10 heures du matin, Cours Napoléon, la foule est déjà dense et les personnalités font leur apparition, face à la Préfecture. Stéphane Sbraggia, Maire d’Ajaccio, Laurent Marcangeli, Député de Corse-du-Sud, Amaury de Saint-Quentin, Préfet de Corse, Gilles Boidevezi, Préfet maritime de la Méditerranée, Danielle Antonini, élue territoriale, et le Général Villeminey font face à la plaque commémorative en l’honneur de Maurice Choury, résistant insulaire qui lança l’appel à l’insurrection et déclencha les hostilités en Corse et plus précisément à Ajaccio. Sa fille, Isaline Almaric-Choury, également nièce de Danielle Casanova, rappelle alors ce qu’il se passa ce fameux 9 septembre 1943 : « C’est beaucoup d’émotion. Pour la 1re fois, avec cette plaque, il revient sur le devant de la scène. Mon père a été le stratège de ce morceau d’histoire. Il s’est rendu compte qu’il était temps de s’insurger. Vous savez, il a vu mourir tous ses amis, y compris le résistant Jean Nicoli. Il a dû prendre rapidement cette décision, car il n’acceptait plus l’attentisme d’Alger. Il avait vu que le Front de libération montait en puissance, qu’il était suffisamment armé et qu’il était capable d’agir. Il a donc décidé de l’emporter au sein du Comité départemental en sommant tous ses compagnons de lutte de voter sur ses propositions. Le lendemain, en réunion clandestine et avec l’appui des Sartenais, il l’emporte et est mandaté pour mener l’insurrection dès la capitulation italienne. Le 8 septembre, il se rend compte qu’il est le seul maître à bord et sait pertinemment que sa décision sera lourde de conséquences. Il passe la nuit seul dans une petite chambre à Ajaccio chez Arthur Giocanti pour écrire l’appel aux armes. Il l’envoie ensuite dans toutes les microrégions de Corse grâce à l’aide des cheminots. Il écrit tous les actes administratifs pour rattacher la Corse à la France libre, mais aussi pour remettre la Corse en marche. Le 9 septembre, très ému, il décrit l’enthousiasme délirant de la foule quand il arrive sur son ambulance ici à Ajaccio. Habillé en militaire, lors de son discours, il demande aux résistants corses de ne pas s’arrêter ici et d’aller libérer le Continent. Il renonça même au poste de Préfet pour poursuivre la lutte. Je suis fier de lui et honoré qu’aujourd’hui, on le remette à sa juste place ».
La jeunesse ajaccienne associée aux commémorations
Après le dévoilement de la plaque, des élèves de 3e du Lycée Bonaparte ont ensuite lu un discours rappelant la chronologie des évènements. Des jeunes associés pour l’occasion afin de perpétuer le devoir de mémoire comme l’explique Jean-Philippe Agresti, Recteur de l’Académie de Corse : « Pour nos scolaires, c’est un devoir de mémoire fondamental afin de garder la trace du passé, mais aussi pour construire l’avenir surtout dans ces générations qui n’ont pas pu échanger avec leurs grands-parents ou arrière-grands-parents qui ont connu ces périodes de guerre et d’occupation. Il y a un véritable engouement des jeunes pour ces commémorations dans toute la région académique. Tout au long de l’année, c’est toute l’île et tous nos jeunes qui se mobilisent pour fêter cet évènement ».
Le cortège protocolaire a ensuite pris la direction de la Place Diamant jusqu'à la stèle rappelant le discours du Général de Gaulle, le 8 octobre 1943 à Ajaccio avant de se diriger vers la Citadelle Miollis et vers la cellule où Fred Scamaroni se donna la mort le 19 mars 1943 suivie d’un dépôt de gerbes au pied des trois plaques rendant hommage aux Héros et Martyrs de la Résistance incarcérés et torturés dans la Citadelle d’Ajaccio, lieu symbolique d’une liberté retrouvée pour Stéphane Sbraggia, le Maire d’Ajaccio : « C’est un évènement qu’il fallait souligner. La Ville d’Ajaccio a été le tremplin de la liberté. Il y a beaucoup de monde aujourd’hui et notamment des jeunes. C’est très important de faire ce devoir de mémoire et de transmettre ses valeurs de liberté, qui sont fragiles, car aujourd’hui nous sommes encore dans un Monde en guerre. Il y a des hommes qui se sont battus pour que nous puissions vivre libres et il ne faut surtout pas le perdre de vue. Être Maire de la première ville française, c’est une fierté. Nous avons été à l’initiative d’un mouvement d’espoir. Pour nous la valorisation patrimoniale et la transmission sont très importantes. On n’invente rien, on ne fait que redécouvrir et la médiation qu’il peut y avoir avec les jeunes aujourd’hui est essentielle."
