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Une trentaine d’entreprises corses inscrites sur un annuaire anti pass sanitaire


Julia Sereni le Dimanche 18 Juillet 2021 à 18:06

Une trentaine d’entreprises corses est membre d’Animap, une sorte d’annuaire qui réunit plus de 5 000 professionnels refusant le pass sanitaire dans leurs locaux.



Un portail professionnel « non discriminatoire ». C’est ainsi que se présente la plateforme en ligne « Animap ». Les entreprises membres n’exigent et n'exigeront en effet de leurs clients ni vaccination ni tests de dépistage pour accéder à leur locaux, produits et services. « Avec le passeport vaccinal prévu dans un avenir proche, seront désavantagées et exclues toutes les personnes qui ne veulent pas se faire injecter ce vaccin Covid-19 en phase expérimentale. La réponse à cet apartheid vaccinal imminent est ANIMAP. » peut-on lire sur le site internet.
 
Cet annuaire, qui existe en Suisse, en Allemagne, en Autriche et en Italie, représente en France à l’heure actuelle plus de 5 200 membres. Artisans, restaurateurs ou encore architectes, en Corse, une trentaine de professionnels y ont, d’ores-et-déjà, adhéré. De Bonifacio à Santa-Reparata-di-Balagna en passant par Alata, ils viennent de l’ensemble de l’île.

« Moi, c’est dans ces commerces-là que j’ai envie de consommer »

Comme Carole Paccioni, qui exerce les activités de medium, magnétiseuse et guérisseuse à Ajaccio. « Moi, c’est dans ces commerces-là que j’ai envie de consommer » justifie t-elle. C’est pourquoi elle a rejoint la démarche il y a quelques mois, après en avoir entendu parler sur Facebook, même si son activité n’est pas directement concernée. Membre de réaction19 Corse et très remontée contre le gouvernement, elle « combat » vigoureusement ses décisions. « Les salades qu’on nous vend, je trouve cela tellement incohérent ». Au point de refuser masques, tests, vaccins… et de retirer son enfant de l’école pour assurer son instruction à domicile. « Je voudrais qu’on laisse les gens être responsables de leurs décisions » indique t-elle.

« Je ne dis pas que je n’accepte pas la loi, mais je trouve que c’est trop »

Bernard Mattei, restaurateur en Castagniccia, s’est inscrit lui aussi sur Animap. « J’ai fait ça parce qu’on essaie de tenir un peu debout, d’être humains. On est sur une île, on est des petites régions de montagne et on nous bombarde comme s’il y avait la peste ou la galle » déclare t-il. Pour lui, les décisions gouvernementales sont « exagérées » et représentent une privation de liberté démesurée. Au 1er août, la loi lui imposera pourtant de demander un pass sanitaire à ses clients. « Je ne dis pas que je n’accepte pas la loi, mais je trouve que c’est trop ». Ne craint-il pas les sanctions ? « Ça fait peur bien sûr, mais est-ce-qu’on est dans la réalité ? » interroge le restaurateur. « Là nous sommes trois dans la salle, dont un chien… Franchement... On verra. »
 
En cas de non-respect du pass sanitaire, les commerçants concernés risquent jusqu'à un an de prison et 45 000 euros d’amende, selon l’avant-projet de loi préparé par le gouvernement.