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Emmanuelle de Gentili appelle à voter Vincent Peillon


Nicole Mari le Mercredi 21 Mai 2014 à 22:47

A 5 jours d’un scrutin européen qui devrait connaître une abstention record, Emmanuelle de Gentili, première secrétaire du parti socialiste (PS) de Haute-Corse, membre du Conseil national du PS, conseillère exécutive à l’Assemblée de Corse (CTC) et 1ère adjoint à la mairie de Bastia, tente de mobiliser les électeurs. Elle explique, à Corse Net Infos, la nécessité de voter, les enjeux européens et les raisons de choisir la liste socialiste de Vincent Peillon pour la circonscription du Sud-Est.



Emmanuelle de Gentili, première secrétaire du PS de Haute-Corse, membre du Conseil national du PS, conseillère exécutive à l’Assemblée de Corse (CTC) et 1ère adjoint à la mairie de Bastia.
Emmanuelle de Gentili, première secrétaire du PS de Haute-Corse, membre du Conseil national du PS, conseillère exécutive à l’Assemblée de Corse (CTC) et 1ère adjoint à la mairie de Bastia.
- Pourquoi avez-vous décidé de vous exprimer sur le scrutin européen ?
- Il faut sensibiliser l’ensemble des Corses à l’enjeu des élections européennes qui n’est pas de répondre à la question : Pour ou Contre l’Europe ! Pour que la France avance plus rapidement dans tous les domaines : la compétitivité, la création d’emplois ou les problèmes de logement, il faut donner une impulsion à l’Europe qui, aujourd’hui, est ultralibérale. Il faut aider Martin Schulz à prendre la tête de la commission européenne. C’est pourquoi j’appelle à voter Vincent Peillon qui représente notre région. Il est important sur une élection à un tour de fortement se mobiliser le 25 mai.
 
- Le taux de participation prévu est de 35%, soit 5% de moins que le dernier scrutin. Pourquoi faut-il voter ?
- Pour plusieurs raisons. D’abord, le droit de vote est un droit important, beaucoup de pays n’ont pas l’occasion d’exprimer leur choix. Il est dommageable de laisser les autres choisir pour nous ! Ensuite, il faut donner un nouveau cap à l’Europe à qui on reproche souvent de ne pas être assez souple ou de ne pas faire telle ou telle chose. Quand on a l’occasion de donner son avis, on n’y va pas ! Aujourd’hui, il y a suffisamment de listes et de candidatures pour faire un choix. Il faut l’exprimer en allant voter.
 
- Quelle est l’importance pour la Corse d’avoir un député européen ?
- Nous voyons, tous les jours, que l’Europe est présente dans tous les esprits. Lorsqu’on se promène en ville ou que l’on travaille sur un certain nombre de dossiers, on voit que les fonds régionaux sont très importants. Ils ont beaucoup bénéficié à la Corse lorsque elle était classée en objectif n°1 dans les projets d’infrastructures. Aujourd’hui, ils sont tout aussi importants pour financer la compétitivité, l’emploi et la création de richesses. La Corse en a besoin si elle ne veut pas être à la remorque des autres régions. Elle a le potentiel pour développer des projets répondant à des objectifs de développement durable, de nouvelles technologies, de recherche et de développement, de création d’entreprises... Elle doit rester dans le wagon des régions développées de l’Europe.
 
- Pourtant l’Europe est très critiquée…
- Il manque à cette Europe un certain nombre de pans : le pan social, la défense, la nécessité de limiter les paradis fiscaux, la taxation des transactions financières, la définition d’un SMIC européen pour empêcher que les aides distribuées aux Etats en difficulté ne favorisent le dumping social… Il faut réorienter cette Europe. Nous souhaitons pouvoir le faire grâce à nos élus, à Vincent Peillon et à Martin Schulz.
 
- Que vous inspire le fait de soutenir une liste dont vous avez été écartée ?
- Je n’ai pas été écartée. J’ai choisi Bastia. Vincent Peillon, quand il est venu, a précisé qu’il m’avait demandé de rester sur la liste et de faire le choix de l’Europe. Je suis une Européenne convaincue, mais je pense qu’il est important de défendre, d’abord, sa région et sa ville pour pouvoir être entendu dans d’autres sphères. Au niveau de la région, je travaille sur des dossiers européens. J’espère continuer à être relayée par Vincent Peillon et l’ensemble des élus socialistes qui siègeront à Bruxelles. Nous en avons discuté. Il est essentiel que toutes les problématiques de la Corse soient entendues.
 
- Le fait qu’aucun élu insulaire ne soit éligible sur la liste Peillon n’est-ce pas préjudiciable pour la Corse, noyée dans la grande circonscription du Sud-Est ?
- Il est évident que nous aurions souhaité avoir un candidat, issus de nos rangs et de la Corse, éligible sur la liste. Le candidat insulaire, Patrice Terramorsi, est très mobilisé sur cette élection. L’important est d’avoir les contacts nécessaires pour faire remonter les problématiques et les spécificités que nous défendons afin d’être entendus. A ce titre-là, même sans être élus, ce travail sera fait par un certain nombre d’entre nous qui travaillons au quotidien sur les dossiers européens.
 
- Craignez-vous la montée et la victoire annoncée du Front National (FN) sur la circonscription ?
- Si cette montée était avérée, elle ne le serait pas qu’en France ! Chaque fois que les extrêmes atteignent un niveau trop important, c’est le signe très négatif d’un repli des Etats-nations. La question, que nous devons nous poser, est le sens que nous devons donner à l’Europe, et pas si nous devons avoir une Europe. L’Europe est la garante de la paix. Cet objectif très important a été très compliqué à mettre en œuvre. La question, aujourd’hui, est : quel type d’Europe doit-on mettre en place pour protéger la qualité de vie, construire une citoyenneté, définir les conditions sociales acceptables pour l’ensemble des ressortissants des 28 pays et travailler dans une concurrence internationale très rude ? Face à la crise que nous subissons depuis plusieurs années, on sait qu’il faut être encore plus compétitif et arriver à transcender un certain nombre de barrières.
 
- Le fort rejet de la politique de François Hollande ne sera-t-il pas préjudiciable à Vincent Peillon et à la gauche en général ?
- Je crois que François Hollande fait preuve de beaucoup de courage en mettant en œuvre une politique très difficile à défendre. Il s’agit de faire des économies partout, tout en répondant à des critères européens drastiques. Il assume complètement ce choix pour redresser la France et lui donner un avenir. Il est évident que si nous arrivons, par ce scrutin, à infléchir l’Europe ultralibérale et à la réorienter vers plus de social, cela favorisera les résultats que François Hollande espère obtenir dans les mois à-venir.
 
- Quel est votre message pour dimanche ?
- Il faut aller voter socialiste pour ces élections européennes.
Propos recueillis par Nicole MARI