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Après le chant du coq, le meuglement du taureau dérange dans les campagnes corses


Pierre-Manuel Pescetti le Mardi 25 Mai 2021 à 18:08

L’anecdote peut prêter à sourire mais pour le syndicat agricole Via Campagnola, elle témoigne d’un risque pour les élevages dans les villages. Après le tintement des cloches et le chant du coq, c’est maintenant le meuglement du taureau qui dérange certains habitants des campagnes.



Image d'illustration.
Image d'illustration.
Le mois de mai marque la saison des amours chez certains animaux. Notamment pour les bovins. Entre meuglements et parades nuptiales, la saison peut occasionner des situations pour le moins cocasses lorsque les humains s’en mêlent. C’est ce qui s’est passé sur la commune de Sant’Andria d’Orcinu, en Corse-du-Sud.
 
Selon le syndicat agricole Via Campagnola, un éleveur de la commune a été contacté par la mairie après la plainte d’un voisin. Ce dernier se disait dérangé par les meuglements d’un taurillon en chaleur enfermé dans un champs collé à son habitation. Pour le syndicat, si la situation prête à sourire dans un premier temps, « elle est le signe de la disparition programmée de notre profession. Cette situation, semblable à tant d'autres, pour des coqs ou des cloches qui font du bruit, pour des animaux qui sentent trop fort ou sont trop proches des maisons, nous amènent à nous poser la question suivante : et si c'était vos habitations qui étaient trop proches de nos exploitations et pas l'inverse ? ».

Le rural, aire de repos ou terre de travail ?

Pour Via Campagnola, il faut inverser les rôles pour se poser les bonnes questions : « Et si les victimes étaient nos animaux, stressés par votre présence et encerclés par vos pâtés de maisons ? ». Une attaque à peine masquée contre les constructions d’habitations secondaires dans le rural. Le syndicat se questionne sur le rôle des villages de l’intérieur et leur considération : « Nous avons fait le choix d'habiter dans les villages pour y travailler et y vivre, pas pour nous y reposer après une journée à la ville ou pour profiter de la tranquillité et de la désertification de l’intérieur ».
 
Si le début du récit de Via Campagnola relève de l’anecdote que l’on raconte un dimanche midi entre amis, sa fin montre une inquiétude bien réelle : « ne pas finir parqués dans des réserves, loin des villages et des villes ».