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Yvan Colonna : l'Università di Corsica en appelle à l'Etat


Maria-Serena Volpei-Aliotti le Mardi 8 Mars 2022 à 15:07

Ce mardi 8 mars à Corte, le conseil d’administration de l’université de Corse, bloquée depuis jeudi, a exprimé "son indignation et sa colère", apportant "son soutien entier et solidaire à la famille et aux proches d’Yvan Colonna". Une motion a été voté à l'unanimité pour à l'Etat français "demander solennellement la libération de tous les prisonniers politiques corses, acte fondateur d’une nouvelle page de l’histoire de la Corse."



Les représentants de l'Università di Corsica, Dominique Federici, président de l'université, Dumenica Verdoni, présidente du Conseil Académique Restreint, et Alain Dimeglio, vice-président du Conseil d’Administration, Rachel Reggeti pour la Ghjuventù Independentista, Armand Occhiolini, la Ghjuventù Paolinaet Pierre-Joseph Paganelli, de la Cunsulta di a Ghjuventù Corsa, se sont adressés directement à l'État français, à travers une motion votée à l'unanimité.
Les représentants de l'Università di Corsica, Dominique Federici, président de l'université, Dumenica Verdoni, présidente du Conseil Académique Restreint, et Alain Dimeglio, vice-président du Conseil d’Administration, Rachel Reggeti pour la Ghjuventù Independentista, Armand Occhiolini, la Ghjuventù Paolinaet Pierre-Joseph Paganelli, de la Cunsulta di a Ghjuventù Corsa, se sont adressés directement à l'État français, à travers une motion votée à l'unanimité.


"Aujourd’hui, l'université est bloquée par les syndicats étudiants en protestation à l'affaire d'Yvan Colonna et de la situation des prisonniers politiques corses. Nous avons organisé ce mardi 8 mars, un conseil d'administration lors duquel nous avons abordé la question du rassemblement de dimanche et par la même occasion de positionner l'Università di Corsica, car nous n'avions pas encore communiqué sur le sujet de la tentative d'assassinat d'Yvan Colonna" indique Dominique Federici, président de l'Università di Corsica en présentant à la presse la motion voté à l'unanimité par le conseil d'administration de l'université qui demande à l'État d'apporter des réponses. "Nous demandons la mise en œuvre d'un acte fondateur, qui permettrait d'écrire une nouvelle page de l'histoire de la Corse. Celui de la libération de tous les prisonniers politiques corses et faire en sorte que la Corse et son peuple puissent enfin être reconnus légitimement", précise le président. Acte qui permettrait,selon l'assemblée de l'università di Corsica, d'entamer de nouveaux échanges avec l'État." poursuit le président


"Un rapport de force avec l'état qui dure depuis 50 ans"

L'universita di Corsica, à travers ses différents conseils d'administration s'était déjà positionnée à plusieurs reprises sur des actions similaires. Notamment, celle de l'amnistie des prisonniers politiques, ou encore leur rapprochement. 

Quant à l'affaire d'Yvan Colonna, que s'est-il réellement passé ce mercredi 2 mars, dans la prison d'Arles, entre le berger de Cargese et Franck Elong Abe, le djihadiste? 

À l'heure actuelle, le manque de réponse et le silence de l'État ne font qu'attiser l'énervement insulaire. "A titre personnel, je dirais que par rapport à tout ce qui a pu se passer durant les 50 dernières années, il y a eu beaucoup de jeux troubles de la part de l'État. Les voyous contre les nationalistes, les préfets aux initiatives contestables, et l'apparition de tous ces nouveaux comptes sur les réseaux qui aimeraient que la Corse de trompe d'interlocuteur..." indique Dominique Verdoni. "Même si l'enquête semble se diriger vers celui qui a commis l'acte, celui désigné comme étant issu du djihadisme, il ne doit y avoir aucun autre interlocuteur que l'État et c'est à lui qu'incombe la responsabilité de répondre sur cette affaire, comme sur beaucoup d'autres d'ailleurs" ajoute mme Verdoni. 

Après 50 ans de lutte et de rapport de force entre État français et Corse, tous se demandent aujourd'hui si la République s'engage véritablement dans un processus de reconnaissance du peuple corse et de sa légitimité sur cette terre. "La mobilisation de dimanche a confirmé le choix des Corses en 2015, celui du dépôt des armes, celui de la démocratie. La Corse a évolué et a changé. La conscience politique a infusé dans toute la société. Plus de 70% ont validé l'option nationaliste. L'état va-t-il respecter ce processus démocratique ou va-t-il, enserré dans ses contradictions, continuer d'être dans ce rapport de force. Là est la vraie question ? " continue-t-elle.  "Cette période électorale ne vaut pas. L'État doit répondre, ainsi que les candidats à la présidence de la France. La question Corse existe depuis au moins 50 ans. A-t-il la volonté de s'engager dans un processus de paix, de reconnaissance de l'autre" conclut-elle.


De nouveaux événements

"Nous montrons symboliquement que même au sein de l’université nous sommes capables de déposer une motion en rapport avec la situation. L'Université et les administrations corses nous soutiennent dans nos démarches" explique Armand Occhiolini, président de la Ghjuventù Paolina. 


À l'heure actuelle, les 3 syndicats étudiants réfléchissent à l'organisation de nouveaux événements. "Il faut étendre la mobilisation et associer pleinement la population. Les lycées et la fac sont bloqués. Il y a des tensions et de la colère que nous partageons. Nous allons organiser un calendrier d'actions et une mobilisation quotidienne, pour que chaque corsepuisse être présent lors de différents événements qui se dérouleront chaque jour tant que l'État ne donnera pas de réponse" annonce Pierre-Joseph Paganelli, président de la Cunsulta Ghjuventù Corsa.