Corse Net Infos - Pure player corse

C. Cognetti-Turchini : « Il faut aider les communes et reporter la dotation quinquennale »


Nicole Mari le Mercredi 27 Février 2019 à 19:29

Lors de la dernière session de l’Assemblée de Corse, sa motion, malgré sa demande d’examen prioritaire, a été retirée de l’ordre du jour. Mais, la conseillère territoriale du groupe Andà per Dumane, Catherine Cognetti-Turchini, ne désarme pas pour autant. Elle interpelle l’Exécutif sur le dossier récurrent et urgent de l’aide aux communes avec une double demande : le report de la date limite pour mobiliser la dotation quinquennale, normalement fixée à fin mars, et l’augmentation à 80% du taux de financement de la Collectivité de Corse (CDC) pour les communes de moins de 500 habitants. Elle explique, à Corse Net Infos, que les petites communes du rural ont un besoin urgent et vital d’aide et d’ingénierie.



Catherine Cognetti-Turchini, conseillère territoriale du groupe Andà per Dumane.
Catherine Cognetti-Turchini, conseillère territoriale du groupe Andà per Dumane.
- Quel est le problème sur les aides aux communes ?
- C’est le problème de la dotation quinquennale. Nous avons demandé à la Collectivité d’octroyer aux communes de moins de 500 habitants un report de cette dotation quinquennale qui doit être mobilisée avant le mois d’avril. Nous souhaitons que la date limite annuelle de dépôt des dossiers soit prolongée au 31 décembre de cette année.
 
- Pourquoi demandez-vous ce délai ?
- La dotation quinquennale aide les communes à financer leurs investissements. Les communes doivent avoir le temps de déposer des dossiers et, donc, de générer des devis, la mise en application d’un site… Les petites communes souffrent d’un manque d’ingénierie : elles ont peu de moyens administratifs, elles sont toujours en retard dans la constitution de bon nombre de dossiers. A cela s’ajoutent les lenteurs administratives dues à la mise en place de la Collectivité unique qui ont retardé d’autant les dossiers. Nous nous devons de les soutenir.
 
- Que demandez-vous d’autre à l’Exécutif ?
- Nous demandons aussi que, pour les communes de moins de 500 habitants, le taux de financement soit monté à 80% et non à 70%. Ces 10%, qui font défaut, empêchent les petites communes de mobiliser des dossiers parce qu’elles n’ont pas les fonds nécessaires pour combler la différence avec les fonds de la CDC. Auparavant, d’autres échelons participaient au financement : l’Etat, le département et la Collectivité territoriale. Aujourd’hui, il ne reste plus que la Collectivité. Il faut aider les petites communes de moins de 500 habitants qui ont des problèmes de trésorerie et d’autofinancement à réaliser leurs projets. Le développement de la Corse passe, avant tout, par le rural. Il faut donner à la ruralité les moyens de vivre et aider les maires qui sont les derniers garants du lien social, de la cohésion et du bien-vivre ensemble. Pour cela, il faut aussi accéder à leurs demandes, à un projet aussi petit soit-il, même si ce n’est qu’une rénovation de fontaine.
 
- Lors du débat budgétaire, l’Exécutif a annoncé son intention de mettre en place des pôles avec des agents de la CDC pour se rapprocher des territoires. Est-ce pertinent ?
- C’est pertinent et c’est urgent ! Nous avons perdu cet échelon de proximité qu’étaient les conseillers départementaux qui assuraient, quand même, le lien avec les maires. Aujourd’hui, les maires ne savent plus à qui s’adresser alors qu’ils doivent faire face à des problèmes de plus en plus importants sur leurs territoires : la précarité, le mal-vivre, les difficultés de vivre en milieu rural… Le maire du rural se retrouve isolé. Comme il n’a pas d’ingénierie administrative, il est perdu et, dans ce nouveau maillage, il ne trouve plus sa place. Il faut redonner confiance aux maires afin qu’ils puissent faire régner l’ordre social et le bien vivre au sein de leur commune. C’est un moyen aussi de donner une image plus positive des élus territoriaux que nous sommes. Il faut renouer avec ce qu’on appelle : l’intelligence de proximité.
 
Propos recueillis par Nicole MARI.