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Méditerranée : De plus en plus de pollution et de yachts, de moins en moins de cétacés


le Jeudi 29 Novembre 2018 à 17:37

Capturés involontairement par les pêcheurs, percutés et blessés par les bateaux, étouffés par des plastiques flottants. Quelles sont les causes de l'origine de la mortalité de mammifères marins ? Les chercheurs de l'opération Delphis 2018, qui a recensé tous les cétacés de la Méditerranée, mettent en cause la pollution et la présence massive de yatch et superyathts.



Méditerranée : De plus en plus de pollution et de yachts, de moins en moins de cétacés
En juin dernier lors de la publication de son rapport annuel sur la pollution en Méditerranée, WWF avait lancé un cri lancé d’alarme et mis en garde sur la possibilité que d’ici 2050 la concentration de micro-plastiques dans les eaux du Mare Nostrum dépasse celle des poissons.   


Les résultats de l'opération Delphis 2018, qui a recensé tous les cétacés de la Méditerranée, semblent confirmer le pronostic de WWF. Dans le pages du rapport qui a été récemment présenté au salon nautique de Gènes, on lit, en effet, que le nombre de points de pollution par micro-plastiques a été supérieur au nombre d’animaux observés.  
La vingt-deuxième opération Delphis qui, au mois de juillet dernier, a sillonné la Méditerranée pour recenser tous les cétacés qu’y habitent, a enregistré 137 observations qui confirment la présence en Méditerranée de toutes les espèces méditerranéennes communes.


Elles portaient sur 9 observations de cétacés, dont 1 groupe de globicéphales (environ 10 individus), 2 groupes de dauphins de Risso (environ 8 individus), 2 groupes de dauphins commun (environ 13 individus), 7 de rorquals communs (environ 17 individus, dont 7 présentaient des signes d'impact avec des hélices de bateaux ou de navires sur le dos et les nageoires dorsales), 7 groupes de cachalots (environ 16 individus), 12 groupes de stenelles (plus de 100 individus), 17 groupes de grands dauphins (plus de 50 individus) pour un total d'environ 230 cétacés observés.  

Plus de pollution, moins de cétacés
Les équipages venus d'Italie, France, Tunisie, Grèce, Slovénie, Croatie, Malte et de la plupart des pays méditerranéens en paix, ont malheureusement aussi enregistré 56 zones très polluées par des plastiques et des détergents mousseux non identifiés.
La problématique du plastique en mer n’est plus à démontrer.
Quant au péril microplastique, la présence croissante de déchets en plastique  dans des proportions de plus en plus importantes dans les filets des pêcheurs et l’existence prouvée de microplastiques dans les poissons  et les mammifères marins de la Méditerranée, il est bien réel.
il faudrait, selon ces chercheurs une collaboration multisectorielle pour trouver des solutions urgentes et adéquates au péril plastique et microplastique qui tue l'écosystème marin.



La seule donnée positive c’est que si dans les eaux polluées la présence des animaux baisse, une hausse du nombre de mammifères marins a été observée dans la zone du « Sanctuaire » entre la Corse et la Ligurie.  « Le bassin Corse-Ligurie-Provencal -  lit-on dans le rapport - abrite une importante concentration de mammifères marins qui y trouvent les conditions idéales pour vivre et se reproduire. Cette mer privilégiée, riche en histoire et culture, constitue une destination de choix les cétacés et doit donc être défendue par les agressions des activités humaines ».
C’est maintenant aux scientifiques de déterminer si les donnés enregistrées dans le Sanctuaire signifient une augmentation générale de la vie marine ou si cette zone est un « refuge » pour les cétacés fuyant d'autres zones plus polluées et moins protégées.

Les yachts et superyachts 
La perturbation des cétacés par le trafic maritime est un sujet qui a souvent et depuis longtemps été présenté comme une menace probable et importante, ce sujet est au centre des préoccupations des spécialistes qui considèrent baleines, dauphins et toutes les nombreuses autres espèces animales et végétales sont un patrimoine inestimable qui doit être sauvegardé.
Même si le  nombre de cétacés échoués à la suite d'une collision est sous-estimé, les chercheurs pointent le doigt contre la presence massive de yachts et superyachts de plus en plus grands et bruyants qui traversent la Méditerranée, souvent de manière précipitée et distraite le long ou juste au-delà de la ligne des 300 mètres de la côte, quelle que soit la mer qu’ils traversent, en perturbant la faune qu’y vit.