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Régions de France se prononce en faveur de l’autonomie de la Corse


Julia Sereni le Mardi 1 Février 2022 à 15:16

L’association Régions de France, qui réunit les 18 régions et collectivités de métropole et d’outre-mer, a rédigé un livre blanc dans le cadre de l’élection présidentielle. Parmi les propositions retenues figure la demande d’autonomie de plein droit et de plein exercice pour la Corse. Un pas politique « considérable » pour le président du conseil Exécutif Gilles Simeoni.



Le président du conseil Exécutif Gilles Simeoni.  (Photo Michel Luccioni)
Le président du conseil Exécutif Gilles Simeoni. (Photo Michel Luccioni)
Une autonomie de plein droit et de plein exercice pour la Corse, c’est la proposition issue du livre blanc rédigé par Régions de France dans le cadre de l’élection présidentielle. L’association réunissant les 18 régions et collectivités de métropole et d’outre-mer s’est prononcée, à l’unanimité, sur le sujet. Et c’est le président du conseil exécutif Gilles Simeoni qui l’annonce, avant la publication du document, prévue courant février.

Un pas politique « considérable »

« C’est un pas politique considérable que tous les présidents de régions qui sont issus de toutes les familles politiques et qui sont des hommes et des femmes politiques de premier plan se prononcent en faveur de l’autonomie », analyse Gilles Simeoni. Parmi eux, les anciens ministres Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez, Hervé Morin, ou encore Valérie Pécresse, candidate à l’élection présidentielle. Et bien entendu, la présidente Carole Delga. La preuve, pour le président de l’Exécutif, que le « travail patient de conviction » qu’il mène commence à porter ses fruits et « à irriguer toute la société française ».
 
Concrètement, le livre blanc propose de « créer dans la Constitution un nouvel article conférant à la Corse un statut d’autonomie de plein droit et de plein exercice dans la République ». Ce statut serait défini par « une loi organique adoptée après avis de l’Assemblée de Corse, prévoyant le transfert de compétences dans certaines matières avec pouvoir normatif de nature législative ou quasi-législative au bénéfice de la Collectivité de Corse, les compétences régaliennes demeurant du ressort de l’État ». Cette position peut constituer selon Gilles Simeoni « un point d’équilibre très large », des indépendantistes aux défenseurs de la Corse dans la République.

« Il faut que les choses changent lors du prochain mandat »

L’espoir est donc plus que jamais du côté de l’avenir. Et du changement. Car après six années d’exercice des responsabilités par les nationalistes Gilles Simeoni reste dubitatif sur la volonté d’Emmanuel Macron de traiter le dossier corse. « Pourquoi ferait-il en tant que candidat ce qu’il n’a pas fait en tant que président ? », interroge-t-il. « Il faut que les choses changent lors du prochain mandat, toutes les conditions sont réunies pour que la question corse puisse être réglée entre la Corse et l’État et pas juste entre la majorité territoriale et l’État », estime-t-il.
 
Pour autant, Gilles Simeoni n’entend pas s’engager davantage dans la campagne présidentielle. Comme il l’avait indiqué la veille lors du déplacement de Yannick Jadot sur l'île, le président de l’Exécutif confirme qu’ « à ce stade », il n’a pas vocation à se positionner pas en faveur d’un candidat. « Mon objectif principal est de demander d’inscrire la Corse à leur agenda politique de candidat mais aussi de président », explique-t-il. « Et aussi, de dire publiquement comment ils comptent aborder le traitement de la question corse, si demain ils sont élus. »
 
Prisonniers, foncier, transports, Gilles Simeoni attend « des signes et des engagements forts ». Les candidats à la présidentielle en donneront-ils ?