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Scola Corsa lance un appel aux dons pour la création de ses deux premières écoles immersives

Bastia


Pierre-Manuel Pescetti le Vendredi 20 Août 2021 à 16:41

Les premières classes d'enseignement immersif en langue corse de l'association Scola Corsa ouvriront leurs portes en septembre 2021. Une première sur l'île qui pourrait, sur le long terme, ouvrir la porte à une scolarité entière en immersion linguistique. Mais avant, l'école immersive corse doit faire ses preuves et survivre les premières années en totale indépendance financière. Une difficulté à laquelle chacun peut remédier en participant à un financement participatif mis en place par l'association.



Les membres de l'association Scola Corsa réunis à Bastia le 2 mai dernier pour annoncer l'ouverture de deux sites à Bastia et Biguglia. Archives CNI
Les membres de l'association Scola Corsa réunis à Bastia le 2 mai dernier pour annoncer l'ouverture de deux sites à Bastia et Biguglia. Archives CNI
La rentrée scolaire approche à grands pas pour tout le monde. Mais pour l’école associative d’immersion en langue corse A Scola Corsa c’est une première. Dès septembre, l’association ouvrira deux sites, un à Bastia dans les locaux de l’école Charpak et l’autre à Biguglia dans ceux de l’école Simone Peretti. Si tout est fin prêt pour cette grande première, la route est encore longue pour pérenniser l’initiative, notamment d’un point de vue financier.

50 000 euros pour les trois premières années

Les salles de classe sont prêtes à l’emploi. Le matériel a été acheté et le personnel d’enseignement et de suivi a été recruté. Chaque site bénéficie d’un enseignant bilingue et d’un ATSEM (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles) corsophone pour une immersion totale tout au long de la journée, de la garderie aux activités extrascolaires en passant par la cantine. De plus, une enseignante supplémentaire coordonnera le programme pédagogique pour l’ensemble des sites.

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Un enseignement immersif qui a un prix : « nous avons besoin de 50 000 euros minimum sur trois ans pour pouvoir fonctionner » calcule Ghjiseppu Turchini, président de la fédération Scola Corsa. Outre les achats de matériel pédagogique, le plus gros poste de dépense reste le salaire des professeurs des écoles.

N’ayant pas, pour l’heure, l’habilitation de l’Education Nationale, l’école immersive fonctionne en totale indépendance financière. Pour l’aider dans sa démarche, l’association fait appel au plus grand nombre. Ainsi, un financement participatif a été établi via la plateforme Helloasso. « Pour l’instant nous sommes autour de 35 000 euros de dons » précise Ghjiseppu Turchini. Une somme conséquente mais encore insuffisante pour pérenniser les deux sites de l’école immersive, d’autant plus que l’accès y est totalement gratuit.

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Un fonctionnement autonome les premières années

Avant d’obtenir l’agrément de l’Education Nationale, qui prendra en charge une partie des dépenses, a Scola corsa doit faire ses preuves. Cinq ans d’autofinancement qui peuvent être ramené à une durée moindre. « Comme nous faisons partie du réseau Eskolim qui regroupe les fédérations d'écoles associatives enseignant en langues régionales en immersion linguistique cette période probatoire chute à trois ans » explique Ghjiseppu Turchini. L’initiative pourrait recevoir le renfort financier de la Collectivité Territoriale de Corse après une première année de fonctionnement indépendant, « si et seulement le préfet l’autorise » ajoute Ghjiseppu Turchini. Un soutien des institutions publiques déjà obtenu grâce aux subventions des communes de Bastia et de Biguglia. 

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Mais pour l’heure, cette école immersive nouvellement créée ne peut compter que sur elle-même pour offrir un enseignement immersif à sa trentaine élèves inscrits dès septembre 2021. Tous sont répartis dans deux classes de petites sections de maternelle et dans deux autres de moyennes sections. Un début qui, si tout se passe bien, ouvre la porte à d’autres classes immersives sur l’ensemble du territoire.

Plus de classes et de niveaux en objectif

« Si tout se passe bien et que le financier suit, nous pourrions ouvrir 5 à 7 autres sites dès la rentrée 2022. La demande est forte et la seule barrière est le financement et la disponibilité des professeurs des écoles » prévient Ghjiseppu Turchini.

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Qu’en est-il des élèves de moyenne section qui passeront au niveau supérieur en septembre 2022 ? Devront-ils rejoindre un cursus normal en école public ? « Nous allons monter de niveau au fur et à mesure que les élèves grandissent » rassure Ghjiseppu Turchini. Objectif : créer une classe unique regroupant les petites et moyennes sections et une autre pour les grandes sections dès la rentrée 2022. L’année suivante, l’ambition est là même. Il faudra créer des classes de CP. Seule barrière encore une fois, l’argent pour pouvoir recruter des enseignants supplémentaires.

À plus long terme, l’association veut créer « les premiers collèges et lycées immersifs de Corse », pour une scolarité marquée par l’usage de la langue corse en langue principale sans oublier les autres comme le français, l’anglais, l’espagnol et l’italien.  

Mais la route est longue avant de réaliser ce rêve, et la mobilisation du plus grand nombre sera indispensable. Une mobilisation qui gagne peu à peu l’ensemble de la société corse puisque, par exemple, le 18 août, un concert du groupe Balagna a été organisé en l’église Saint-Joseph de Bastia. Un concert avec une entrée payante dont tous les bénéfices ont été reversés à l’association Scola Corsa.

Objectif principal : tenir jusqu’à l’obtention de l’habilitation de l’Education Nationale.

Le lien vers la cagnotte : Crowdfunding A Scola Corsa