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Zalana, le réveillon dans la plus pure tradition ancestrale de a Birba


J.C. le Dimanche 1 Janvier 2023 à 22:38

Le 31 décembre à Zalana le réveillon prend les allures d'une tradition qui se perpétue de génération en génération. A Birba est une pratique de charité qui se fêtait dans la pieve di a Serra et qui perdure aujourd'hui seulement à Zalana. Martin Marchetti, zalaninchu, participe depuis son enfance à la Saint Sylvestre made in Zalana.



Photo illustration
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A Birba est une tradition païenne que tous connaissent à Zalana, les anciens l'avaient hérité eux-mêmes de leurs parents et depuis toujours on fête cette coutume qui clôture la fin d'année dans une ambiance des plus festives. A Birba symbolise la charité et le partage, c'est un acte de générosité fait envers autrui. "Dans les temps, ceux qui avaient de quoi donnaient à ceux qui étaient plus dans le besoin. En écoutant les anciens raconter cette coutume, je sais que depuis toujours on fête a Birba dans notre village. Aujourd'hui, je suis grand-père et depuis mon enfance je participe à a Birba et mon petit-fils connaît aussi cette tradition" détaille Martin  Marchetti.

Le 31 décembre, vers 18 heures, les villageois commencent à se réunir pour déambuler dans les ruelles de Zalana. A la tombée de la nuit, les 4 hameaux du village, l'aghjale, a befasca, u pianellu et a costarella sont en émoi, le village  est rassemblé, a Birba peut commencer. Les plus jeunes accompagnés  de leurs parents font le tour du village en chantant des comptines 'e filastrocche' propres à cette coutume.
Le cortège s'arrête devant toutes les maisons, et chaque famille donne des boissons et de la nourriture dès qu'elle entend les chants qui résonne à leur porte. Environ 80 personnes assistent à a Birba, elles récoltent pendant presque 2 heures, des victuailles. Le village s'anime pendant cette nuit du partage. Et le partage n'est pas un vain mot à Zalana, car après leur collecte, tous les villageois se rejoignent dans la grande salle du café et festoient pendant une grande partie de la nuit.

Les boissons, figatelli et gâteaux récoltés vont régaler toute cette joyeuse communauté. Martin souligne ' avant il arrivait même qu'on nous donne de l'argent, 5 ou 10 francs. Maintenant, on donne de quoi boire et manger et tout le monde donne, sinon la chanson n'est pas la même pour ceux qui ne donnerait rien, mais ça n'arrive jamais qu'on chante l'air pour ceux qui ne partagent pas, si on la chante c'est juste de la macagna'.

Cherità o zecche
Pour avertir de l'arrivée du cortège, les jeunes chantent pour honorer le partage. Dans les ruelles, on entend ' Techja ch'ella s'affachi a vecchjetta. Si ella un si vole affacà, carci e pugni licherà. A la casa di stu Signoru, fetecci la cherità, o per forza o per amore un la ci mancate mai'. Mais si toutefois, la porte reste close, on avait pour habitude de jeter un sort pour l'année à venir aux occupants de la maison qui devaient craindre de se gratter longtemps, s'ils entendaient "Appiate tante zecche a u culu quantu c'hè petre induve stu muru. Chjuvide porte e purtellini chi u tonnu vi macini. Mais, les tiques n'arrivent jamais à Zalana, car toutes les portes s'ouvrent et l'accueil est chaleureux . Après, une collecte bien fournie, tous vont fêter le passage de la nouvelle année en partageant non seulement le repas, mais aussi le bonheur de se retrouver. Martin résume "il y a des gens du village qui habitent sur le continent et qui viennent exprès pour fêter a Birba avec nous, ils ne manquent pas ce rendez-vous annuel. C'est le 31 à notre façon, malgré les malheurs que le village a connu ces derniers temps, la tradition est plus forte que tout, on fait a Birba cette année aussi comme depuis toujours. C'est une animation extraordinaire, on chante, on mange et on poursuit le fête avec une sono, on passe la nouvelle année tous ensemble, à Zalana on est vraiment des fêtards."