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Collectifs de Vicu, Valincu Lindu, Zeru Frazu, Pa salvà a Natura, Tavignanu Vivu : ava basta !


le Samedi 7 Décembre 2019 à 16:38

Les représentants des collectifs de Vicu, Valincu Lindu, Zeru Frazu, Pa salvà a Natura, Tavignanu Vivu ont dit leur ras-le-bol ce samedi à Siscu où ils s'étaient rassemblés. Dans une longue déclaration, lue à cette occasion et dans laquelle sont recensées toutes leurs récriminations sur la façon dont est traité le problème des déchets en Corse, ils appellent les habitants de l'île à retrousser leurs manches et à dire "Basta"!



Collectifs de Vicu, Valincu Lindu, Zeru Frazu, Pa salvà a Natura, Tavignanu Vivu : ava basta !
"Nous, collectifs  de Vicu, Valincu Lindu, Zeru Frazu, Pa salvà a Natura, Tavignanu Vivu,…demandons à nos élus et aux autorités compétentes de régler enfin la question des déchets en Corse. La population en a assez de faire les frais d’années d’immobilisme et de calculs politiciens peu glorieux. Non, la crise ne se résoudra pas par des diktats incohérents, injustes et inutiles.m  


A Vicu, à Vighjaneddu, à Prunelli di Fium'orbu, le fait d’avoir accepté de recevoir une quantité donnée de déchets pour une durée de temps donnée s’est transformé en prises d’otages. Les populations n’auraient plus leur mot à dire, elles n’auraient plus qu’à laisser les milliers de tonnes d’ordures générées en majorité par les grandes agglomérations s’amasser sans fin sous leurs pieds, souiller la terre et empuantir leur existence ?
Non, les habitants des villages ne sacrifieront pas leur qualité de vie et leur santé,  celle de leurs enfants,  pour pallier à l’inertie et à l’absence de courage politique.

 

A Ghjuncaghju, un projet de CET sur des terres instables au bord du fleuve, massivement rejeté en 2016, ressort tel quel de la poubelle. Les riverains devraient se résigner à écouter le tic-tac de cette bombe, sachant qu’elle est située sur une zone désignée par les services de l’Etat (DREAL) comme zone à proscrire absolument ?

 

Non, Vighjaneddu et le Sartinesu-Valincu,  la vallée du Tavignanu et la Plaine Orientale, ne seront pas le ticket gagnant d’intérêts privés qui ont tout à voir avec la finance et le profit, rien avec une gestion intelligente de nos modes de vie et de l'environnement.

 

On nous rabâche qu’il faut agir, qu’il y a urgence, que la crise exige des solutions. Alors pourquoi la politique du tri, esquissée en 2015 lors de la première crise des déchets, votée depuis 2016 n’est-elle toujours pas en place ? Pourquoi les financements provisionnés ne trouvent-ils aucun usage ?

 

Les déchets sont l’affaire de tous, c’est aux collectivités de s’en occuper.
Non, aucune fatalité ne dicte à la Corse de devenir une gigantesque poubelle. Non, rien ne nous oblige à choisir entre la peste des CET actuels et le choléra des incinérateurs qui génèrent des déchets encore plus polluants et des gaz chimiques toxiques. Non, nous n’avons pas souhaité empoisonner nos terres, notre eau et notre air pour permettre à une poignée de transporteurs et d'hommes d'affaires locaux ou internationaux de faire leurs choux gras avec nos ordures.

 

Nous interpellons aujourd’hui les élus de toutes les Communautés de communes et d'agglomérations , du Syvadec et de la CdC. Nous en avons assez d’entendre que « la population n’est pas prête », que « le tri ne marche pas ». C’est faux !

    •    A la com com de Calvi Balagne, la politique de tri instaurée dans les premiers villages couverts par la collecte contrôlée au porte à porte de 5 flux, avec une expérimentation de tarification incitative depuis l'été 2016 donne déjà des résultats très probants, jusqu'à 86% de tri à Aregno hors saison touristique.

    •    -Confrontés à la fermeture du CET de Prunelli, deux employés municipaux d’Aghjone ont d’eux-mêmes construit un composteur, et se sont mis au tri des poubelles qu’ils collectent, pour résorber une bonne partie du problème.

    •    En 2017, à Furiani, la collecte de 3 flux (dont les biodéchets) au porte à porte en zone d'habitat individuel a montré qu'elle n'était pas plus coûteuse et permis de l'étendre à d'autres zones de la CAB. 

    •    A Girolata, la mise en place du tri a permis d'arriver à seulement 20% d'enfouissement.

    •    A la Communauté de Communes de l'Oriente , des propositions répétées de constituer des équipes d’ambassadeurs du tri volontaires émanent de la population mais n’ont pas encore pu aboutir  faute de mise en place des moyens de tri.

 

 

Il est urgent que chacune des communautés de communes et d'agglomérations  se dote de centres de compostage et d'un centre d'enfouissement pour les déchets ultimes. 

Vighjaneddu qui a déjà que trop fait preuve de solidarité avec la Corse entière ne recevra plus d'autres déchets que ceux  de sa propre communauté de communes.

La première urgence est que les villes de Bastia et Aiacciu s'occupent de réduire leurs déchets et s'équipent de leurs propres centres de compostage et d'enfouissement. 

 

Aujourd’hui, c’est la population qui réclame le tri ; ce sont des  décideurs ou des élus qui l’entravent.

 

A l’initiative de l’association Zeru Frazu, Jacques Muller, ancien sénateur du Haut Rhin, Rossano Ercolini,instituteur à Capannori en Toscane, le Dr Paul Connett, professeur émérite en chimie environnementale de l'université St Lawrence New York se sont déplacés jusqu’en Corse pour nous informer sur les façons de mettre en place un tri efficace. Ils ont témoigné de leurs réussites, des difficultés rencontrées, des moyens d’y faire face.  Nous n’avons pas pu obtenir de bon nombre de nos élus qu'ils fassent les quelques kilomètres qui leur auraient permis de rencontrer ces personnes venues de si loin.

 

Nous ne voulons plus entendre ceux qui ne se sont jamais penchés sur la question dire « cela n’est pas possible ». Ce n'est pas la distribution gratuite de composteurs qui va résoudre la question des biodéchets en milieu urbain dense. Il faut passer aux méthodes qui fonctionnent ailleurs. Là encore, Pascal Retières, venu de Nantes au printemps 2019, a montré lors de deux conférences que le compostage s'installe sans nuisances  en ville et à proximité. Trop peu d'auditeurs !

 

Le 11 janvier prochain, Rossano Ercolini sera de nouveau en Corse. Nous exigeons des Communautés de Communes et de la CdC qu’elles délèguent chacune au moins deux personnes en responsabilité sur ces questions. Des places leur seront réservées dans la salle de conférence, aux premiers rangs. Nous veillerons à ce que personne d’autre qu’eux ne les occupe. Ils auront tout loisir de débattre et d’exprimer leurs doutes avec le conférencier et la population.

 

En 2020, nous, habitants de la Corse, retroussons nos manches et unissons nos voix pour dire BASTA !