A Ajaccio, Corse et Liban renouent leurs liens méditerranéens

Le sourire permanent sur son visage reflète sa fierté de voir son évènement mis en lumière. Joe Bejjani est un jeune volontaire international libanais. En service civique depuis le mois d’octobre à la Fédération des Associations Laïques d’Éducation Permanente (FALEP), l’homme de 24 ans n’avait jamais mis les pieds en Corse, pas plus qu’en France d’ailleurs. Stimulé par une mission de culture et de loisir qu’il affectionne, Joe Bejjani a œuvré pour faire découvrir le Liban aux insulaires. Son cheval de bataille : les journées corsolibanaises, dont la première édition s’est déroulée en novembre au centre social François Marchetti de Bastia. Quelques cèdres plantés là-bas et à la Médiathèque centrale de la ville, et le voilà parti pour le sud et l’organisation d’un nouvel évènement à Ajaccio, au cœur du quartier des Salines.

"Puisque la FALEP est présente à Bastia et Ajaccio, on a choisi de faire une rencontre aussi ici avec des intervenants ajacciens et la diaspora libanaise, justifie-t-il dans un français plus que parfait. On a mis en place un atelier cuisine de 14h à 17h, en partenariat avec le lycée technique EREA (Établissement régional d’éducation adaptée). Et puis, une soirée à partir de 18h avec un programme assez riche grâce à plusieurs intervenants qui sont venus : témoignages, lecture, découvertes, chants corses, musique corse et libanaise, et surtout… la cuisine !"

Après trois heures d’immersion en plein Proche-Orient, une dégustation de plats traditionnels du pays des Cèdres a régalé la petite centaine de personnes ayant répondu présent. Éveiller tous les sens pour s’évader le temps d’une soirée. "C’est un voyage sans avoir à prendre l’avion, image Joe Bejjani. La philosophie de ces journées est que ce ne soit pas très monotone, mais quelque chose de nouveau pour les gens, un moment convivial et chaleureux."

Évidemment, les 7 familles de Bastia et un nombre à peu près équivalent à Ajaccio ont apprécié le spectacle, elles qui pour certaines se sont imprégnées de la culture insulaire en devenant corsolibanaises. Même si la diaspora libanaise reste minime sur l’île par rapport au continent, les liens entretenus avec la Corse sont fraternels. Et le choix de mettre en valeur cette culture n’a rien d’un hasard. "Qu’on parle géographie ou superficie, ce sont quasiment les mêmes. Les histoires aussi sont très proches : ce sont des terres qui ont beaucoup subi dans leur histoire et des peuples très résilients qui ont su se relever après chaque défi, raconte Joe Bejjani, non sans émotion. Au niveau humain, les mentalités, l’attachement aux villages, c’est vraiment particulier. Et puis, on ne peut pas oublier la solidarité que la Corse a apporté au Liban après l’explosion et toutes les crises libanaises. Ce sont des relations très anciennes qui se perpétuent aujourd’hui avec des acteurs de ces deux terres."

"Découvrir le Liban à la lumière de la Corse" pour réaffirmer les relations interméditerranéennes. Au regard du succès de ces évènements, nul doute que le jeune volontaire pourra repartir l’esprit tranquille dans quelques semaines, dans son pays.