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2ème REP de Calvi : l'hommage aux soldats tombés à Camerone le 30 avril 1863


Maria-Serena Volpei-Aliotti le Samedi 30 Avril 2022 à 19:11

Commémorer la bataille de Camerone est l'un des évènements incontournables et marquants de la Légion Étrangère. Ce samedi 30 avril, au Camp Raffalli de Calvi, le 2ème REP a ouvert ses portes au public.
Autorités militaires et civiles, ont ainsi rendu hommage aux soldats de la 3ème compagnie du régiment étranger, morts au combat le 30 avril 1863 à Camerone au Mexique, sous le commandement du capitaine Danjou.




 
Dans un premier temps, le lieutenant-colonel Lancelot Dampierre, commandant en second du 2ème REP a présenté le régiment au chef de corps Christophe Tritscher. Après avoir inspecté les troupes, ce dernier les a à son tour présentées au général de corps d'armée Hervé Gomart, major général de l'armée de terre, qui a présidé cette prise d'armes. 
" Officiers, sous-officiers, caporaux-chefs, caporaux, légionnaires du 2ème régiment étranger de parachutistes, comme partout dans le monde, nous voici rassemblés pour célébrer le 159ème anniversaire de Camerone. Nous le célébrons, parce qu'il représente les valeurs immuables de la légion étrangère. L'engagement total au service de la mission et la volonté de vaincre jusqu'au bout, quel qu'en soit le prix. En ce moment même, au quartier Viénot, maison mère de la légion étrangère, le capitaine Joseph Estoup, porteur de la main du capitaine Danjou, entouré des pionniers, remonte la voie sacrée", entame Hervé Gomart, major général de l'armée de terre.
Désigné par le général Alain Lardet, commandant de la Légion Étrangère, le capitaine Joseph Estoup a porté et présenté, en ce jour de commémoration, la main en bois articulée du capitaine Danjou. Cette main, conservée dans la crypte du musée de la Légion Étrangère d'Aubagne, est la relique la plus importante de la Légion et symbolise l'esprit de Camerone.
 
 
Au cours de la cérémonie, plusieurs récipiendaires des ordres nationaux et décorations ont été médaillés. 
André Santelli a été nommé grand officier de la Légion d’Honneur.
Le Major Coupet Maurice, le Major Scheibel Pascal, le caporal-chef Boussard Jean-Michel, le caporal-chef Sebastian Jean, ont reçu la médaille militaire. 
Le Sergent Plechivtsev Aleksandr, le Caporal Hryniuk Karym, ont reçu la croix de la Valeur militaire. 
Le lieutenant-colonel Albretch Aymeric, le chef de bataillon Arrault Guillaume, le capitaine Assier de Pompignan Guillaume, l'adjudant Pop Lucian, le caporal Suzuki Takeru ont reçu la médaille de la Défense nationale avec Etoile de bronze. 
 
Le fameux défilé du régiment et les démonstrations de sauts en parachutes sont venus clôturer cette première partie de la cérémonie de Camerone. 
Puis, en fin de matinée, le Camp Raffalli a ouvert ses portes au public, à l'occasion de la Kermesse et ce jusqu'à 23 heures. 
Ce dimanche 1er mai, pour le 2ème jour d'ouverture du camp, toujours à partir de 11h30, les visiteurs pourront également assister à des démonstrations de sports de combat et participer au tirage au sort de la tombola.

La bataille de Camerone, acte fondateur de l’esprit Légion

Chaque année, la bataille de Camerone, acte fondateur de l’esprit Légion, est célébrée depuis 1906, le 30 avril dans toutes les unités de la Légion étrangère. 
Ce combat opposa la 3ème compagnie du régiment étranger, sous les ordres du capitaine Jean Danjou, aux troupes mexicaines. 
En 1862, sous l'ordre de l’empereur Napoléon III, une expédition de 6 000 hommes se rend au Mexique pour soustraire le pays à la domination des États d’Amérique du Nord. 
La Légion étrangère y avait pour mission d'assurer la sécurité des convois sur 120 kilomètres. 
Le 29 avril 1863, le colonel Jeanningros apprend qu'un important convoi, transportant 3 millions en numéraire, du matériel de siège ainsi que des munitions est en route pour Puebla. 
Le Capitaine Danjou décide alors d'envoyer en renfort la 3ème compagnie du Régiment étranger, et en prend lui-même le commandement. 
Dans la nuit du 29 au 30 avril, les 3 officiers et les 62 hommes, se mettent en route. Mais au petit matin, à Paolo Verde, ils tombent dans une embuscade mexicaine. 
Face aux 2 000 soldats locaux, le capitaine Danjou, tout en battant en retraite, repousse victorieusement plusieurs charges de la cavalerie, en infligeant à l'ennemi les premières pertes sévères.
La 3ème compagnie se retranche alors dans la cour de l'auberge de Camerone qui est encerclée d'un mur haut de 3 mètres. 
"Nous avons des cartouches et ne nous rendrons pas", répond le capitaine Danjou à la sommation mexicaine, puis, levant la main, jure, avec ses hommes de se défendre jusqu'à la mort.
À midi, le Capitane Danjou est tué d'une balle en pleine poitrine. 14 heures, le sous- lieutenant Vilain est lui aussi frappé d'une balle dans le front. Les mexicains mettent feu à la bâtisse et tour à tour, les hommes de la 3ème compagnie perdent la vie. À 17 heures, il ne reste plus que 13 hommes en état de combattre.
Rapidement, les mexicains donneront l'assaut final ne laissant plus que 5 hommes, le caporal Maine, les légionnaires Catteu, Wensel, Constantin, Leonhard autour du sous-lieutenant Maudet. 
Armés d'une dernière cartouche et de leurs baïonnettes, ils font face, déchargeant leurs fusils à bout portant sur l'ennemi. Maudet et deux légionnaires tombent. 
Sur le point d'être massacrés, les derniers survivants vont être sauvés par un officier mexicain, les incitant tout de même à se rendre. "Nous nous rendrons si vous nous promettez de relever et de soigner nos blessés et si vous nous laissez nos armes", requête qui aura pour réponse de la part de l'officier mexicain." On ne refuse rien à des hommes comme vous !"
 
Seul le légionnaire Laï, sera découvert vivant sur les lieux de l’affrontement et  relatera les faits de ce fameux combat. 
Même si la bataille de Camerone est une défaite, elle reste encore aujourd'hui, dans l'histoire de la Légion étrangère comme l'illustration du sacrifice au nom de la parole donnée.