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Supporters de Bordeaux infiltrés à Ajaccio : Le point sur l'enquête


Patrice Paquier Lorenzi le Mardi 22 Août 2023 à 10:44

Comment 64 supporter bordelais, membre des Ultramarines du virage sud, ont pu pénétrer lundi soir dans l’enceinte du stade François-Coty malgré une interdiction préfectorale ? C’est la question à laquelle vont tenter de répondre les autorités, mises en cause dès hier soir par le club ajaccien pointant un "fiasco sécuritaire". Dans le même temps, une enquête a été ouverte par le parquet d'Ajaccio pour "violences aggravées au sein d’une enceinte sportive". Huit blessés sont à dénombrer parmi les stadiers et les supporters bordelais, qui ont d'ailleurs communiqué ce matin pour expliquer leur action...



On jouait la 10e minute de jeu entre l'ACA et les Girondins de Bordeaux lorsqu'une cinquantaine de supporters bordelais se sont regroupés au coin de la tribune JB Poli et de la tribune "côté mer" entraînant de violentes échaufourrées avec les supporters ajacciens. Jet de chaises, tables, d'échelle (!) et de nombreux coups échangés entre les deux camps malgré l'intervention rapide des stadiers du club ajaccien puis des forces de l'ordre, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les fauteurs de trouble.

Six supporters bordelais et deux stadiers blessés
Selon le procureur d’Ajaccio six blessés sont à dénombrer côté bordelais ainsi que deux stadiers. « Ces blessures sont a priori légères et restent à définir en termes d’ITT », a-t-il détaillé.  « L’enquête, confiée à la Sécurité Départementale d’Ajaccio, aura pour objectif de travailler sur la vidéo qui a été réalisée pendant le match et d’identifier les personnes impliquées dans les débordements qui ont eu lieu », a-t-il ajouté en précisant qu’aucune plainte n’avait encore été déposée mardi matin. 


"Qu'une volonté : accompagner nos joueurs "
Ce matin, le groupe d'ultras bordelais, pointé du doigt se défendait dans un communiqué : « En nous rassemblant au stade d'Ajaccio, nous n'avions qu'une volonté : accompagner nos joueurs dans cette rencontre. En France, supporter une équipe de football ne doit pas être un délit. Il y a d'abord eu cet arrêté insensé, pondu quarante-huit heures avant la rencontre... Tandis que certains supporters étaient déjà en route ou même arrivés sur place, d'autres s'apprêtaient à partir après avoir engagé de lourds frais. Mis sur le fait accompli, nous avions le choix: céder à la peur ou assumer fièrement notre soutien à nos couleurs comme nous l'avions fait par le passé lors de déplacements interdits (Strasbourg, Sochaux...) ou hostiles avec une sécurité minimale (Turquie, Grèce, Kazakhstan...) Après avoir accédé tardivement au stade, nous nous sommes rassemblés le plus loin possible du kop ajaccien, comme nous l'avons fait en diverses occasions dans ce genre de contexte. Notre volonté était claire : assister au match et supporter notre équipe, sans créer de vagues. Dès lors, nous avons subi les assauts incessants de supporters corses, essuyé des jets de projectiles nourris ayant provoqué des blessures légères. Nous n'avons agressé ni insulté personne: nous avons pris des coups pour ce que nous sommes : supporters des Girondins, et pour avoir chanté un instant à la gloire de notre club légendaire. . Nous ne sommes ni irresponsables comme l'ont été les instances avec cet arrêté absurde et tardif, ni lâches comme ces supporters ajacciens qui, au lieu de se montrer solidaires de ce combat commun, ont tiré une balle dans le pied au mouvement ultra. Quant aux supporters qui s'offusquent davantage de la présence d'ultras auprès de l'équipe que de leur prise à partie, nous les laissons à leurs tergiversations et à leur raisonnement simpliste dans lequel l'agressé finit par être responsable de sa propre agression ».

 
"Un fiasco sécuritaire"
Dès hier soir, José Scaglia, le responsable de la sécurité du club ajaccien dénonçait  "un fiasco sécuritaire et une défaillance des forces de l'ordre qui n'ont pas fait respecter l'arrêté préfectoral. Il y avait pourtant sur place des agents des renseignements de Bordeaux qui avaient identifié les fauteurs de troubles et qui savaient très bien comment ce plan allait se dérouler. Après, comment voulez-vous distinguer à la billetterie un Bordelais d'un autre, certains s'étant même vêtu d'un maillot ajaccien pour passer justement inaperçus.". 

Quant aux dirigeants bordelais, déjà abasourdis par les sanctions, après le dernier match de saison face à Rodez, qui leur a coûté l'accession en L1 et une fermeture de tribunes pour la première rencontre de L2, ils risquent pertinemment qu'ils risquent encore gros, ceux-ci se sont d'ailleurs fendus très tôt lundi soir d’un communiqué sans équivoque en : « «condamnant fermement le non-respect par un groupe isolé de supporters de l’arrêté préfectoral interdisant leur présence au stade Francois-Coty d’Ajaccio. Le Club est en contact étroit avec la préfecture et les délégués de la Ligue pour permettre leur expulsion, leur sanction, et salue la décision de reprise du match. Le club prendra par la suite toutes les mesures nécessaires pour sanctionner ce comportement inadmissible qui ne reflète en rien la culture des supporters des Girondins »
 
De son côté, Alexandre Farina, le Premier adjoint de la ville se demandait « Comment malgré un arrêté préfectoral leur interdisant l’accès au stade, 63 ultras bordelais ont pu arriver à Ville d'Ajaccio et jusqu’au stade de Timizzolu, y rentrer et s’installer dans une tribune familiale ajaccienne ? C’est une situation inadmissible et intolérable qui nécessitera des réponses claires ! »

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