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Jean-Philippe Agresti, nouveau recteur de l'académie de Corse : "de la proximité, de l’écoute et du terrain"


Julia Sereni le Lundi 3 Janvier 2022 à 19:31

À 47 ans, Jean-Philippe Agresti est le nouveau recteur de l’académie de Corse. Ancien doyen de la faculté de droit et de science politique de l'université d’Aix-Marseille, il arrive sur l’île en pleine cinquième vague de l’épidémie de Covid-19. Ses priorités affichées : de la proximité, de l’écoute et du terrain.



Jean-Philippe Agresti est le nouveau recteur de l’académie de Corse - photo Michel Luccioni
Jean-Philippe Agresti est le nouveau recteur de l’académie de Corse - photo Michel Luccioni
Nouvelle année, nouveau recteur pour la Corse. Nommé fin décembre, Jean-Philippe Agresti vit sa première rentrée à la tête de l’académie. Sa toute première également dans de telles fonctions. Auparavant, il était professeur et doyen de la faculté de droit et de science politique de l'université d’Aix-Marseille. Les raisons de sa nomination en Corse ? « Il faudrait demander aux ministres pourquoi ils m’ont choisi ! », lance l’intéressé. Avant d’esquisser une réponse : « Tout au long de ma carrière, j’ai essayé de faire preuve d’une grande présence, de disponibilité, de concertation ».
 

Doyen de la faculté de droit et de science politique d’Aix Marseille

Ces qualités, Jean-Philippe Agresti compte bien les mettre à profit sur une île qui ne lui est pas tout à fait étrangère. S’il est né à Marseille « dans un quartier populaire de la gare Saint-Charles », ses parents font partie de la diaspora corse. Il puise ses racines familiales du côté de Pietralba et de Ghisonaccia. Issu d’un milieu social « populaire mais rempli d’amour », le nouveau recteur assure n’avoir toujours eu qu’un souci en tête : « travailler à l’école ». Après son baccalauréat, il s’oriente vers le droit sans avoir d’idée précise quant à son avenir. Avocat, policier, magistrat, Jean-Philippe Agresti hésite puis se tourne finalement vers la recherche. Il fait un DEA, débute une thèse et découvre par la suite l’enseignement, qui le « passionne ». Il soutient sa thèse de doctorat et devient maître de conférence.
 
C’est alors qu’il s’investit dans des fonctions électives au sein de l'université. En 2012, il est élu vice-président en charge de la vie étudiante. Quelques années plus tard, en 2017, il prend la vice-présidence des partenariats avec le monde économique. En 2017, il est finalement élu doyen de la faculté de droit et de science politique d’Aix Marseille. Une activité qui lui donnera peut-être l’envie de s’engager en politique. Lors des dernières élections municipales, il a un temps été candidat à l'investiture de La République En Marche à Marseille, avant de se présenter en tant que tête de liste Les Républicains dans les quatrième et cinquième arrondissements.

« De la proximité, du terrain »

Sa carrière le pousse « naturellement » à s’orienter vers les questions qui touchent à l’éducation nationale. « En travaillant sur les transformations du droit de la famille, cela amène à avoir un regard sur l’enfance et la jeunesse », explique-t-il. Devenu recteur, il consacre sa première visite à la Cité scolaire Georges Clémenceau à Sartène et aux écoles maternelle et élémentaire de Propriano. « J’ai voulu commencer par une visite en milieu rural pour mettre l’accent sur la prise de conscience de la ruralité et l’adaptation à un contexte national. L’autre symbole était d’aller en ZEP car pour moi l’ascenseur social est une priorité », commente Jean-Philippe Agresti. Sa feuille de route pour les semaines à venir : « de la proximité, du terrain, écouter et entendre les acteurs pour mettre en œuvre la politique nationale au plus près de la réalité locale. Et avec un lien fort avec les communes et la Collectivité de Corse ».
 
Avec comme enjeu majeur, la gestion de la crise sanitaire, « avec ce souci du ministre qui est de maintenir nos lieux d’éducation ouverts avec toutes les adaptations locales qu’il sera nécessaire de faire ». Compte-tenu de ce contexte, pour Jean-Philippe Agresti, ce lundi 3 janvier, la rentrée « s’est bien passée ». Un constat qui contraste avec celui de certains syndicats, qui la jugent « catastrophique ». Le nouveau recteur devra, dès demain, répondre à leurs inquiétudes.