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« On se demande si on va rouvrir un jour » : l’inquiétude des bars et restaurants insulaires


Julia Sereni le Mardi 5 Janvier 2021 à 18:05

Alors que la réouverture des bars et restaurants devait avoir lieu le 20 janvier prochain, la possibilité d’un report tend de plus en plus à se confirmer. Une perspective qui plonge les professionnels insulaires du secteur dans le doute et l’incertitude.



A Ajaccio, Cyril Salini devant son resto fermé. Photo Michel Luccioni
A Ajaccio, Cyril Salini devant son resto fermé. Photo Michel Luccioni
« On le pressentait ». Pour Fred Ruiz, représentant de la branche restauration de l’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) de Corse, le possible report de l’ouverture des bars et restaurants  est loin d’être une surprise. En effet, le seuil des 5 000 contaminations par jour voulu par le président de la République Emmanuel Macron n’est, pour l’heure, pas atteint.
 
Une réalité des chiffres qui suscite des questionnements chez certains restaurateurs : « Ils nous ont fermés mais l’épidémie a continué à augmenter » constate Cyril Salini, propriétaire du Farniente à Ajaccio. Comme lui, de nombreux professionnels s’avouent de plus en plus dubitatifs face aux mesures de fermeture qui les touchent et réclament « une vraie étude » sur le rôle de leurs établissements dans la propagation du virus. « Masques, distanciation, gel hydroalcoolique, nous avions joué le jeu » rappelle Fred Ruiz. Alors aujourd’hui comme depuis plusieurs mois, ce sont les sentiments « d’injustice » et « d’incompréhension » qui dominent.
 
« On se demande si on va rouvrir un jour » s’inquiète Antoine Orizoli, propriétaire du Café Latin, qui s’attendait à avoir « au moins une nouvelle date ». Un manque de visibilité jugé « catastrophique » par ces restaurateurs, qui s’interrogent sur leur avenir : « Certains se demandent s’ils vont continuer » confie Fred Ruiz. D’autres craignent d’être contraints de se séparer de leurs employés : « Notre principale inquiétude, c’est nos personnels » indique Antoine Orizoli. Tous se sentent démunis face à cette absence de perspectives : « On ne voit pas plus loin, on vit au jour le jour » résume Cyril Salini.
 
Néanmoins, ils tentent de réfléchir à des solutions. Pour Fred Ruiz, « la seule chose qui peut nous sauver, c’est une gestion déléguée au niveau de la région ». Du côté des restaurateurs ajacciens, on essaie de se remobiliser. Une réunion avec tous les professionnels des métiers de bouche est en cours d’organisation pour la mi-janvier, en collaboration avec la chambre de commerce. L’objectif ? Essayer de peser pour obtenir, au minimum, une date d’ouverture. Et, bien entendu, qu'elle intervienne le plus tôt possible : « Pour nous, il est hors de question de s’asseoir sur la saison » prévient Antoine Orizoli.