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A Sentinella et Aria Linda s'inquiètent du silence dans le dossier des centrales thermiques


Marilyne SANTI le Jeudi 20 Novembre 2014 à 16:19

Les associations A Sentinella et Aria Linda ont donné jeudi une conférence de presse à Ajaccio portant sur l’alimentation au gaz naturel des centrales thermiques de Corse et la comparaison du droit à polluer entre des centrales thermiques situées en Corse et sur le continent. Une conférence qui faisait suite à l’intervention de Laurent Marcangeli à l’Assemblée Nationale sur les problèmes que posent les centrales électriques dans l’île.



 A Sentinella et Aria Linda s'inquiètent du silence dans le dossier des centrales thermiques
Le constat dressé par les associations sur le dossier de l’arrivée du gaz naturel de la Corse, en vue de l’alimentation des centrales thermiques est que celui-ci est  au point mort, tant au niveau régional qu’au niveau national. Un statu quo qui a été mis en évidence lors de la procédure d’adoption du PADDUC par l’Assemblée de Corse le 31 octobre dernier, au cours de laquelle le groupe Femu a Corsica avait fait une proposition d’amendement consistant à demander l’insertion d’un 3ème point dans l’annexe 4 relative au Schéma Régional des Infrastructures et des Services de transport, au chapitre Axe stratégique. 

Une réelle volonté de voir exister le gazoduc terrestre existe-t-elle ?

"Selon nos sources, cette proposition d’amendement, qui avait reçu un accueil favorable des groupes politiques a été retirée, sur la demande expresse de l’Exécutif. Ce dernier aurait, pour appuyer son refus, argué que des dispositions en ce sens avaient été intégrées dans la rédaction du Schéma Régional Climat Air Energie de Corse (SRCAE). L’ambition de ce schéma ainsi que le rappelle le site de la CTC, est de fixer le cadre stratégique de la CTC, à l’horizon 2020 - 2050, en matière de lutte contre la pollution atmosphérique, réduction des émissions de gaz à effet de serre, maîtrise de la demande énergétique, développement des énergies renouvelables et d’adaptation aux changements climatiques. Mais en aucun cas de planifier et d’accompagner la réalisation d’équipements structurants et la mise en œuvre d’un gazoduc qui alimenterait Bastia et Ajaccio sur 170 kms. C’est bien la vocation du PADDUC, ainsi que l’énonce la présentation figurant également sur le site de la CTC. Alors, si un document de planification tel que le PADDUC ne prévoit pas de réserver des emplacements sur le tracé du futur gazoduc terrestre on peut se demander si la volonté politique locale d’en voir aboutir la réalisation existe" ont argumenté les membres de Sentinella et d'Aria Linda

L'urgence des mesures à prendre par l'Etat

Pour mettre la Corse à l’abri d’une nouvelle crise énergétique dans un avenir proche et en attendant la mise en place d'un plan ENR qui permette d'assurer l'autonomie énergétique de l'île, les associations pensent que très rapidement l’Etat doit se décider sur le schéma d’approvisionnement en gaz naturel de la Corse, passer commande à EDF d’un nouvel aménagement de production d’électricité à Ajaccio (fonctionnant dans un premier temps au fioul domestique en attendant l’arrivée du gaz naturel afin de sécuriser au plus vite l’équilibre du système électrique), choisir sur le territoire du Pays Ajaccien un emplacement répondant aux critères définis par le Gestionnaire du Système Electrique pour construire et exploiter un nouvel équipement industriel.
Le site du Vazzio a été pressenti mais aucune décision officielle n'est venue confirmer cette annonce.
"L’Etat devra aussi clarifier le rôle des opérateurs industriels dans le schéma d’approvisionnement en gaz naturel de l’Ile et les inciter à mobiliser leurs compétences et leurs ressources dans ce projet tellement important pour la Corse.
Le ministère du Développement Durable, ou la Commission de Régulation de l’Energie, devra quant à lui valider le contrat d’achat du futur aménagement d’Ajaccio au fioul domestique dans un premier temps puis au gaz naturel et s’engager à couvrir les frais d’études et les éventuels coûts échoués des opérateurs engagés.
"

200 territoires à énergie positive pour la croissance verte et pas la Corse ?

Par ailleurs, la Corse n’a pas participé à l’appel à projets concernant la transition énergétique pour la croissance verte. Ce dispositif permettra à 200 territoires volontaires d’être accompagnés et orientés par l’État dans leurs projets.
En coordination avec la ministre du Logement, de l’Égalité des territoires et de la ruralité, Ségolène Royal s’est engagée pour l’aménagement durable des territoires. Les 200 projets, portés par les élus locaux, en coopération avec les acteurs économiques et les citoyens, témoigneront de l’engagement de ces territoires au service du nouveau modèle énergétique et écologique français. Ils permettront le développement de filières industrielles d’avenir et la création d’emplois.
Les mesures favorisant les économies d’énergie, le développement d’une mobilité bas-carbone, la valorisation des déchets, la production d’énergies renouvelables etc…seront notamment valorisés. L’objectif de cet appel à projet est de valoriser et d’encourager les initiatives territoriales de progrès environnemental et énergétique, par la stimulation de projets et par le développement économique favorisant une croissance durable et des emplois pérennes sur des filières d’avenir.
Mais la Corse n'y aura pas droit…