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Chiffre du jour : 75 ans


Laurent Hérin le Mardi 6 Avril 2021 à 08:38

« Le Petit Prince » a 75 ans. Ce célèbre livre d’Antoine de Saint Exupéry est sorti en France le 6 avril 1945. Quelques mois plus tôt, l’auteur, après avoir décollé de Corse à bord du Lightning P38, est déclaré disparu.



Visuel issue de la couverture du Petit Prince © Éditions Gallimard, 1945
Visuel issue de la couverture du Petit Prince © Éditions Gallimard, 1945

Œuvre unique
L’éternel Petit Prince d’Antoine de Saint Exupéry fête aujourd’hui ses 75 ans. Ce roman a été écrit à New-York, en pleine Seconde Guerre mondiale. Bernard Lamotte, un des amis d’Antoine de Saint Exupery, est pressenti pour illustrer l’œuvre mais ses dessins sont jugés trop réalistes. Ce sont finalement les aquarelles de l’auteur qui accompagneront le récit. Le Petit Prince est publié en 1943 à New-York mais ne sort en France qu’en 1945, à titre posthume. Ce conte philosophique, empreint à la fois de légèreté et de pessimisme vis-à-vis de la nature humaine, devient très vite un immense succès mondial. Derrière la Bible et le Coran, il est encore aujourd’hui le livre le plus traduit – il existe plus de 400 versions – mais aussi le plus vendu au monde avec 200 millions d’exemplaires.
 
Ode à la Corse
Antoine de Saint Exupéry a disparu en mer, le 31 juillet 1944, entre la Corse et Marseille a bord d’un vol de reconnaissance. Cet écrivain, poète, aviateur et reporter français a sa plaque commémorative devant l’aéroport de Poretta (lire ici).
Si sa disparition est longtemps restée un mystère, son attachement à l’île n’en est pas un. C’est dans un ouvrage de vulgarisation historique de René Sédillot, historien français, intitulé La grande aventure des Corses que l’on retrouve trace de ce poème d’un capitaine rêveur et déterminé :

« Galet posé sur la Méditerranée,
Combien de fois t’ai-je cherché
Dans la mer blanche des nuages ! Et découverte sur un ciel de mer…
Avec quelle allégresse je piquais vers toi
Dans le vrombissement de mes mille chevaux ! Alors je coupais les gaz.
Silencieuse comme une flèche,
Inexistante comme elle,
Tu devenais le but, la force attractive, la sirène.
Tu m’apparaissais dans tout ton dessin,
Dans (toute) ta grâce offerte nue à mes regards,
Comme celle qui voulait justifier
Mes péchés et m’absoudre.
J’attachais mes yeux sur tes golfes merveilleux,
Aux arabesques d’agate,
Sur tes plages et sur tes criques secrètes. Tes monts aiguisés de neige,
Tes forêts et tes maquis mystérieux,
Tes cours d’eau, tes cascades et tes mille sentiers
Bleus  comme des veines,
Tout te rendait humaine dans une (ton) immensité hostile.
Soudain, dans le silence dangereux qu’il me fallait rompre,
Un parfum chaud m’environnait : thym, lavande,
Œillet des rochers, menthe sauvage,
Fruits de mer, fruits éclatés au soleil.
Elle n’en finissait pas de rendre son parfum,
Parfum qui me grisait et m’ensorcelait… »