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La place Campinchi, nouveau centre d’Ajaccio


le Dimanche 1 Septembre 2019 à 16:24

L’inauguration de la nouvelle Place Campinchi dans le centre d’Ajaccio s'est conclue en musique ce samedi 31 Août. Une fête à laquelle ont participé des centaines de personnes rassemblées autour de l’ancienne place du marché qui s’est refait une beauté et qui devrait, désormais, participer au renouveau économique du centre-ville. Laurent Marcangeli, maire d’Ajaccio, qui a coupé le traditionnel ruban inaugural, explique l'intérêt sur le long terme, la métamorphose de la place.



(Photo Michel Luccioni)
(Photo Michel Luccioni)
- Que devons-nous nous attendre de cette nouvelle place Campinchi ?
- D’abord c’est une place qui a plus de végétal, plus de 40 arbres qui ont été plantés. Ensuite c’est une place qui va trouver un monument aux morts dans une autre configuration, une configuration d’époque, et qui va accueillir un marché couvert en partie, un peu sur le modèle de ceux que l’on peut voir à Barcelone avec une partie extérieure et intérieure. C’était ça qui m’avait interpellé à l’époque. Nous avons installé un mur d’eau également. Et surtout c’est une place qui, je l'espère, sera davantage fréquentée qu’elle ne le fut dans le passé.
On revient dans un modèle précédent. La Place Campinchi a énormément été fréquentée au XIXème siècle jusqu’au début du XXème. Et après il y a eu une forme de désamour, même si le marché est resté là.
Puis on a eu une période récente compliquée puisque nous avons choisi de ne pas aller sur un projet qui était celui du parking, qui n’était pas une bonne affaire pour la ville, contrairement à ce que certains pensent. On aura le temps de le re-démontrer durant la campagne électorale à venir. On a mis l’essentiel des moyens sur la dynamisation du centre-ville à travers cette place. Elle doit être un centre névralgique au niveau de l’activité et c’est en cela que le projet est très important et on le voit. Il y a des affaires sur le boulevard Roi Jérôme qui ont été reprises, il y en a d’autres qui vont ouvrir sous peu, et c’est une dynamique économique qui se cache derrière ça. Il y a un intérêt environnemental, pour la place de l’arbre en ville et donc de l’oxygène, la place de l’humain et surtout la place de l’identité ajaccienne. 

- Le marché couvert devrait être opérationnel à partir de quand ?
- On va la faire pour la fin de l’année. Le marché a encore pas mal d’activités par rapport à la saison. Elles vont se ralentir petit à petit, le temps qu’on finisse les travaux et à ce moment là nous ferons le déménagement. Le marché réintégrera sa place en fin d’année ou début d’année prochaine.

- Est ce que le patrimoine napoléonien rentre en compte dans le renouvellement de cette place ?
- On a fêté le 250ème anniversaire de la naissance de Napoléon, mais bientôt il y a un autre, le 220ème anniversaire du retour d’Egypte. Napoléon a fait une escale à Ajaccio lors de son retour d’Egypte, qui n’était pas prévue au départ. Il est resté quelques dizaines de jours à Ajaccio avant de remonter sur Paris et réaliser son coup d’Etat pour devenir Premier Consul. Durant son séjour, il a constaté que la ville avait très peu changé depuis son enfance et il s’est dit que la porte d’entréedevrait être là où se situaient les quais qu’il a dessiné. En tant que Premier Consul il a donc diligenté les travaux des quais, de la place du Diamant et du Cours Napoléon également.
C’est la trame urbaine moderne qui a été définie en 1799. Lorsque nous sommes arrivés aux responsabilités, notre but était de détruire tout ça. Déjà que Ajaccio a été privé de pas mal de son patrimoine depuis une cinquantaine d’années, on s’est dit que ce n’était pas possible de continuer comme ça et nous que allions construire notre projet autour de la trame urbaine de Napoléon qui a fait l’identité ajaccienne.


- Au niveau des activités ?
- Il faudra que les gens s’approprient cette place. Elle appartient aux Ajacciens et elle doit être dans la même mesure de ce que j’imagine pour la Citadelle, c’est à dire une porte ouverte aux autres. Donc, cette place il faudra qu’elle bouge, il faudra qu’il y ait de l’activité, des activités et ces dernières, c’est l’humain qui devra en décider. Bon évidemment on ne fera pas n’importe quoi parce que il faut des chartes, une certaine qualité, on ne peut pas accepter tout et n’importe quoi car c’est une place mémorielle. Il y a un monument aux morts ce n’est pas rien. On veut que cette place bouge, tout en étant en complémentarité avec les autres places d’Ajaccio, mais celle la il faudra se la réapproprier. 


- Pour conclure, d’autres rénovations sous peu ?
- On va continuer notre programme. On a les rénovations des Cannes et des Salines à poursuivre. On a eu le Casone. Ensuite il y a la vie municipale, qui continuera sur les problématiques de proximité qui demeurent tout de même le cœur du réacteur. Ce sont les problèmes du quotidien en somme. Mais il y a des projets qui sont portés et beaucoup ont été livrés. Je veux que les gens comprennent à quel point le mandat a été impacté par de grands projets et qu’ils sont là sous nos yeux aujourd’hui. Certains disent d’un ton méprisant “Era ora ! / Il était temps !”. Tous ces projets ne sont pas simples à mener dans un univers particulièrement contraint. Aujourd’hui ce n’est pas évident. Mais il y a cette passion que nous portons pour Ajaccio mes colistiers et moi-même, ainsi que les gens qui m’accompagnent au niveau technique. J’ai été élu maire, je serai maire jusqu’à la dernière minute du mandat et je ferai en sorte que le travail soit réalisé.

(Photos Michel Luccioni)