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Tensions à la prison corse de Borgo : jusqu'à 3 ans de prison prononcés


La rédaction avec AFP le Mardi 17 Mai 2022 à 21:23

Des peines allant jusqu’à trois ans de prison ont été prononcées mardi 17 mai à Bastia contre sept personnes jugées pour des incendies de véhicules de surveillants de la prison de Borgo et des menaces envers l’ancien directeur de l’établissement pénitentiaire.



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"C'est le procès de l'intolérable, de l'anormalité d'un centre pénitentiaire", dont ce dossier qui retrace "l'une des pages sombres", a assuré dans ses réquisitions le procureur de la République de Bastia, Arnaud Viornery.

Tout débute le 14 juin 2020 par la fête anniversaire d'un détenu, à l'intérieur de la prison, en présence de surveillants et à grand renfort de guitare, chants, chichas, magnums de champagne et vidéos avec des téléphones portables normalement interdits, détaille le président du tribunal correctionnel de Bastia.

Cette célébration va donner lieu à des fouilles mal vécues par "un collectif de détenus", qui "va essayer de prendre le pouvoir au sein du centre pénitentiaire", explique le procureur. Pendant "trois mois de violences", entre les fouilles du 5-6 juillet 2020 et la mi-octobre 2020, date du dernier incendie, "12 véhicules vont être détruits par le feu, la majorité devant les domiciles des surveillants", a rappelé Arnaud Viornery.

Des lettres de menace 
"Quatre courriers de menace vont être adressés et deux tags vont être inscrits, (visant) huit surveillants pénitentiaires et le directeur de l'époque", a ajouté le procureur, regrettant que tous les faits commis n'aient "hélas pas été élucidés".
Au final, seuls les incendies de cinq véhicules, deux lettres de menace et une inscription par tag faisaient l'objet des débats de ce mardi 17 mai. L'une de ces lettres réclamait au directeur la mutation ou le licenciement d'une surveillante, sous peine de représailles. Le second courrier contenait une balle. Seules quatre parties civiles se sont constituées : deux familles de surveillants, l'ancien directeur de l'établissement et l'agent judiciaire de l'État.

"Dérive d'une extreme violence"  Le principal accusé, âgé de 25 ans, qui compte 14 condamnations sur son casier judiciaire et est considéré par l’accusation comme l’un des commanditaires de ces actes, a été condamné à trois ans de prison avec mandat de dépôt. Dénonçant "un dossier qui illustre une dérive d’une violence extrême, rarissime contre des représentants de l’autorité publique", le procureur avait requis "cinq ans d’emprisonnement".

Un second prévenu de 35 ans, considéré comme le chauffeur de plusieurs incendiaires, a été condamné à un an de prison, aménagé en détention à domicile sous bracelet électronique. Trois ans d’emprisonnement avaient été requis pour ce prévenu qui était absent à l’audience.

Un jeune homme âgé de 21 ans, qui a reconnu avoir commis deux incendies mais assuré qu’il ignorait que cela concernait des surveillants pénitentiaires, pensant agir dans une escroquerie à l’assurance, a lui écopé de 18 mois d’emprisonnement. Trois ans d’emprisonnement avaient été requis.

Contre un autre incendiaire de 24 ans, qui a également reconnu les faits et désigné des commanditaires, deux ans de prison avec mandat d’arrêt différé ont été prononcés. Quatre ans d’emprisonnement avaient été requis. Également absent à l’audience, il a expliqué, par la voix de son avocate, craindre des représailles.

Contre un prévenu de 27 ans, accusé d’être l’auteur d’une des deux lettres de menaces, 18 mois de prison ont été prononcés. Deux ans de prison avaient été requis.

Enfin, pour le rédacteur de 27 ans d’une des lettres de menace, qu’il affirme avoir écrit sous la contrainte, et pour un autre prévenu de 23 ans, qui reconnaît avoir fourni, mais sous contrainte, le papier et l’enveloppe d’un autre courrier, sans connaître sa nature, des peines de 12 mois de prison dont six mois avec sursis probatoire ont été prononcées.

Le procureur avait requis pour les deux 18 mois d’emprisonnement dont six mois ferme assortis d’un sursis probatoire.