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Branche de l’Aide, de l’Accompagnement et des soins à domicile : la CGT réclame une juste reconnaissance du service dégradé en Corse


Philippe Jammes le Samedi 4 Mai 2019 à 10:15

Sur le territoire national, la branche représente 226 500 salariés dont 95% sont des femmes, travaillant à temps partiel à hauteur de 89%, le plus souvent subi et imposé. Pour la CGT, il est urgent de revaloriser les salaires de la branche. « L’accord de 2002 sur la classification avait revalorisé les auxiliaires de vie sociale avec le diplôme d’état et une hausse de 25% à l’entrée en vigueur de l’accord. Mais les conditions de travail des salariés sont de plus en plus dégradées », souligne le syndicat.



 

Selon des études, la sinistralité du secteur est 4 fois supérieure à la moyenne nationale, même à celle du bâtiment. « L’état doit prendre conscience que les services d’aide, d’accompagnement et de soins à domicile sont d’intérêts publics, il faut les considérer comme tels. Ces services doivent être reconnus au même titre que la maladie au sein même de la sécurité sociale, sans reste à charge, pour une protection sociale de qualité et ainsi être soigné selon ses besoins et non selon ses moyens », déclare encore la CGT.

« En Corse, la branche de l’aide, de l’accompagnement et des soins à domicile est le premier employeur du secteur privé sur l’île, et représente 2400 salariés », précise pour sa part Sandrine Mazeau, secrétaire du syndicat des personnels ADMR et aides à domicile CGT Haute-Corse.

« La couverture de la population de la région est de 7,3 salariés pour 1000 habitants et de 40 habitants de plus de 60 ans par salarié. Comme sur le continent, la population vieillissante s’accroît et va continuer à s’accentuer. Aujourd’hui il y a un manque de personnel qualifié pour répondre à la demande grandissante.

Les moyens ne sont pas à la hauteur des besoins. Les bas salaires de la branche, avec la vie plus chère en Corse, plongent les salariés dans la précarité. L’avenant 36 n’est pas appliqué en Corse. La non-revalorisation de l’indemnité kilométrique depuis 2008 ne correspond plus à la réalité, surtout que sur l’île les prix du carburant sont plus haut que sur le continent ».

Aussi Sandrine Mazeau a-t-elle adressé une lettre au Président de la République, Emmanuel Macron (voir ci-joint et la réponse faite).

Suite à cette lettre, une délégation de 3 personnes avait été invitée par le gouvernement, pour être reçue lors de la venue d’Emmanuel Macron en Corse, le 4 avril dernier.

« Nous étions trois personnes lors de cette entrevue, Nathalie Delzongle pour la Fédération des organismes sociaux, secteur aide et maintien à domicile, Stéphanie Amen pour le syndicat des personnels ADMR et aides à domicile Haute-Corse, ainsi que le secrétaire de l’union départementale de la Corse du sud. Nous avons été reçus par monsieur Bouchery, conseiller principal du ministère de la cohésion sociale des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, accompagné d’un adjoint du préfet de la Corse du sud et nous avons eu 30 minutes pour exposer nos demandes.

Les grands axes exposés ont été :

- Le financement de la branche, notamment la baisse de la dotation globale attribuée par l’Etat aux collectivités et ARS ; le financement des heures APA, trop faible et trop disparate entre les départements.

- La reconnaissance des métiers par les formations qualifiantes.

- La revalorisation urgente des salaires, 62% des salariés ont des coefficients de salaire sous le SMIC.

- Les déplacements et plus particulièrement l’avenant 36 ; nous ne sommes pas signataires de l’avenant mais nous en demandons l’application sur l’ensemble du territoire en y excluant les clauses suspensives et cumulatives, qui créent une inégalité de traitement entre les salariés d’une même branche.

- Les conditions de travail qui sont de plus en plus dégradées, avec un taux de sinistralité 4 fois supérieur à la moyenne nationale, et supérieur à celle du bâtiment ; l’âge moyen de l’inaptitude des salariés de la branche qui est de 49,5 ans ; temps partiel généralement subi et non respecté, etc.

- Les particularités du territoire Corse.

Nous avons été écoutés, ils ont pris des notes et nous ont demandé de leur envoyer par mail nos revendications en les détaillant. Les notes et nos revendications seront transmises au ministre Sébastien Lecornu, ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, ainsi qu’au cabinet de la ministre de la santé et de la cohésion sociale, madame Agnés Buzin ».

Un dossier que CNI s’efforcera de suivre au plus près.


Sandrine Mazeau, secrétaire du syndicat des personnels ADMR et aides à domicile CGT Haute-Corse
Sandrine Mazeau, secrétaire du syndicat des personnels ADMR et aides à domicile CGT Haute-Corse

Branche de l’Aide, de l’Accompagnement et des soins à domicile : la CGT réclame une juste reconnaissance du service dégradé en Corse