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Calvi. Ange Santini : "non, la ville n'est pas en état de faillite"


Jean-Paul-Lottier le Samedi 25 Juillet 2020 à 09:52

La 4 ème session du conseil municipal de Calvi qui s'est déroulée ce vendredi 24 juillet portait sur le débat d'orientation budgétaire mais aussi sur le rapport de la Chambre Régionale des comptes sur la situation de la ville entre 2010 et 2019.




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Le rapport de la Chambre Régionale des comptes dévoilé au début du mois de juillet portant sur la gestion de la Ville de Calvi sur la période de 2010 à 2019 a fait couler beaucoup d'encre depuis sa parution, notamment dans les rangs de l'opposition. Ce rapport  spécifiait qu'après avoir été en "quasi faillite" sur la période 2012-2016, la situation financière de la ville de Calvi connaissait une légère amélioration en 2018 mais que la municipalité  était restée dans "l'incapacité à mener à bien son futur programme d'investissement, sauf à réduire significativement ses dépenses et à améliorer ses recettes."

Lors de la séance de ce vendredi l'opposition a dit regretter que ce rapport n'ait pas été publié avant les élections du 15 mars car "il aurait pu donner un éclairage tout autre  et qui aurait pu changer la donne de l'élection municipale du 15 mars", selon Jérôme Seveon. 

Claudine Orabona pour Anima Calvese et Jérôme Sévéon et Bernard Giudicelli pour Calvi in core ont donc relevé plusieurs points de ce rapport, avant de demander des explications .
Plusieurs personnes sont intervenues:

L'Office Hydraulique ne répond pas aux courriers

François-Xavier Acquaviva s'est exprimé sur la question des contrats de l'eau :

«  Nous aussi nous sommes tournés vers l'avenir et nous n'oublions pas le passé, bien au contraire nous nous en servons. Nous nous rendons compte que ce rapport de la chambre régionale des comptes peut servir, y compris à la Mairie de Calvi.

Ces contrats de l'eau qui ont été négociés à une époque ou la Ville n'était peut-être pas en mesure de les négocier sont aujourdhui en cours de modifications.

Evidemment le Covid a fait que les discussions n'ont pu être mené es comme nous l'aurions souhaité et c'est la raison pour laquelle nous avons demandé un délai supplémentaire de discussions pour à la fois faire baisser le prix de l'eau avec l'Office Hydraulique.

Ce rapport va nous servir pour négocier avec un Office qui depuis plus de deux ans ne nous répond pas, reste assez opaque et ne nous donne pas les éléments souhaités.

La Ville de Calvi et ses services financiers restent compétents quoi que l'on en pense.

Concernant l'assainissement là aussi ce rapport peut nous servir à rééquilibrer un petit déficit de nos voisins et nous-mêmes. Ce rapport va nous permettre d'agir au mieux pour la commune et pour les calvais ».
Sur ce dossier de l'eau, Ange Santini se prononçait clairement contre un retour de sa gestion en régie.

«  Antony Albertini, conseiller municipal de la majorité mettait lui l'accent sur la situation de la plage de Calvi : « Pour les raisons que l'on connaît nous n'avons toujours pas la concession de la plage et donc pas de recette. En revanche l'État nous demande d'en assurer son entretien et sa sécurité pour un montant de 220 000€. Cette somme est prélevée directement au contribuable calvais. J'ai l'impression dans ce dossier que c'est l'État Pyromane ».

L'opposition demande des comptes sur les  dossiers de l'eau, de l'assainissement, de la Semexval, de l'augmentation du personnel.... 

Claudine Orabona interrogeait le premier magistrat sur le volet assainissement de ce rapport et sur celui de la Semexval. 
De son côté Jérôme Sévéon revenait sur ce rapport de 128 pages et regrettait une nouvelle fois que ce dossier "n'ait pas été examiné lors d'une séance spécifique"  en mettant ensuite l'accent sur "la situation financière critique de la ville de Calvi," avant d'interroger à son tour le maire sur le volet de l'assainissement et de l'eau.

Après s'être exprimé sur la forme à propos de ce rapport de la cour des comptes, comme il a déjà eu l'occasion de le faire, Ange Santini s'attardait sur certains points de ce dossier de la Cour des comptes, qui devait-il dire est une institution vénérable qui « est dans son rôle à charge » avant de balayer d'un revers de main, certains propos excessifs employés comme par exemple celui de « Faillite ».

