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Tocc'à voi - Corsica Catolica : Beauveau, fumée blanche ou enfumage noir?


La rédaction le Vendredi 22 Mars 2024 à 15:22

«Tocc'à voi », c'est la rubrique de CNI qui permet à tous nos lecteurs de s'exprimer sur tout ce qui fait leur actualité au quotidien, mais aussi sur toute l'actualité. Mais pas n'importe comment. En respectant les règles qu'il convient d'observer, bannissant racisme, diffamation, injure, atteinte à la vie privée, etc.
Aujourd'hui Antoine Luciani, pour Corsica Catolica, propose une tribune sur le processus politique en cours.



Fumée blanche, jubilent nos "nationalistes". Fumée noire, déplore Corsica Catolica. Si un accord est signé, ce sera l’arrêt de mort pour la Corse. Pourquoi? Parce que nous savons déjà que les négociations porteront sur tout, sauf sur l’essentiel: l’existence même de notre peuple.
Darmanin avait déclaré : ‘Nous vous avons compris’, avec un clin d’œil. L’allusion était claire. Elle ne pouvait s’adresser qu’à des complices. On ne pouvait donc en attendre que des désillusions. Mais, pour masquer leur trahison, les pseudo-Corses ont baptisé Trafalgar en Austerlitz.


Corsica Catolica ne peut rester indifférente à ce qui se trame actuellement dans l’ombre. Voilà pourquoi nous posons aux négociateurs de Beauveau, - et à tous nos politiciens -, trois questions simples, mais décisives; et nous attendons des réponses claires et nettes.
1. La Corse subit une submersion démographique mortelle. Dans quelques décennies il n’y aura plus de Corses en Corse, et le ‘problème corse’ sera réglé par la suppression de l’énoncé.
Admettez-vous cette submersion? Si oui, vous avez changé de patrie - ce qui est votre droit- et vous reniez la Corse.
Sion, par quels moyens voulez-vous sauver votre Patrie?
2.  L’École actuelle, dite ‘ école du peuple’, l’École de Jules Ferry, est-elle l’École du peuple corse, oui ou non? Si vous répondez oui, vous niez l’évidence. Si vous répondez non, par quels moyens comptez-vous rétablir, pour un peuple chrétien, une École chrétienne?
3. L’École actuelle est devenue l’instrument privilégié de l’idéologie moderniste. Logiquement elle s’incarne dans les lois dites ‘sociétales’ (par antiphrase?): l’IVG et son cortège funèbre : LGBT + GPA, euthanasie, wokisme, etc.
Admettez-vous ces lois?
  

Le Pape François, sans nommer la France, mais en la visant, fustigeait ces états assassins qui perpètrent leurs forfaits en payant leurs vicaires. Et Jean-Paul II condamnait cette ‘culture de mort’.
Tout indique que vous avez opté pour l’idéal ´démocratique’ des nations européennes et de l’ONU. Nous trompons-nous? Alors, détrompez-nous! Mais soyez francs.
Le drame nationaliste est là : il n’y a pas d’opposition véritable entre la France actuelle et le nationalisme corse. Nos ‘ nationalistes’ ont la même ‘vision du monde’ que les ‘démocrates’ français. C’est le libéralisme à la Pascal Salin. Si la Corse devenait non seulement autonome, mais indépendante, ce serait une petite France: nous passerions de la macronie à la micronie. Quel intérêt aurait alors pour nous l’indépendance?



Nous soupçonnions depuis longtemps cette dérive de l’authentique nationalisme corse. L’affaire du ‘Piss Christ’, a achevé de nous ouvrir les yeux: on crachait sur la tombe de nos ancêtres. Aucun ‘nationaliste’, aucun homme politique n’a levé le petit doigt: ils regardaient ailleurs! Le masque était tombé: tous ces preux n’étaient que des pantins. Malgré leurs rodomontades, ils sont disqualifiés à tout jamais; tout ce qu’ils ont de mieux à faire, c’est de disparaître.



