Faire de la prévention dès le plus jeune âge pour stopper les mécanismes de la précarité. C’est l’un des objectifs sur lesquels la Collectivité de Corse (CdC) entend mettre l’accent pour faire reculer ce fléau qui touche la Corse de plein fouet. « Si on veut inverser la tendance, l’intérêt c’est de commencer tout petit », appuie ainsi Bianca Fazi, la conseillère exécutive en charge de la santé et du social. Dans ce droit fil, en mai 2024, elle avait présenté à l’Assemblée de Corse un rapport visant à transformer la crèche Laetitia à Ajaccio, passée sous l’escarcelle de la CdC depuis l’avènement de la collectivité unique, en une crèche préventive. Un projet qui aboutira d’ici la rentrée de septembre.
Inédit en Corse, et encore peu développé en France, ce type d’établissement vise à donner la priorité aux enfants issus de familles en difficulté, à l’inverse de la majorité des crèches qui favorisent pour leur part l’accueil d’enfants de parents qui occupent tous les deux un emploi. « La crèche préventive va ainsi permettre de pouvoir accueillir les enfants de bénéficiaires des minimas sociaux afin de faire sortir ces familles de ces mécanismes », explique Bianca Fazi, « Souvent ces personnes n’ont pas d’autres choix que de vivre de ces revenus minimums. Notre rôle c’est aussi de les accompagner vers l’emploi ». Elle pointe par ailleurs le cas des familles monoparentales, où le parent n’a parfois pas les moyens de faire garder son enfant et ne peut de facto pas travailler, s’enfonçant ainsi un peu plus dans la précarité. Un cercle vicieux face auquel l’option de garde qui sera mise en place à la crèche Laetitia pourrait être un début de solution. Grâce à un partenariat avec l’État, le coût de la crèche pourra ainsi être pris en grande partie en charge par la Caisse d’Allocations Familiales et permettre au parent de retrouver un emploi.
Enfin la crèche préventive aspire aussi à accueillir des enfants dont les familles sont en grande difficulté, pour leur « permettre d’avoir un meilleur développement psychomoteur ». « Dès la grossesse, si les sages-femmes repèrent une fragilité de la future mère, elles peuvent notamment alerter la PMI. Il peut également y avoir un repérage par d’autres structures, y compris quand les enfants sont en crèche », souligne Bianca Fazi. « Des études prouvent que les stimulations, notamment affectives, permettent à une partie du cerveau d’un enfant de mieux se développer. Or, il y a des enfants que l’on ne sollicite pas, avec qui on ne joue pas, à qui on ne sourit pas. Face à cela, il est important que nous ayons un repérage très précoce pour pouvoir accompagner ces familles dans la parentalité. C’est un travail à mener en partenariat avec tous les acteurs impliqués dans la petite enfance », ajoute-t-elle en martelant : « Si on veut un jour changer nos politiques sociales, avoir moins de problèmes sociaux, il faut travailler sur les enfants depuis tout petits. Une fois qu’ils sont adolescents, c’est déjà trop tard ».
Alors que la crèche Laetitia dispose actuellement d’un agrément pour accueillir une cinquantaine d’enfants, à compter de septembre elle réservera une dizaine de places progressivement ouvertes sur trois ans pour faire de la prévention. « Au quotidien cela ne va pas changer grand-chose dans l’organisation de la crèche », indique Manon Vannuchi, la directrice de la crèche Laetitia. « Cela nous permet juste de retrouver notre cœur de métier qui est au final aussi l’accompagnement des familles. L’idée c’est de faire de l’accueil des enfants, mais aussi un soutien à la parentalité avec un accompagnement des familles sous forme d’ateliers, de cafés des parents… », précise-t-elle.
Pour préparer le personnel à ces nouvelles missions, un processus de formation, financé à 80% par la CAF, débutera en juin. « Il visera à former le personnel à l’accompagnement des parents et à la mise en place de ce lien de confiance que l’on va essayer de favoriser avec les familles », détaille Manon Vannuchi en confiant que ce projet a été favorablement accueilli par ses équipes. « Je pense que ce serait bien qu’il y ait de telles crèches partout. Le but c’est que les parents puissent mettre en place à la maison des choses qui amèneraient à un meilleur développement psychomoteur ou affectif de leurs enfants », complète-t-elle.
