tenue ce samedi 9 mars à Bastia, les dirigeants de la section corse du Parti Communiste Français (PCF) ont abordé divers aspects de la situation politique insulaire, son évolution institutionnelle, ainsi que la récente visite de membres de la Commission des Finances à l'Assemblée Nationale. "L’actualité s’est accélérée ces deux jours avec la venue sur notre île des responsables de la commission des finances à l’Assemblée Nationale ", a déclaré Michel Stefani, secrétaire régional du parti communiste en Corse. Il a souligné : "Nous avons pu rencontrer Éric Coquerel, le président de la commission qui était là pour mettre le doigt sur la réalité économique et fiscale de la Corse. Nous lui avons remis une note dans laquelle nous revenons sur le rapport de l’inspection générale des finances de 2018, une véritable pépinière d’informations de ce point de vue. Nous lui avons demandé à ce que la commission des finances fasse la clarté sur les réfactions de TVA qui représentent 194 millions d’euros par an, mais aussi sur le Franco de port qui est inclus dans la dotation de continuité territoriale et qui consacre près de 80 millions d’euros au transport et notamment au transport de marchandises." Pour le Parti Communiste il n’est pas nécessaire d’avoir une réforme institutionnelle pour bloquer les prix, augmenter les salaires, faire la transparence sur ces détournements de réfection de TVA, les stopper et faire en sorte que la solidarité nationale serve véritablement la Corse. "Aujourd’hui il faut que l’on sache comment les marchés sont opérés et comment les prix sont fixés dans notre région."  
Dans leurs échanges avec Éric Coquerel, les représentants du PCF ont obtenu l'assurance que ce dernier se rapprocherait de Bruno Lemaire, ministre de l’économie et des finances, pour obtenir un tableau précis et chiffré des dotations et des recettes de la Corse chaque année.

"Depuis 40 ans, une réforme institutionnelle tous les 10 ans !"
Sur le thème de la réforme institutionnelle, Michel Stefani, accompagné de Jean-Jacques Gil, Francis Riolacci et Pascal Rossi, a abordé les évolutions historiques "La Corse est la région métropolitaine aux évolutions institutionnelles les plus marquantes au rythme d’une réforme tous les 10 ans". Concernant les propositions actuelles, Stefani a mis en garde contre une autonomie libérale de fait "Cette fois ci, la Corse peut sortir du cadre métropolitain. Pour nous ce plongeon dans une autonomie libérale de fait ne peut être la solution".

Le PCF a également exprimé son désaccord avec les intentions du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, concernant l'inscription de la Corse à l’article 74 de la Constitution. "Pour nous il s’agit d’un contre sens historique et politique car cela suppose que la Corse accepte, comme il le dit, une place à part dans la République. La Corse et co-fondatrice de la nation française depuis le 30 novembre 1789. Elle a renouvelé ce choix en 1943 en se libérant du fascisme. Si elle acceptait cette place à part dans la république, elle renoncerait à cette promesse d’égalité républicaine à laquelle d’ailleurs Pascal Paoli a adhéré lui-même en déclarant : Notre l’adhésion à la libre Nation française n’est pas servitude mais participation de droit." a martelé Michel Stefani.

Un référendum en amont de la loi organique
Quant au processus de réforme institutionnelle, le PCF insiste sur la nécessité d'une consultation populaire en amont. Stefani a affirmé : "Sur une évolution aussi importante, il faut que les Corses soient consultés ce qui n’est pas le cas". Il a appelé à ce que la modification constitutionnelle et la loi organique soient soumises à un référendum, afin que "les Corses puissent se prononcer en connaissance de cause par référendum, en toute démocratie".