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Gilles Simeoni : « Il appartient à l’État de soutenir les collectivités locales »


Julia Sereni le Mercredi 1 Juillet 2020 à 11:13

Dans un contexte de crise économique et sanitaire pas tout à fait terminée, le groupe Andà per Dumane s’inquiète des répercussions sur les budgets des communes. Lors de la session de l’Assemblée de Corse du mardi 30 juin, François Orlandi a donc interrogé Gilles Simeoni sur les mesures qu’il entend prendre afin de les soutenir. Une aide bien difficile à mettre en oeuvre pour le Président de l’Exécutif, la collectivité étant elle-même dans une situation financière plus que délicate. Il en appelle donc à la responsabilité de l’État.





François Orlandi. Photo Michel Luccioni.
François Orlandi. Photo Michel Luccioni.
Tous les acteurs, parmi lesquels les communes, se sont impliqués dans cette crise » déclare François Orlandi, conseiller territorial du groupe Andà per dumane. Et aujourd’hui elles ne cachent pas leur inquiétude, d’autant que « La saison aura un impact direct sur leurs finances ». C’est donc un appel que lance le groupe macroniste d’opposition lors de cette session de l’Assemblée de Corse, afin « que la collectivité prenne acte et organise un plan d’aide aux communes, afin d’anticiper ce que nous devons malheureusement prévoir, c’est-à-dire une diminution des recettes ».
 

Gilles Simeoni. Photo Michel Luccioni.
Gilles Simeoni. Photo Michel Luccioni.
Un état des lieux
Pour le Président de l’Exécutif territorial, Gilles Simeoni, il s’agit d’abord de procéder à un état des lieux : « Il convient de dresser le diagnostic, commune par commune, des dépenses engagées », explique t-il. Et de rappeler l’implication de la collectivité qui, durant la crise, : « a été présente à travers les dispositifs de droits commun, mais également avec des dispositifs d’aide exceptionnels ». Mais il met en garde : « La Collectivité ne pourra aider que si elle est elle-même en capacité de le faire ». Or, elle connait des difficultés budgétaires majeures : « 40 millions d’augmentation des dépenses, les projections permettent d’estimer des pertes de recettes fiscales entre 80 et 100 millions d’euros pour le seul exercice 2020 » détaille t-il. Un budget qui va connaître, prévient-il, un « déséquilibre profond et structurel ».
 
Une demande d’équité
Aussi, rappelle-t-il avec force : « Il appartient à l’État de soutenir les collectivités ». C’est pourquoi il annonce avoir alerté le gouvernement sur la situation : « J’ai saisi à quatre reprises le gouvernement ». Pour le moment, pas de réponse concrète, même si un courrier de Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, fait état d’une volonté de dialogue. Il s’agit de résoudre deux difficultés : « D’abord, sortir des emprunts toxiques ». Puis avancer sur la question de la fiscalité : « La Corse a une fiscalité plus impactée par la crise, donc l’équité aurait voulu que nous bénéficiions d’une garantie de recettes comme c’est le cas pour l’Outre-Mer » argumente le Président de l’Exécutif. Et de conclure : « Au-delà, il faut une discussion pour ne pas être dans une logique de dépendance à la subvention, il nous faut donc une autonomie fiscale pour gérer nos choix politiques de façon émancipée ».