«  Depuis quand une municipalité est en faillite. Le personnel n'a pas été payé depuis 2010 ? Je ne serais plus là.. Et on nous fait le reproche de grassement les payer, cela veut dire que quelque part nous n'étions pas si proche de la faillite ! . Les charges obligatoires, telles que la contribution au SDISS (550 000€) elles n'ont pas été honorées ? . Je crois que les subventions, Caisse des écoles , CCAS.... ont été honorées, non ?

C'est toujours la même histoire lorsqu'on parle d'investissements. Nous avons quand même investi depuis 2008 quelques 40 M€. Vous croyez qu'une collectivité en faillite investit 40M€.

"L'État s'est comporté en pompier pyromane"

Antony l'a évoqué : on parle d'État pyromane, oui. Les dotations de l'État en 2010 : 1 650 000€, en 2017 : 1 250 000€, 400 000€ de moins.

On a évoqué la plage. Nous n'avons plus la concession depuis 2016 et il en sera ainsi tant que les établissements de plage n'auront pas été démolis et reconstruit en démontable. Compte tenu de la pandémie, je ne pense pas que nous compte tenu de la pandémie nous pourrons la récupérer non pas en 2021 en raison de la pandémie mais plutôt en 2022. . Les dépenses pourtant restent à notre charge parce que l'État dans sa grande mansuétude n'en a que faire si demain il y a des accidents sur la plage de Calvi. Vous envisagez une saison estivale à Calvi dans balisage et sans MNS ?

Lorsque le même État nous transfère la charge de l'élaboration des passeports alors que nous n'avons rien demandé : 1100 actes par an 1 personnel à temps plein, quelques 8000€ de subvention alors que ça en coûte 40 000€ lorsqu'on nous oblige a participer ai fonds intercommunaux à hauteur de 80 à 100 000€, le recensement (90 000€). alors oui l' État s'est comporté comme un pompier pyromane ».

"Non les effectifs n'ont pas augmenté de 30% mais de... 9% !"

Toujours avec le même calme, Ange Santini a abordé d'autres problèmes comme le recouvrement des sommes dues à la Municipalité ( 1 200 000€ dehors) Qui est chargé du recouvrement de cette somme ?.L'État, mais elle n'en a pas les moyens !

Autre terme jugé excessif celui en matière de gestion personnel :

«  On nous a dit que les effectifs ont augmenté. De 111 en 2011 à 132 en 2017. Si je compte bien cela fait 19% et non 30% de plus comme indiqué par le rapport.

Les explications données derrière sont tout autant erronées.

Les vrais chiffres sont : 114 en 2011 et 126 en 2017, soit + 9%. Tout le monde peut se tromper !

On nous parle ensuite d'errements en matière de ressources humaines en raison de 7 contentieux introduits par le préfet de Haute-Corse contre la commune de Calvi. Bien d'accord mais on ne donne pas le résultat de ces contentieux : 2 ont été gagnés par la commune de Calvi !!!

Autre dossier abordé celui de la SPLM - Semexval. La Chambre des comptes vous parle d'oppacité, de manque de transparence... Et puis conclue : « Bien que cela soit conforme au cadre légal »
Pages après pages, le Premier Magistrat de Calvi, décortique le rapport  tout en reconnaissant quelques erreurs 

Un débat d'orientation budgétaire sans grande surprise


Si l'examen de ce rapport  de la cours des comptes se poursuivait encore plusieurs minutes, c'est ensuite au débat d'Orientation Budgétaire que l'assemblée communale s'est intéressée.
Rapporteur des finances, François-Xavier Acquaviva, adjoint au Maire a détaillé les grandes lignes des 6 budgets de la ville, avant le vote du budget qui interviendra le 31 juillet.
Plusieurs points ont été débattus et des idées ont été émises par l'opposition, notamment Bernard Giudicelli qui dans un esprit constructif s'est exprimé à plusieurs reprises avec une volonté appuyée de ne plus parler de passer mais d'avenir.
Il insistait notamment sur le volet environnemental et eco responsable.
Autre sujet évoqué, celui de l'extension de la Maison Médicale dont nous avons eu l'occasion de parler et qui est "victime" de son succès, au point d'envisager dès maintenant son extension pour accueillir d'autres médecins, ce qui faisait dire à Ange Santini: " C'est une opération qui nous tenait à coeur et dont nous sommes tous très fiers. C'est sans doute la plus belle opération de ces 25 dernières années".

L'ordre du jour se poursuivait et plusieurs délibérations étaient votées à la majorité.
Rendez-vous était pris pour le vote du budget programmé le 31 juillet