Mais d’où vient le mal des sociétés modernes?
BHL, qui passe pour un philosophe, pour le nier, a exposé sa théorie de "l’équidistance". Autrement dit de la neutralité de l’École, mais il pose des conditions. Elles ne doivent rien dire contre l’École, et ne pas troubler l’ordre public, dont le Préfet est juge ! C’est là la ‘laïcité apaisée.’ Et c’est un grossier mensonge. C’est Michelet qui a raison: République n’a pas de religion, parce qu’elle est elle-même une religion." C’est vrai. Elle singe la religion chrétienne et travaille à la remplacer. Car il faut bien une religion au peuple. Cette religion sera inventée par les ‘Lumières’.
Elle vient des Droits de l’Homme’, expression politique de la philosophie du siècle. C’est la révolte de l’Homme contre Dieu et sa loi, le "non serviam" de Lucifer. Nous, à Corsica Catolica, nous n’admettrons jamais l’article 3 de la DDH: ‘Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation.Nul corps, nul individu, ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément’. Pour nous, le Souverain, c’est Dieu, et Dieu seul. Les hommes exercent la souveraineté, ils ne la créent pas. Nous vomissons donc les DDH. Il y va du salut de notre âme.



Il y va aussi du salut de nos sociétés. La place nous manque ici pour exposer la doctrine d’un Michel Villey, irréfutée parce qu’irréfutable. L’individu, considéré isolément, a des besoins, des désirs, des idéaux; on les nomme des ‘droits’. Ils sont donc exigibles. Chaque individu a le droit de s’épanouir selon sa nature. Et c’est la guerre de tous contre tous. Ces doits sont nécessairement conflictuels. Il n’est plus question de ‘bien commun’. Bref, l’individu est roi, et, si on considère l’Homme comme espèce, l’animal pourvu de raison, il en est de même : il est Roi, et ne doit obéir qu’à la Raison, qui est universelle. En un mot, ce que les Lumières n’admettent pas, c’est la Révélation chrétienne. "Ecrasons l’infâme dit Voltaire. Et on chante le Progrès, l’Avenir’ le Bonheur’. ‘Temps futurs, vision sublime /des hommes sont hors de l’abîme.’C’est du Victor Hugo. Ce sont là les fondements de la démocratie moderne, qui n’a rien à voir avec la démocratie grecque, qui est une théocratie.



Toutes les nations reposent sur un fondement, une ‘arché’ disaient les Grecs. C’est-à-dire sur un principe religieux, qui demeure identique à travers les évolutions ultérieures, politiques et sociales. ‘ Courbe la tête, fier Sicambre, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré’. Clovis, avec tout son peuple, rejetait les dieux gaulois et adoptait le Dieu chrétien: la Gaule était devenue la France. Il en fut de même, vers l’an 1000, pour la Sainte Russie: Jan Palach, le 16 janvier 1961, s’immola par le feu pour protester contre l’invasion communiste. Il le fit aussi au pied de la statue de St Vencenslas, le fondateur de l’état de Bohème. Toutes les autres nations furent pétries de christianisme, élément constitutif majeur de leur identité. Et le christianisme s’incarna dans les institutions, les lois, les coutumes, les mœurs.


La ‘démocratie’ moderne tend à la destruction des patries et à l’effacement des frontières. Ses utopies se sont terminées par les goulags et les camps de concentration, et par le libéralisme de Pascal Salvin (d’ailleurs généralement mal compris), plus pernicieux et plus redoutable, car en limitant l’homme ‘oeconomicus’ aux horizons terrestres, il le ferme à toute transcendance, et conduit au "meilleur des mondes" d’Huxley.
Il semble que ce soit aujourd’hui le cas du libéralisme, qu’une puissance sans voix et sans visage est en passe de s’imposer partout, comme un raz-de-marée irrésistible. La catholique Irlande s’est effondrée en quelques décennies, la catholique Espagne à honte de la "reconquista", la Pologne est en train de céder. Quant à la France, avec sa DDH, elle se vante d’être la mère de toutes nos démocraties. La ‘fille aînée" de l’Église est devenue la fille aînée de Satan.



