C’est un phénomène rarissime dans cette partie du monde, qui s’est pourtant récemment reproduit à plusieurs reprises. De la Catalogne aux côtes italiennes, en passant par le littoral français et même deux plages corses à Pietracorbara le 9 août, puis Ajaccio le 16, les pontes de tortues caouannes se sont multipliées tout au long de l’été. « C’est vraiment une année exceptionnelle pour cette partie de la Méditerranée. D’habitude ces tortues pondent vers la Grèce, la Turquie, ou Chypre, et très peu sur les côtes françaises ou italiennes », explique Cathy Cesarini, présidente l'association CARI (Cétacés Association Recherche Insulaire) et coordinatrice régionale du Réseau Tortues Marines de Méditerranée Française en Corse (RTMMF).
En Corse le dernier nid avéré de cette espèce de tortue marine avait été d'ailleurs observé il y a 5 ans du côté de Ghisonaccia. Mais cette année, la spécialiste pointe cette année des « chiffres incroyables sur tout le pourtour méditerranéen ». « On en est à plus d’une dizaine de pontes sur le continent et en Espagne et à plus de 200 en Italie », s’enthousiasme-t-elle. « À mon avis, cela n’est pas possible que nous n’ayons eu que deux pontes en Corse, il y en a forcément eu plus. Ces deux pontes ont été vues par des témoins, mais il est fort possible qu’il y en ai eu beaucoup plus car les tortues viennent pondre la nuit et il n’y a pas forcément des gens sur les plages à ce moment-là. Peut-être que l’on verra bientôt des petites tortues qui émergent des nids que l’on n’a pas découvert », sourit-elle.
Pour expliquer ces pontes exceptionnelles, certains avancent déjà une modification des courants marins, les effets de la protection de cette espèce qui commenceraient à porter leurs fruits, ou encore les affres du réchauffement climatique qui pousseraient les tortues à migrer plus au Nord que d’habitude. Pour sa part, Cathy Cesarini tient à rester prudente. « On ne sait pas encore pourquoi cela se produit. Il ne faut pas tirer de conclusions hâtives », souffle-t-elle en notant : « Il va falloir voir avec le recul s’il y a eu moins de pontes en Grèce ou en Turquie et que cela aurait reporté vers nos côtes ». Par ailleurs, la présidente de l’association CARI indique également que le cycle de reproduction des tortues caouannes, qui ne sont matures sexuellement qu’aux alentours de 40 ans, pourrait être une piste d’explication. Tout comme le fait qu’elles reviennent pondre dans la zone où elles sont nées.
En Corse le dernier nid avéré de cette espèce de tortue marine avait été d'ailleurs observé il y a 5 ans du côté de Ghisonaccia. Mais cette année, la spécialiste pointe cette année des « chiffres incroyables sur tout le pourtour méditerranéen ». « On en est à plus d’une dizaine de pontes sur le continent et en Espagne et à plus de 200 en Italie », s’enthousiasme-t-elle. « À mon avis, cela n’est pas possible que nous n’ayons eu que deux pontes en Corse, il y en a forcément eu plus. Ces deux pontes ont été vues par des témoins, mais il est fort possible qu’il y en ai eu beaucoup plus car les tortues viennent pondre la nuit et il n’y a pas forcément des gens sur les plages à ce moment-là. Peut-être que l’on verra bientôt des petites tortues qui émergent des nids que l’on n’a pas découvert », sourit-elle.
Pour expliquer ces pontes exceptionnelles, certains avancent déjà une modification des courants marins, les effets de la protection de cette espèce qui commenceraient à porter leurs fruits, ou encore les affres du réchauffement climatique qui pousseraient les tortues à migrer plus au Nord que d’habitude. Pour sa part, Cathy Cesarini tient à rester prudente. « On ne sait pas encore pourquoi cela se produit. Il ne faut pas tirer de conclusions hâtives », souffle-t-elle en notant : « Il va falloir voir avec le recul s’il y a eu moins de pontes en Grèce ou en Turquie et que cela aurait reporté vers nos côtes ». Par ailleurs, la présidente de l’association CARI indique également que le cycle de reproduction des tortues caouannes, qui ne sont matures sexuellement qu’aux alentours de 40 ans, pourrait être une piste d’explication. Tout comme le fait qu’elles reviennent pondre dans la zone où elles sont nées.
Un animal encore très mystérieux
Des barrières de protection ont été installées autour des nids de tortues caouannes identifiées, comme ici à Pietracorbara (Photo : Facebook mairie de Luri)
Excellente nageuse, mais pas très à l’aise sur la terre ferme, la tortue caouanne ne sort d’ailleurs de l’eau que pour pondre dans le sable lors d’une saison qui s’étend entre mai et août. « La nature est ainsi faite qu’une tortue va alors pondre 80 à 100 œufs environ tous les 15 jours », précise Cathy Cesarini. Il faudra alors compter 40 à 60 jours pour voir éclore petites tortues. À l’heure où les plages font le plein, des mesures de protection avec installation de barrière ont donc dû être mises en place afin de préserver les nids. « L’intérêt c’est de les protéger des prédateurs volontaires comme les chiens ou les renards, mais aussi involontaires comme des enfants qui vont creuser, ou des personnes qui pourraient mettre un parasol dans le sable sans se rendre compte qu’il y a un nid et le détruire », détaille la présidente de l’association CARI. Toutefois, une ponte trop tardive dans la saison peut aussi causer divers problèmes plus compliqués à contrer. « On sait qu’en octobre la mer monte et peut détruire les nids qui ne sont pas assez hauts sur la plage. Et puis la température de l’eau et du sable n’est plus assez clémente pour les tortues », signale la spécialiste. En outre, elle dévoile que la place des œufs dans le nid a également beaucoup d’importance. « Ce n’est pas la même température tout au fond du nid qu’à la surface et cela va définir le sexe ratio. Si l’œuf est plus au chaud, ce sera une femelle, s’il est plus au froid ce sera un mâle », expose-t-elle en relevant de facto qu’une ponte trop tardive pourrait amener uniquement à des naissances de mâles.
