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Processus de Beauvau : Laurent Marcangeli souhaite un véritable consensus entre tous les élus corses


le Mercredi 7 Juin 2023 à 22:54

Après la réunion entre les élus corses et le ministre de l’Intérieur ce mercredi à Paris, et alors que la dernière ligne droite du processus de discussions sur l’avenir institutionnel de l’île s’amorce, le député de la 1ère circonscription de Corse-du-Sud a souhaité rappeler la nécessité de construire un consensus le plus large possible



laurent Marcangeli - (Photo : Archives Michel Luccioni)
laurent Marcangeli - (Photo : Archives Michel Luccioni)
Alors que les relations semblaient se tendre de part et d’autre au cours des dernières semaines, l’heure était à la reprise des discussions ce mercredi après plusieurs semaines d’interruption. L’occasion de prendre le pouls de ce processus devant statuer sur l’avenir institutionnel de l’île. « Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a redit qu’il ne fixe pas de limite sur les propositions qui peuvent être apportées par les uns ou les autres, il demande juste qu’elles soient faites et il les transmettra ensuite au Président qui lui-même décidera de la marche à suivre », indique le député de la 1re circonscription de Corse-du-Sud, plutôt satisfait Laurent Marcangeli après la réunion entre les élus insulaires et le Gouvernement place Beauvau de ce jour. « Il a rappelé qu’il n’y avait pas de fermeture, pas de refus de continuer de travailler sur une réforme des institutions, ainsi que la volonté du chef de l’État et du Gouvernement d’inscrire la Corse dans la Constitution à l’occasion de la révision constitutionnelle concernant la Nouvelle-Calédonie ».
 
Après que le président de l’Exécutif de Corse, Gilles Simeoni, ait réaffirmé qu’il souhaite consulter l’Assemblée de Corse sur la question de l’autonomie, au sortir de la réunion, le ministre de l’Intérieur a déclaré attendre désormais cette délibération pour discuter des suites à donner. Il a en outre poussé les élus corses à faire les propositions « les plus unanimes possibles », afin de tenter d’obtenir la majorité des 3/5e du Parlement, nécessaire pour le projet de réforme constitutionnelle.


Maires et intercommunalités associés aux discussions

Pour autant, pas question pour Laurent Marcangeli de laisser champ libre à la majorité territoriale. « J’ai rappelé que ce n’est pas parce qu’aujourd’hui nous avons un mode de scrutin à l’Assemblée de Corse qui permet à la majorité d’être absolue que cette dernière peut faire passer les propositions aves ses seules voix. Ce qui en soi serait une nouveauté qui ne serait pas très heureuse », souffle-t-il, « Depuis 1982, à chaque fois qu’il y a eu une évolution statutaire de la Corse, il y a eu des majorités de consensus. Il y avait bien sûr des oppositions, mais il y avait des courants transpartisans qui se dessinaient et qui co-construisaient les propositions. L’écueil que je voudrais éviter c’est que la majorité territoriale s’en tienne à ses seules et uniques considérations ou qu’on se contente d’essayer de dealer avec un ou deux groupes nationalistes et qu’on mette de côté ceux qui ne le sont pas ». 
 
Sur le foncier et l’urbanisme, thème de la réunion qui a occupé les élus durant toute la journée, pour le député de la 1re circonscription de Corse-du-Sud, les choses peuvent d’ailleurs avancer dans le bon sens à condition, là-aussi, de trouver un consensus et de consulter l’ensemble des acteurs concernés par la question. « Plusieurs propositions ont été faites par Jean-Christophe Angelini pour Avanzemu et par le groupe Un Soffiu Novu que le ministre a noté. En ce qui me concerne, je les ferai plus tard, car je n’ai pas fini mon travail et j’ai encore quelques rencontres à avoir avec des gens qui sont spécialisés en la matière. Je me donne jusqu’au mois de juillet pour travailler et je ferai mes propositions au ministre et de manière publique d’ici 3 semaines à un mois. J’ai également précisé que dans un contexte de collectivité unique depuis le 1er janvier 2018, les maires et les intercommunalités devaient être associés à ces discussions. Il faut prendre en considération ce qu’ils ont à dire notamment sur le foncier, parce que c’est eux qui sont confrontés à cette problématique au quotidien », souligne-t-il.