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Procès de Paris : nombreuses protestations après les condamnations


C.-V. M le Samedi 18 Janvier 2020 à 16:47

De nombreuses voix s'élèvent en Corse pour protester contre les peines infligées au terme du procès devant le tribunal de Paris de l'affaire de la cache d'armes d'Ajaccio



Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse : "des condamnations au-delà de ce que la raison et le droit peuvent concevoir"
Les condamnations prononcées à Paris contre quatre militants nationalistes corses sont au-delà de ce que la raison et le droit peuvent concevoir. Elles ne peuvent s'expliquer que par la volonté de mise au pas d'un peuple qui a pourtant exprimé par les urnes sa volonté de paix et de liberté.
La décision historique du FLNC de juin 2014 a ouvert une nouvelle ère politique, laquelle a permis au mouvement patriotique d'accéder aux responsabilités. Cette nouvelle situation ne convient pas à ceux qui, à Paris, ne peuvent envisager pour les Corses que la voie de la soumission.
Mais notre peuple a toujours, au cours de son histoire, refusé de plier devant l'injustice et la brutalité. Aujourd'hui comme hier, il poursuivra avec détermination son chemin vers la souveraineté.
Nous apportons notre soutien fraternel aux militants injustement condamnés, ainsi qu'à leurs familles

Femu a Corsica dénonce dénonce des peines injustes

Femu a Corsica  dénonce les peines injustes infligées à l’encontre de militants politiques, à savoir : 10 ans de réclusion dont deux tiers de sûreté pour Antò Pes ; 7 ans pour Pasquà Pozzo di Borgo ; 5 ans pour Franck Paoli ; 3 ans dont deux avec sursis pour Dumè Ferrari et l’inscription au FIJAIT.

Malgré la déclaration unilatérale du FLNC d’arrêt de ses actions survenue en 2014, malgré le plébiscite des Corses pour une majorité politique favorable a la recherche d’une solution politique en Corse, malgré la victoire de 3 députés issus de cette majorité, l’Etat français rejette systématiquement les propositions de dialogue en vue de trouver une solution politique au problème corse.
Aujourd’hui il ne contente plus de répondre par le mépris à ces aspirations.
Il choisit délibérément la stratégie de la tension. Ces condamnations s’inscrivent dans cette stratégie.

Femu a Corsica rappelle que seuls le dialogue et le respect de la démocratie pourront permettre de trouver une solution politique et construire une corse apaisée et émancipée.
Sustegnu è Sulidarità cù i militanti corsi cundannati !

A Manca : la Pacification selon Macron

Les juges du tribunal de Paris ont eu la main lourde. Les peines prononcées témoignent de l’acharnement avec lequel Macron s'emploie à normaliser la situation politique en Corse. C'est un message clair qui est adressé à l'ensemble du mouvement national dont ce gouvernement exige la soumission, la plus totale, à un ordre, tel que le conçoit l’État Français. Cet « ordre » est fondé sur une négation totale de l'existence du peuple Corse.
 
Macron a entrepris une manœuvre de pacification qui n'est pas synonyme de paix. Peu lui importe que les uns prônent la modération ou que d'autres en appellent à la résistance. Tout ce qui peut ressembler de près ou de plus loin à une vision corse de la Corse, lui est intolérable. La barre politique est donc placée très haut. Qu'un chaos naisse de cette stratégie n'est pas chose à faire reculer ce pouvoir. Bien au contraire. Si il est le symptôme de tensions entre les mouvements nationalistes, alors ce gouvernement tirera les bénéfices de cette opération de déstabilisation.

La responsabilité majeure de toutes celles et ceux qui affirment œuvrer pour le Bien Commun, consiste donc à déjouer les pièges tendus en se refusant à opter pour des postures aussi caricaturales que stériles. D'autant que sur la question d'un projet de société, qui est elle, le véritable enjeu, les choses restent floues quand elles ne font pas la part belle à ce néo-libéralisme qui ruine notre pays. C'est au cœur de notre société qu'existent de vraies potentialités.
Le monde du travail, les femmes et la jeunesse n'ont pas à pâtir des batailles d'ego, des entreprises de lobbying ou des pulsions de pouvoir névrotiques. Déjà lourdement pénalisée par des politiques anti-sociales, notre société n'a qu'un besoin : celui d'un véritable changement, lui même axé sur l'abolition de toutes les formes d'aliénation. C'est sur ce seul socle qu'un rapport de force doit s'instaurer.

L'arrêt de toutes les poursuites et la libération de tous les emprisonnés, ne sont pas dissociables d'une stratégie réellement émancipatrice. A celles et ceux qui en sont clairement conscients d'y œuvrer dans la clarté.

LDH Corsica

“A plusieurs reprises ces derniers mois, la ligue des droits de l’homme s’est inquiétée du retour de l’antiterrorisme. Les peines prononcées contre plusieurs militants, ce vendredi, plus fortes que les réquisitions, ne font que renforcer cette inquiétude. Elles ajoutent des peines de prison et de nouvelles inscriptions au FIJAIT à des interpellations récentes, des détentions provisoires, des emprisonnements hors de Corse, le refus dernièrement des remises en liberté d’Alain Ferrandi et Pierre Alessandri incarcérés depuis plus de vingt ans, au-delà des périodes de sûreté qui leur avaient été assignées. Il ne faut pas que la Corse soit à nouveau prisonnière d’un énième cycle de violence et de répression. Pour sa part, la LDH rappelle avec force une des conclusions du rapport de la FIDH sur l’antiterrorisme « Une porte ouverte à l’arbitraire » (1998), « Quant aux questions Corse et Basque, il nous paraît hautement improbable qu’elles seront, ou qu’elles puissent jamais être résolues par des moyens purement juridiques » précisant « l’urgente nécessité de rechercher des solutions ailleurs qu’auprès des seules juridictions pénales – en particulier anti-terroristes.