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Réforme des retraites : à Ajaccio, les syndicats occupent, toujours, les locaux de la direction du travail


Naël Makhzoum le Jeudi 2 Mars 2023 à 16:08

Depuis le mardi 28 février, des syndicalistes de la CGT, du FSU et du STC ont investi les bâtiments de la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREETS) pour s'opposer à la réforme des retraites. Une grève reconductible, d'une durée illimitée, qui s'étendra probablement au moins jusqu'à la journée de mobilisation nationale prévue le 7 mars.



"Inno à a riforma di e ritirate", déployée sur la façade de la direction du travail annonce la couleur
"Inno à a riforma di e ritirate", déployée sur la façade de la direction du travail annonce la couleur
La situation n'est pas partie pour s'arranger. Aux environs de 11 heures, dans la matinée de mardi, CGT, STC et FSU ont fait le choix de prendre place au sein des locaux de la DREETS de Corse, à Ajaccio. Une large banderole avec l'inscription "Inno à a riforma di e ritirate", déployée sur la façade avant du bâtiment, annonce la couleur. Les syndicats ont débuté un mouvement d'une durée illimitée, qui se poursuit encore à l'heure actuelle.

"Nous occupons la DREETS afin de dire non à cette réforme des retraites qui va impacter le pouvoir d'achat des Corses, vraiment en berne car les retraites sont plutôt basses sur l'île, clame Maïdée Marcellini-Nicolaï, responsable nationale du Sindicatu di i Travagliadori Corsi. On a sollicité le préfet pour demander l'ouverture des négociations concernant l'Indemnité Compensatoire pour Frais de Transport (ICFT, "prime de vie chère"), afin de bénéficier d'une augmentation pour les fonctionnaires ou les entreprises qui signeraient un accord."

"On voudrait qu'elle soit étendue à l'ensemble des salariés insulaires, y compris aux retraités avec une revalorisation pour prendre en compte les différents handicaps naturels et le surcoût de la vie sur notre territoire, enchaîne Patrice Bossart, secrétaire général de l'Union Départementale CGT de la Corse-du-Sud, à ses côtés. Mais le préfet reste muet. Il voulait nous fixer un ultimatum en disant que quelqu'un nous recevrait en préfecture aujourd'hui à la condition qu'on libère les locaux. Sauf que pour nous, le chantage est inacceptable, donc nous avons refusé."

Un accord le 6 mars ?

Une absence de discussions après trois jours d'occupation des lieux, qui ne laisse pas imaginer d'évolution à court terme. D'autant plus qu'avec la journée de mobilisation nationale qui se profile le mardi 7 mars prochain, espérer un débouché positif dans un laps de temps aussi réduit parait difficilement envisageable. Surtout que les revendications sont multiples.

"La Corse bénéficiait d'un apport sur l'ITRC (Indemnité Trajet Région Corse) bloqué depuis 2019 à environ 200 €, recontextualise Maïdée Marcellini-Nicolaï. On demandait 300 € pour l'année 2022 et 400 € pour 2023, comme le prévoient les textes. Nous avons rencontré hier l'union des entreprises de proximité, qui s'est engagée à signer cet accord à la hausse. Mais il y a une situation de blocage par un syndicat patronal qui va durer au moins jusqu'au 6 mars, date à laquelle on nous propose de rentrer en négociations. Mais ce qu'on veut, c'est signer un accord ! On a eu je ne sais combien de réunions de négociations pour n'aboutir à rien du tout."

Initialement, les trois syndicats ont reçu une proposition pour être reçus dans deux semaines, avant qu'une nouvelle date ne soit évoquée le 8 mars. Sauf que la mobilisation prévue la veille risque de s'étendre, d'où l'avancée au 6 mars, qui conviendrait à l'intersyndicale, dans le seul cas d'une signature de l'accord réclamé.

A noter que la CFDT, la CFE-CGC, FO et l'UNSA sont absents, "n'ayant pas reçu d'ordre national", dixit Patrice Bossart. Ceux qui occupent les locaux de la DREET réclament également à l'État la possibilité d'un blocage du prix des carburants à la pompe sous arrêté préfectoral.