Mais même les conditions idéales sont réunies, très peu d’œufs finiront par éclore. Et encore moins de petites tortues atteindront l’âge adulte, celles-ci devant déjouer de multiples prédateurs, à l’instar des oiseaux pendant leur voyage vers la mer, mais aussi des poissons une fois qu’elles auront rejoint l’eau. « Et puis leur croissance est très lente et il peut y avoir collision avec les bateaux, interaction avec la pêche, la pollution, le plastique, les hydrocarbures », reprend Cathy Cesarini. Malgré tout, ce reptile fascinant pourra vivre très longtemps si les conditions sont réunies. Une vie dont on sait d’ailleurs encore peu de choses tant cet animal reste mystérieux. « Entre le moment où les petites tortues vont rejoindre la mer, et le moment où on va voir les juvéniles qui ont une circonférence de 30 à 40 cm de carapace, on ne sait rien. Il y a encore tellement de choses à découvrir ! », s’émerveille cette amoureuse des écosystèmes marins.
Mais même les conditions idéales sont réunies, très peu d’œufs finiront par éclore. Et encore moins de petites tortues atteindront l’âge adulte, celles-ci devant déjouer de multiples prédateurs, à l’instar des oiseaux pendant leur voyage vers la mer, mais aussi des poissons une fois qu’elles auront rejoint l’eau. « Et puis leur croissance est très lente et il peut y avoir collision avec les bateaux, interaction avec la pêche, la pollution, le plastique, les hydrocarbures », reprend Cathy Cesarini. Malgré tout, ce reptile fascinant pourra vivre très longtemps si les conditions sont réunies. Une vie dont on sait d’ailleurs encore peu de choses tant cet animal reste mystérieux. « Entre le moment où les petites tortues vont rejoindre la mer, et le moment où on va voir les juvéniles qui ont une circonférence de 30 à 40 cm de carapace, on ne sait rien. Il y a encore tellement de choses à découvrir ! », s’émerveille cette amoureuse des écosystèmes marins.
Que faire si l'on observe une ponte ou l'éclosion de petites tortues caouannes ?
« Si l’on observe une tortue qui va pondre, il ne faut pas surtout pas la toucher, car sinon elle va s’en aller. Il faut aussi faire très attention à la lumière qui la dérange. En somme, il faut laisser l’animal tranquille », détaille Cathy Cesarini en invitant à ne pas hésiter à la contacter rapidement via la page Facebook de son association dans ce cas de figure.
Par ailleurs, il peut également arriver de retrouver des traces caractéristiques du passage d’une tortue caouanne sur une plage qui signifie qu’elle est peut-être venue pondre pendant la nuit. « Cela fait comme un grand fer à cheval qui part de la mer et y revient, dont les bords font comme une roue de tracteurs car la tortue se dandine sur le sable. Et le nid se trouve en haut de l’arrondi », explique la présidente de l’association CARI qui encourage là-aussi à la prévenir. « Même si la tortue n’a pas forcément pondu, cela vaut le coup que nous allions sonder pour voir s’il y a eu un nid, auquel cas on le protège ».
Enfin, pour ceux qui auraient la chance d’assister au spectacle magique de la naissance des petites tortues, la spécialiste appelle à redoubler de vigilance et bon sens. « Il ne faut surtout pas les toucher et les aider à aller à la mer », pose-t-elle. La manœuvre, même si elle part d’un bon sentiment et d’une volonté d’aider, serait en effet totalement contre-productive. « Les difficultés que la petite tortue va expérimenter à ce moment vont lui permettre de développer sa musculature très rapidement pour pouvoir nager ensuite. Si on la prend et qu’on la met directement dans l’eau, elle coulera », annonce Cathy Cesarini.
Par ailleurs, il peut également arriver de retrouver des traces caractéristiques du passage d’une tortue caouanne sur une plage qui signifie qu’elle est peut-être venue pondre pendant la nuit. « Cela fait comme un grand fer à cheval qui part de la mer et y revient, dont les bords font comme une roue de tracteurs car la tortue se dandine sur le sable. Et le nid se trouve en haut de l’arrondi », explique la présidente de l’association CARI qui encourage là-aussi à la prévenir. « Même si la tortue n’a pas forcément pondu, cela vaut le coup que nous allions sonder pour voir s’il y a eu un nid, auquel cas on le protège ».
Enfin, pour ceux qui auraient la chance d’assister au spectacle magique de la naissance des petites tortues, la spécialiste appelle à redoubler de vigilance et bon sens. « Il ne faut surtout pas les toucher et les aider à aller à la mer », pose-t-elle. La manœuvre, même si elle part d’un bon sentiment et d’une volonté d’aider, serait en effet totalement contre-productive. « Les difficultés que la petite tortue va expérimenter à ce moment vont lui permettre de développer sa musculature très rapidement pour pouvoir nager ensuite. Si on la prend et qu’on la met directement dans l’eau, elle coulera », annonce Cathy Cesarini.