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La Culture affectée par la Covid-19 : pour la Drac de Corse "elle ne passe pas après"


Livia Santana le Dimanche 10 Janvier 2021 à 19:47

Le Gouvernement via la direction régionale des affaires culturelles (DRAC), a versé au monde de la culture en Corse une enveloppe de 4 200 000 euros en 2020. Une aide qui devrait être renouvelée en raison de la conjoncture sanitaire du moment.



Le théâtre de Bastia ne reçoit plus de public depuis des mois.
Le théâtre de Bastia ne reçoit plus de public depuis des mois.
Depuis février, le monde de la Culture en Corse subi de plein fouet les effets de la crise sanitaire. Cinémas, festivals, intermittents du spectacles, concerts, théâtres, ont été largement impactés : leur activité s'est retrouvée  subitement à l'arrêt. Pour leur venir en aide, l'Etat a mobilisé 7 milliards d'euros dont 4,2 millions d'euros alloués à la Corse qui viennent s'ajouter aux 11 millions annuels transférés à la Collectivité de Corse compétente dans ce domaine depuis la loi de 2002.

Ainsi une enveloppe financière de 100 000 euros a permis d’accompagner les organisateurs de festivals les plus touchés par la crise sanitaire (Arte Mare, Calvi on The Rocks, Porto latino, Les nuits de la Guitare, Aio Festival, les Polyphonies de Calvi).
Michèle Corotti, présidente du festival Arte Mare est ravie que l'évènement se soit tenu en octobre dernier mais la situation sanitaire a forcé l'organisatrice à baisser les jauges de spectateur au théâtre municipal de Bastia. De 5 diffusions de films par jour, cette année en accord avec la préfecture de Bastia il n'y en avait que deux. Les habituels repas gastronomiques, qui se tenaient dans le hall du théâtre, et le bar ont eux aussi été supprimés. Si bien que le manque a gagné a été de 40 000 euros pour Arte Mare.

Afin de diminuer l’impact de la perte d’exploitation, la Drac a aidé le festival à hauteur de 26 000 € en fin novembre. A cette subvention il faut ajouter un financement de la Collectivité de Corse qui a permis à Michèle Corotti "d'équilibrer les comptes". La présidente du festival assure que "même si il y avait de la trésorerie en avance, sans l’aide de la DRAC cela aurait été très difficile". 

Une situation plus difficile pour les cinémas 

Pour les 7 cinémas de l'île, une enveloppe de 150 000 euros a été répartie. Cette aide de l'Etat a été distribuée
par le fonds de compensation du centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), en fonction du chiffre d’affaires réalisé par l'établissement. Ainsi, l'Ellipse à Ajaccio  a perçu 71 400 euros, 24 000 euros ont été alloués pour le Régent à Bastia et 2 432 euros pour le Fogata à Ile Rousse.
Cependant, cet argent ne semble pas suffisant comme l'affirme le propriétaire du Régent à Bastia, Daniel Benedettini : "J'ai 96 000 euros de loyers par an. Pour l'instant c'est une aide ridicule que nous avons reçu. Les 24 000 euros correspondent à un mois et demi de charges fixes et cela fait 6 mois que je suis fermé. J'enregistre 76% de pertes." 

Une seconde enveloppe devrait arriver dans les prochains mois.  "Je sais bien que les professionnels souhaitent travailler avant de bénéficier des aides,. Notre réponse c’est d’essayer les bonne formules pour qu’ils puissent réouvrir en toute sécurité", explique Franck Leandri. 

Les intermittents du spectacle indemnisés

Les services de la Drac ont alloué une enveloppe de 4 millions d'euros pour 466 intermittents du spectacle pour qui l'activité est nulle. L'aide versée a été calculée par rapport à l'activité de l’année 2019 et devrait se poursuivre jusqu'à août 2021. 

Afin de soutenir nos artistes insulaire, la Drac a financé la mise en œuvre du dispositif  "un été culturel " à hauteur de 100 000€. Cela s'est traduit par l'organisation d’une cinquantaine de représentations, ateliers de lecture, d’écriture, de création à Olmi-Cappella, Olmeto et Pieve.
A Ajaccio et Bastia les manifestations culturelles se sont concentrées dans les quartiers défavorisés. "Contrairement à ce qui est dit la culture ne passe pas après, c'est très important pour notre région. On comprend très bien la grande détresse, il faut être optimiste pour l’avenir. La priorité maintenant c’est de revenir à un équilibre sanitaire", reprend le directeur de la Drac.