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Crise agricole : Michel Stefani (PCF) « avec les agriculteurs pour penser une autre politique »


Maria Bettina Colonna le Vendredi 25 Octobre 2019 à 13:58

Dans un communiqué Michel Stefani revient sur la crise agricole qui touche la Corse en affirmant que le monde agricole insulaire est « plongé dans une incertitude qui découle directement des choix opérés, aussi bien par les gouvernements que par la Commission européenne, dans le cadre de la politique agricole commune (PAC) ».



Le communiqué

Crise agricole : Michel Stefani (PCF) « avec les agriculteurs pour penser une autre politique »
Cette politique libérale ignore volontairement les particularités des exploitations familiales notamment en bassin méditerranéen. Les modes de production et les filières qui font la richesse d’une agriculture de proximité et de qualité susceptible de répondre aux défis alimentaires, sociaux et écologiques de notre époque sont mis en cause au profit des grosses exploitations et de l’agrobusiness. Les accords de libre échange comme le CETA en sont la confirmation. Les importations qu’ils permettent ne font que stimuler le dumping social et commercial, les logiques spéculatives et financières.  
C’est l’inverse de l’exigence d’autonomie alimentaire, de sécurité sanitaire et de préservation de l’environnement. Les exploitations familiales en sont le maillon essentiel.  Leur existence est par conséquent déterminante. L’immense majorité des agriculteurs travaillent dur pour nourrir leurs concitoyens. Il faut donc penser une autre politique afin de préserver leurs exploitations, de garantir leur viabilité et leurs revenus et de permettre valablement d’isoler ceux, peu nombreux, dont il faut sanctionner les comportements contraires à l’intérêt général bien compris. En ce sens, s’il est inconcevable que les surfaces déclarées en parcours de pâturage puissent quasiment doubler en 3 ans, on ne peut en rendre responsable tous les agriculteurs.  
Par ailleurs comment ne pas tenir compte que le ministre de l’agriculture négociateur de la nouvelle PAC en 2014 n’ait pas notifié à Bruxelles en temps et en heure le référentiel des parcours de pâturages ouvrant droit au paiement des primes. Au bénéfice du classement en « parcours méditerranéen » par le ministre, l'enveloppe de droit au paiement de base (DPB) était passée de 13,9 millions d'euros à 36,8 millions par an, profitant notamment dans l'intérieur aux élevages bovins, ovins et caprins. Dés lors, le chantage libéral de la Commission européenne interroge tout autant avec la menace de ne pas payer 1.4 milliard d’euros d’avance de paiement faite par l’Etat en 7 ans à l’échelle nationale si aucune clarification de situation n’intervient en Corse.  
Dans l’immédiat il faut donc réaliser les procédures contradictoires et les contrôles (terrain et photo interprétation) concernant les "anomalies" relevées et possiblement litigieuses. Ce faisant, l’arrêt brutal du paiement des primes, y compris les ICHN, ne peut se justifier sauf à risquer la disparition de dizaines d’exploitations familiales en Corse. Voila pourquoi, les communistes expriment leur soutien aux agriculteurs dont les exploitations sont gravement impactées par cette situation en demandant à l’Etat de mobiliser les moyens nécessaires pour sortir rapidement de cette impasse en faisant toute la transparence.