Afin d’emmener ces enfants vers l’égalité des chances, la CdC financera également les interventions de vacataires tels que des orthophonistes ou des psychomotriciens au sein de la crèche. « Je trouve que c’est extraordinaire de pouvoir accompagner ces enfants qui seraient sinon probablement isolés », insiste encore Bianca Fazi avant de conclure : « Bien sûr, ils seront dans tous les cas scolarisés à l’âge de 3 ans car c’est la loi, mais il y a certains dégâts que l’on peut éviter si on agit avant. C’est un pari sur l’avenir. Si on veut éviter qu’il y ait de plus en plus de situation de précarité, il faut commencer l’accompagnement des mamans et des enfants très tôt, quasiment in utero ».
Inédit en Corse, et encore peu développé en France, ce type d’établissement vise à donner la priorité aux enfants issus de familles en difficulté, à l’inverse de la majorité des crèches qui favorisent pour leur part l’accueil d’enfants de parents qui occupent tous les deux un emploi. « La crèche préventive va ainsi permettre de pouvoir accueillir les enfants de bénéficiaires des minimas sociaux afin de faire sortir ces familles de ces mécanismes », explique Bianca Fazi, « Souvent ces personnes n’ont pas d’autres choix que de vivre de ces revenus minimums. Notre rôle c’est aussi de les accompagner vers l’emploi ». Elle pointe par ailleurs le cas des familles monoparentales, où le parent n’a parfois pas les moyens de faire garder son enfant et ne peut de facto pas travailler, s’enfonçant ainsi un peu plus dans la précarité. Un cercle vicieux face auquel l’option de garde qui sera mise en place à la crèche Laetitia pourrait être un début de solution. Grâce à un partenariat avec l’État, le coût de la crèche pourra ainsi être pris en grande partie en charge par la Caisse d’Allocations Familiales et permettre au parent de retrouver un emploi.
Enfin la crèche préventive aspire aussi à accueillir des enfants dont les familles sont en grande difficulté, pour leur « permettre d’avoir un meilleur développement psychomoteur ». « Dès la grossesse, si les sages-femmes repèrent une fragilité de la future mère, elles peuvent notamment alerter la PMI. Il peut également y avoir un repérage par d’autres structures, y compris quand les enfants sont en crèche », souligne Bianca Fazi. « Des études prouvent que les stimulations, notamment affectives, permettent à une partie du cerveau d’un enfant de mieux se développer. Or, il y a des enfants que l’on ne sollicite pas, avec qui on ne joue pas, à qui on ne sourit pas. Face à cela, il est important que nous ayons un repérage très précoce pour pouvoir accompagner ces familles dans la parentalité. C’est un travail à mener en partenariat avec tous les acteurs impliqués dans la petite enfance », ajoute-t-elle en martelant : « Si on veut un jour changer nos politiques sociales, avoir moins de problèmes sociaux, il faut travailler sur les enfants depuis tout petits. Une fois qu’ils sont adolescents, c’est déjà trop tard ».
Alors que la crèche Laetitia dispose actuellement d’un agrément pour accueillir une cinquantaine d’enfants, à compter de septembre elle réservera une dizaine de places progressivement ouvertes sur trois ans pour faire de la prévention. « Au quotidien cela ne va pas changer grand-chose dans l’organisation de la crèche », indique Manon Vannuchi, la directrice de la crèche Laetitia. « Cela nous permet juste de retrouver notre cœur de métier qui est au final aussi l’accompagnement des familles. L’idée c’est de faire de l’accueil des enfants, mais aussi un soutien à la parentalité avec un accompagnement des familles sous forme d’ateliers, de cafés des parents… », précise-t-elle.
Pour préparer le personnel à ces nouvelles missions, un processus de formation, financé à 80% par la CAF, débutera en juin. « Il visera à former le personnel à l’accompagnement des parents et à la mise en place de ce lien de confiance que l’on va essayer de favoriser avec les familles », détaille Manon Vannuchi en confiant que ce projet a été favorablement accueilli par ses équipes. « Je pense que ce serait bien qu’il y ait de telles crèches partout. Le but c’est que les parents puissent mettre en place à la maison des choses qui amèneraient à un meilleur développement psychomoteur ou affectif de leurs enfants », complète-t-elle.
Afin d’emmener ces enfants vers l’égalité des chances, la CdC financera également les interventions de vacataires tels que des orthophonistes ou des psychomotriciens au sein de la crèche. « Je trouve que c’est extraordinaire de pouvoir accompagner ces enfants qui seraient sinon probablement isolés », insiste encore Bianca Fazi avant de conclure : « Bien sûr, ils seront dans tous les cas scolarisés à l’âge de 3 ans car c’est la loi, mais il y a certains dégâts que l’on peut éviter si on agit avant. C’est un pari sur l’avenir. Si on veut éviter qu’il y ait de plus en plus de situation de précarité, il faut commencer l’accompagnement des mamans et des enfants très tôt, quasiment in utero ».