La Corse peut -elle échapper à cette violence silencieuse? Un esprit lucide, à voir la situation actuelle de l’île, penserait que son sort est scellé.mais notre cœur donne le démenti à notre tête : nous ne nous résignons pas."Là où croît le danger croît aussi ce qui sauve" nous connaissons tous la phrase fameuse d’Holderlin, magnifiquement commentée par Heidegger. Les grecs disaient : "espère l'inespéré'. La nuit s’étend sur le monde, et l’obscurité s’épaissit. Mais l’Histoire nous enseigne que le salut vient toujours d’un petit reste. Nous pouvons être le petit reste. Il nous reste les 'zitelli', les enfants, qui n’ont pas été encore corrompus par l’université. Et la Corse est encore capable de se faire peuple. Des événements récents l’ont montré. Se faire peuple, cela veut dire faire bloc contre tout ce qui vient l’agresser de l’extérieur. Nous avons eu nos jeunes héros et martyrs, dignes successeurs de notre Giocante, le héros d’Aboukir, dont la gloire a été chantée par des générations d’écoliers… anglais, jusqu’en 1950. On se souvient encore, malgré l’ethnocide dont nous sommes victimes, des "pullastri casinchesi’" Et la Corse a produit une Maria Gentile, notre Antigone, Circinellu, l’indomptable, Agostino Giafferri, fusillé à Bastia, vieillard qui alla à la mort tranquillement, saluant ses amis au passage, figure exemplaire de Corse et de chrétien, Guelfucci, Pascal Paoli et son frère Clément, et tant d’autres. Avec nos zitelli, l’espoir renaît. L’Histoire nous enseigne qu’en 1861, le Patriarche maronite Hobeiche, lors de la guerre contre les Druses, se fit transporter, mourant, au centre de la bataille, pour exciter ses hommes au combat. Son insigne était une croix, dont la branche verticale était effilée. Cela signifiait que La Croix du Christ est faite pour être fichée en terre pour porter ses fruits. Cette terre où elle s’enfonce est sacralisée. C’est notre patrie, que nous devons défendre et protéger. Car l’Eglise, ici bas, est militante, ne l’oublions pas. Et disons avec Peguy :
"Heureux ceux qui sont morts pour des cités charnelles,
Car elles sont le corps de la Cité de Dieu.
Heureux ceux qui sont morts pour leur âtre et leur feu,
Et les pauvres honneurs des maisons paternelles."



Notre guerre est une guerre sainte (n’en déplaise aux carpettes) . Ce n’est pas la guerre d’une nation contre une autre, qui peut se conclure par un compromis. C’est la guerre de la Vie contre la mort, de la Lumière contre les Ténèbres. Il n’y a pas de compromis possible. Il faut vaincre ou mourir. "O vince o more" . C’est David contre Goliath. Et David terrassa Goliath. Nous avons avec nous la petite fille Espérance, qui nous guide et qui nous conduit. Nous avons aussi la Sainte Vierge. Notre hymne national est la paraphrase du Salve Regina: "Da i nemici nostri/ a noi date Vittoria/ e poi l’eterna gloria/  in Paradiso."
La dernière strophe, que nous citons, est guerrière, car ce n’est que par les chemins escarpés de la terre que nous parviendrons à la gloire du Banquet éternel. Augusta per angusta. Pour arracher la Corse aux griffes du démon, il faudra payer le prix fort: celui des larmes et du sang.
Mais tout soldat du Christ qui tombera pour la venue du Royaume verra s’ouvrir pour lui la Porte du Paradis.
Vive donc la Corse indépendante!



La Corse: île de la Méditerranée. capitale politique Corte, capitale spirituelle Rome, la Rome éternelle. La première soumise à la seconde, mais ordonnée à elle. Par notre Constitution, nous rétablirons le juste rapport du temporel et du spirituel, que Pascal Paoli avait réalisé  et que nous proposons comme exemple aux nations désemparées.