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En Corse, la gronde des infirmiers libéraux, grands oubliés du "Ségur de la santé"


Livia Santana le Jeudi 28 Mai 2020 à 12:17

Marie-Claude Milhau, présidente du l'union des professionnels de santé, estime que le gouvernement n'a pas pris en compte les efforts fournis par les infirmiers libéraux pendant la crise sanitaire du coronavirus.



Photo archive février 2020, Infirmiers libéraux en colère : 1200 emplois menacés en Corse.
Photo archive février 2020, Infirmiers libéraux en colère : 1200 emplois menacés en Corse.
Edouard Philippe a présenté ce lundi 26 mai le "Ségur de la santé", un plan d'investissement massif pour l'hôpital public. Dans ce cadre, le Premier ministre a annoncé une revalorisation salariale des personnels para-médicaux des milieux hospitaliers ainsi que dans les Ehpad. Cependant, le plan n'inclue pas les infirmiers libéraux qui pourtant étaient en première ligne aux côtés des patients à domicile pendant l'épidémie. "Nous avons totalement été oubliés. Pendant le confinement, quand tous les cabinets de kinésithérapeutes, orthodontistes et autres professions médicales étaient fermés, nous ne nous sommes pas arrêtés." , s'indigne Marie-Claude Milhau, présidente du l'union des professionnels de santé. Elle rajoute : "Nous prenons en charge 80% des personnes âgées qui sont à domicile."

Dans toutes les régions, les infirmiers libéraux ont été mobilisés dans les hôpitaux et Ehpad pour venir en renfort aux équipes. Nombreux sont ceux qui ont effectué des formations pour pouvoir procéder aux prélèvements PCR. "Quand ils ont eu besoin de nous on était là, aujourd'hui ce que nous voulons c'est de la reconnaissance." , lance Marie-Claude Milhau. 

"On est habitué à être laissés de côté"

André Cristofari, infirmiers libéral à Bastia est du même avis." Notre participation dans les maisons Covid en Corse a été quelque chose de spontanée. Nous avons une conscience professionnelle, on ne va pas laisser les gens dans la nature en temps de crise. Mais derrière nous avons aucune reconnaissance." , raconte-il avant d'ajouter : "cela fait près de 20 ans que je fais ce métier mais je suis assez septique sur le fait que nous soyons intégrés dans ce plan. On est habitué à être laissé de côté. Nos confrères mérite amplement ces primes, mais la médecine libérale n'est jamais prise dans l’équation."

Depuis 10 ans, les actes médicaux n’ont pas été augmentés. Ainsi, les infirmiers libéraux demandent une réévaluation de ces derniers. "Cela fait 31 ans que je travaille, aujourd'hui il faut que je fasse70 heures par semaine pour arriver à m'en sortir.", raconte Marie-Claude Milhau préoccupée.