Après le dévoilement de la plaque, des élèves de 3e du Lycée Bonaparte ont ensuite lu un discours rappelant la chronologie des évènements. Des jeunes associés pour l’occasion afin de perpétuer le devoir de mémoire comme l’explique Jean-Philippe Agresti, Recteur de l’Académie de Corse : « Pour nos scolaires, c’est un devoir de mémoire fondamental afin de garder la trace du passé, mais aussi pour construire l’avenir surtout dans ces générations qui n’ont pas pu échanger avec leurs grands-parents ou arrière-grands-parents qui ont connu ces périodes de guerre et d’occupation. Il y a un véritable engouement des jeunes pour ces commémorations dans toute la région académique. Tout au long de l’année, c’est toute l’île et tous nos jeunes qui se mobilisent pour fêter cet évènement ».
Le cortège protocolaire a ensuite pris la direction de la Place Diamant jusqu'à la stèle rappelant le discours du Général de Gaulle, le 8 octobre 1943 à Ajaccio avant de se diriger vers la Citadelle Miollis et vers la cellule où Fred Scamaroni se donna la mort le 19 mars 1943 suivie d’un dépôt de gerbes au pied des trois plaques rendant hommage aux Héros et Martyrs de la Résistance incarcérés et torturés dans la Citadelle d’Ajaccio, lieu symbolique d’une liberté retrouvée pour Stéphane Sbraggia, le Maire d’Ajaccio : « C’est un évènement qu’il fallait souligner. La Ville d’Ajaccio a été le tremplin de la liberté. Il y a beaucoup de monde aujourd’hui et notamment des jeunes. C’est très important de faire ce devoir de mémoire et de transmettre ses valeurs de liberté, qui sont fragiles, car aujourd’hui nous sommes encore dans un Monde en guerre. Il y a des hommes qui se sont battus pour que nous puissions vivre libres et il ne faut surtout pas le perdre de vue. Être Maire de la première ville française, c’est une fierté. Nous avons été à l’initiative d’un mouvement d’espoir. Pour nous la valorisation patrimoniale et la transmission sont très importantes. On n’invente rien, on ne fait que redécouvrir et la médiation qu’il peut y avoir avec les jeunes aujourd’hui est essentielle."
Des expositions à la Citadelle Miollis
Place haute, les personnalités ont pu apprécier l’exposition murale « Liberté », présentée par Philippe Perfettini, animateur du patrimoine de la Ville d’Ajaccio avant la découverte de l’exposition « Rôle et implication de la Corse dans la Seconde Guerre mondiale » (4 septembre- 6 octobre) réalisée par Jean-Noël Aïqui, partenaire de l’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONaCVG), à la Maison de Projet.
Une visite guidée de la Citadelle, saluée par Laurent Marcangeli, Député de Corse-du-Sud, toujours aussi fier d’avoir grandement participé à la réappropriation des lieux, après son contrat de cession signé avec le ministère des Armées, il y a 4 ans maintenant : « C’est un évènement particulier. Le fait qu’Ajaccio ait été la première ville française libérée est un fait historique avéré et qui n’a pas toujours été mis en avant. Ces commémorations sont très importantes, c’est la réaffirmation d’un fait historique majeur qui doit être rappelé et transmis entre les générations. L’Histoire c’est de la pédagogie, et il ne faut pas hésiter à répéter aux jeunes ce qu’il s’est passé à cette époque-là. Moi, je suis très fier de notre ville quel que soit les périodes, mais celle-ci est particulièrement glorieuse et prestigieuse ».
La fin de matinée a été marquée par un dépôt de gerbe au pied du buste du Commandant Jean L’Herminier, pacha du sous-marin Casabianca, avec la présence d’un détachement de l’équipage de l’actuel sous-marin nucléaire qui sera désarmé ces prochaines semaines avant d’être remplacé par un nouveau vaisseau en 2030 du même nom. Un hommage militaire suivi par une foule de badauds, qui s’est agglutinée devant la Place du Marché et dont certains ont pu mesurer le poids de l’Histoire, comme Jean et Catherine, un couple de nordistes en vacances dans la cité impériale : « Nous sommes en vacances ici pour le week-end, et j’avoue que nous ne savions pas qu’Ajaccio avait été la première ville libérée de France. Nous avons été mis au courant de ces festivités par l’Office de Tourisme, et nous sommes honorés d’y participer. En observant toutes ces figures de la résistance corse, qui ont été les pionniers de la libération, on redécouvre la ville sous un autre angle ».
Les festivités vont se poursuivre ces prochaines semaines dans toute la cité avec notamment des visites patrimoniales thématiques du centre-ville et des projections cinématographiques à l’Espace Diamant.