Corse Net Infos - Pure player corse

L'Ile Rousse : "Et pourtant ça tourne" fête ses 20 ans


Genevieve Lodovici le Samedi 21 Août 2021 à 18:44

Ce vendredi 20 août, c’était à Île Rousse que les cinéphiles avaient rendez-vous. À l’occasion des 20 ans de l’association "Et pourtant ça tourne", les acteurs Catherine Frot et Jean-Pierre Darroussin sont venus présenter le film Des hommes, de Lucas Belvaux. Une soirée forte en émotion.



Catherine Frot et Jean-Pierre Darroussin sont venus présenter le film Des hommes, de Lucas Belvaux à L'Ile-Rousse
Catherine Frot et Jean-Pierre Darroussin sont venus présenter le film Des hommes, de Lucas Belvaux à L'Ile-Rousse
Il y a 20 ans naissait l’association « Et pourtant ça tourne », présidée par Linda Calderon. Une initiative de quelques cinéphiles et férus d’arts visuels qui souhaitaient faire vivre le 7e art en Balagne toute l’année. Marrainée par l’actrice Catherine Frot, l’association n’a cessé de développé son activité avec des séances régulières notamment en partenariat avec le Fogata, le cinéma de l’Île Rousse, mais aussi des actions au Parc de Saleccia où tout à commencé. Si, d’ailleurs, les festivités se poursuivent au parc jusqu’au 15 septembre, avec des rencontres, projections et expositions, c’est au Fogata que le lancement du vingtième anniversaire a eu lieu.
 
Au programme, le dernier film de Lucas Belvaux Des hommes, adapté du roman éponyme de Laurent Mauvignier et qui a reçu le label Cannes 2020. Une séance de cinéma pas comme les autres puisque les spectateurs, venus en nombre, ont pu rencontrer deux géants du cinéma français venus présenter le film : Catherine Frot et Jean-Pierre Darroussin. Celui-ci n’a pas manqué de saluer le militantisme culturel en faveur du 7e art porté par Et pourtant ça tourne : « Ces gens se battent pour faire exister le cinéma en Balagne. Quand même, une association qui arrive à tenir vingt ans ce n’est pas rien. Et ils se débrouillent bien ! ». Fervent défenseur du cinéma, l’acteur a précisé : « C’est pour nous une occasion merveilleuse de rencontrer le public, de défendre ce film qu’on aime beaucoup, qui fait d’ailleurs partie des films qui ont été martyrisé par tout ce qu’on a vécu ces derniers temps… Le désir du cinéma ça passe aussi par ces moments de rencontre et de convivialité. », puis de conclure : « Le cinéma est là pour provoquer du désir et transmettre des émotions. Quand on va au cinéma et qu’on ne sait pas ce qu’on va découvrir. Il va rester quelque chose de merveilleux, qui va faire grandir en nous quelque chose. Le cinéma n’est pas que du divertissement ! »
 
Sous un ciel étoilé ou dans la salle fermée, les spectateurs ont pu découvrir un film poignant sur la guerre d’Algérie et plus largement sur le poids de l’histoire, de l’omerta dans les familles. Pour Jean-Pierre Darroussin, « Lucas Belvaux cherche toujours à aiguillonner, remuer un couteau dans la plaie ou quelque chose qui n’est pas suffisamment explorer. Les traumatismes de la guerre d’Algérie et ses conséquences sont souvent terribles dans une famille. ».
Catherine Frot elle, insiste sur l’ignorance du sens de l’histoire : « Beaucoup sont revenus et qui n’ont rien raconté. Les plus ignorantes étaient les femmes, finalement. Je symbolise un peu cela. Je suis la petite sœur de Depardieu, la cousine de Darroussin et je suis celle qui a le devoir de mémoire ».
En effet, le film interroge : que sont devenus ces jeunes gens partis en guerre, qui ont connu l’horreur ? Qui sont-ils, trente ou quarante ans plus tard ? Quel est le trajet de ces personnes, qui parfois deviennent des monstres ?
Des hommes, sorti le 2 juin dernier avait reçu le label Cannes 2020. Un casting cinq étoiles où Gérard Depardieu, Catherine Frot et Jean-Pierre Darroussin se donnent la réplique. Sans oublier le Porto-Vecchiais Michel Farracci que l’on retrouve en médecin protecteur dans une scène en Algérie.

Le film était précédé du court métrage Sara Vera de Dominique Degli Esposi (2003) sur une thématique similaire où les deux bords de la Méditerranée se donnent la main. Un film solaire qui déjoue les clichés de la langue corse et des origines magrébines, non sans rappeler le dernier court-métrage d’Alexandre Oppecini, Arabacciu, également au programme des 20 ans de l’association.  
 
Programmation complète sur : http://www.etpourtantcatourne.com/