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Auxiliaires de vie scolaire : des pôles inclusifs d’accompagnement personnalisé en Haute-Corse


Rémi Di Caro le Mercredi 27 Novembre 2019 à 21:24

Après le SOS lancé par les représentants des associations de personnes en situation de handicap qui mettait l'accent sur le manque d'auxiliaires de vie scolaire en Corse, Virginie Frantz, directrice académique des services de l'éducation nationale en Corse-du-Sud, a fait un point sur la situation afin de rassurer les acteurs concernés.



Auxiliaires de vie scolaire : des pôles inclusifs d’accompagnement personnalisé en Haute-Corse
Virginie Frantz est, notamment, revenue sur le cas des auxiliaires de vie scolaire (AVS) et les solutions apportées par l'Education nationale au niveau régional.

 « Il faut savoir que dans l’Académie de Corse est mené, depuis plusieurs années, un travail novateur pour être au plus près des élèves notifiés. Ce qui fait que l’Académie de Corse est actuellement la deuxième de France en taux de couverture de ces derniers, à hauteur de 96%.

Cette année nous avons été dotés de 14 postes supplémentaires d’AESH pour répondre aux besoins. Il est vrai que nous avons une augmentation des élèves qui sont accompagnés, car on met en place un repérage plus précoce, on veut être au plus près de leur accompagnement, les scolariser au mieux pour les amener à réussir.

Il faut aussi savoir que les élèves en situation de handicap ne sont pas seulement les élèves qui ont une notification d’accompagnement. On a, aujourd’hui, 1 300 élèves en situation de handicap. Certains sont dans les classes avec ce qu’on appelle un programme personnalisé de scolarisation durant lequel on met en place des accompagnements, mais ils ne nécessitent pas d’aide humaine.
 On a d’autres élèves, en fonction du handicap, qui sont sur des dispositifs particuliers comme les ULIS, les classes de SEGPA, ou les IM. Les élèves en situation de handicap sont accompagnés de manière totalement différente. »

"Pour ces 19 enfants [...] on est en train de travailler sur cette organisation"

Elle est également revenu sur les 19 élèves de Haute-Corse qui ne possèdent, à ce jour, aucune AVS et se trouvent alors dans des situations délicates :

« Il faut savoir que tous les mois, nous avons une commission départementale qui traite des demandes émanant des familles à travers différents formulaires. Cette commission étudie la nécessité, ou pas, de l’accompagnement via une aide humaine.

En fonction du nombre de notifications que la Commission a déterminé, il nous faut ensuite travailler cet accompagnement. Ça nécessite de regarder le maillage du territoire, l’endroit où ses élèves sont scolarisés, et parfois de mettre en place un recrutement pour pouvoir répondre à cet accompagnement. 

Mais il n’est pas figé. Un élève peut avoir besoin de 12 heures d’accompagnement en 6ème, et au fur et à mesure on estime que l’élève doit gagner en autonomie, ce qui est l’objectif. Par conséquent, le nombre d’heures peut évoluer, soit à la hausse, soit à la baisse.


Cette année, dans le cadre de l’école inclusive, nous avons mis en place ce qu’on appelle des PIAL (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Personnalisé). Ces PIAL sont une nouvelle organisation qui permet d’examiner le nombre d’enfants notifiés, de regarder quelle est la ressource humaine disponible, et de répartir les accompagnements. 

C’est le travail qui est en train d’être mené pour ces 19 enfants. Pour eux, ce n’est pas 19 emplois d’AESH qu’il faut, mais ce sont 19 élèves qui ont besoin d’être accompagné, alors on est en train de travailler sur cette organisation. »


La directrice académique des services de l'éducation nationale en Corse-du-Sud a enfin tenu à rassurer l'ensemble de ces acteurs, et notamment les AESH, mobilisées ces derniers jours afin de réclamer un meilleur statut professionnel :

« La politique mise en place actuellement est à la fois de former nos AESH, nos enseignants, de rassurer les parents, d’être à leur écoute et de les accompagner dans leur démarche. Parfois, certains parents ont l’impression que c’est le parcours du combattant pour avoir accès à leur interlocuteur.

Mais on travaille également pour qu’il y ait moins de précarité au niveau des contrats AESH. A ce titre, nous mettons en place une « CDIsation », qui existait déjà auparavant, mais qui touche désormais des contrats plus longs.
Nous étions sur des contrats annuels, maintenant nous sommes sur des contrats de 3 ans qui permettent à la personne d’avoir une perspective plus longue, et de pouvoir se projeter. »