Ce jeudi, trois nouveaux conseillers exécutifs devaient être élus à l’Assemblée de Corse, à la suite du remaniement annoncé par Gilles Simeoni en janvier dernier. Si plusieurs élus de l’opposition étaient présents dans l’hémicycle, Avanzemu a fait le choix de boycotter la séance, une première depuis le début de la mandature. Une absence remarquée, qui a suscité des critiques dans l’hémicycle, notamment de la part de certains élus de la majorité. Dans un communiqué publié quelques heures plus tard, les élus d’Avanzemu sont revenus sur cette décision, qu’ils présentent comme une position politique assumée. « Nous avons été convoqués pour procéder à l’élection de trois nouveaux conseillers exécutifs », rappelle Avanzemu. « Cependant, selon nous, la Corse et son peuple attendent de la Collectivité bien plus que ces remplacements, issus au demeurant de considérations internes au seul groupe majoritaire. »
Le groupe estime que ces nominations auraient pu être intégrées à l’ordre du jour d’une session ordinaire, comme cela s’est déjà fait par le passé. « Ainsi aurions-nous pu combler un ordre du jour devenu famélique, et auquel la majorité tente habituellement de répondre en déployant des trésors d’ingéniosité pour étaler nos travaux sur deux journées. »
Une critique des priorités de la majorité
Pour Avanzemu, l’organisation d’une session dédiée montre un décalage avec les préoccupations des Corses. Dans le contexte actuel, le groupe déplore l’absence de travaux sur des dossiers prioritaires tels que la précarité, le logement ou l’économie. « En ces temps difficiles, pour nos compatriotes qui rencontrent de graves difficultés sociales, une demi-journée de travail sur ces questions eut été largement préférable », insiste le communiqué.
Répondant aux critiques sur un éventuel rapprochement avec d’autres forces politiques, notamment à droite, Avanzemu a fermement démenti ces accusations. « Si notre absence n’est en rien synonyme d’accord avec ces forces, nous ne souhaitons pas considérer que la présence d’autres élus nationalistes vaudrait, pour leur part, alignement politique sur l’actuelle majorité. »
Enfin, Avanzemu a répondu aux accusations de « blocage » des institutions, formulées par certains élus. Le groupe rappelle que l’élection des conseillers exécutifs pourra se tenir dès dimanche, en l’absence de condition de quorum. « À qui veut-on faire croire que ces 72 heures seraient dramatiques ou paralysantes, au regard des 1 300 jours de mandature et de leur bilan ? », conclut le communiqué
Dimanche 16 février, les trois nouveaux conseillers exécutifs ( Jean-Félix Acquaviva, Anne-Laure Santucci et Vannina Chiarelli-Luzi) seront officiellement installés. Une installation qui pourra se tenir sans condition de quorum, conformément à la réglementation en vigueur..