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Présidentielle : le Rassemblement national propose la création d’une zone franche en Corse


Julia Sereni le Jeudi 31 Mars 2022 à 17:30

François Filoni et les cadres locaux du Rassemblement national ont tenu, ce jeudi 31 mars, une conférence de presse à Ajaccio. L’occasion de revenir sur l’actualité insulaire mais aussi de présenter la proposition-phare du parti de Marine Le Pen : la création d’une zone franche en Corse.



Les cadres du Rassemblement national ont tenu une conférence de presse à Ajaccio. Photo : Julia Sereni
Les cadres du Rassemblement national ont tenu une conférence de presse à Ajaccio. Photo : Julia Sereni
Une réponse, avant tout, économique. C’est ce que propose le Rassemblement national (RN) pour sortir la Corse de l’ornière. Réunis lors d’une conférence de presse ce jeudi 31 mars à Ajaccio, les cadres locaux du parti, dont François Filoni et Nathaly Antona, ont présenté les solutions de Marine Le Pen pour l’île.
 
La candidate à l’élection présidentielle, annoncée en Corse le 6 mars dernier, avait annulé son déplacement en raison des récents évènements qui ont secoué l’actualité insulaire. « Il ne s’agissait pas de venir et d’être inaudible », commente François Filoni. Pour autant, le représentant du RN l’assure, c’est par les propositions de son parti que « la Corse peut sortir de la guerre civile ».
 

Créer une zone franche

Le constat dressé par les représentants du RN est celui d’une île qui « souffre beaucoup économiquement ». François Filoni égrène les chiffres : « Un PIB à 8,8 milliard d’euros, contre 726 milliards pour la région Île-de-France, 75 000 personnes en dessous du seuil de pauvreté, 26 700 chômeurs au 1er janvier, dont 11 000 jeunes de moins de 26 ans ». Face à cette situation, le représentant du RN plaide pour une économie « plus musclée ». Et la solution, c’est la zone franche.
 
« La Corse est victime d’une concurrence déloyale depuis l’extérieur : des gens viennent pomper les marchés publics locaux et, souvent, ces entreprises ne paient pas les mêmes charges que les entreprises corses », justifie François Filoni. Le statut de zone franche, déjà mis en oeuvre en 1997, a, pour les cadres du RN, fait ses preuves. « On comptait 18 400 chômeurs en 1996. En mai 2003, cinq ans après, il n’y en avait plus que 11 750. Au terme de la zone franche, 6 500 emplois ont été créés en Corse », affirme François Filoni.

« Un effort sans précédent »

Concrètement, la mesure prévoit « une exonération de charges patronales pendant cinq ans pour les entreprises de moins de 30 salariés », un seuil relevé à 50 pour les activités « qui ne sont pas déménageables ». Son coût, 550 millions d’euros par an, soit 2,7 milliards sur cinq ans qui ne seront pas prélevés sur l’économie corse, représente « un effort sans précédent », selon François Filoni. Précision importante, il faudra embaucher localement pour en bénéficier.

« La zone franche est intéressante pour les jeunes qui veulent créer leur entreprise », souligne Nathaly Antona, qui se dit par ailleurs « très inquiète sur l’avenir de la jeunesse ». La mesure, ajoute t-elle, vient en complément des propositions nationales du parti, comme « l’exonération d’impôt sur le revenu pour les jeunes de moins de 30 ans » et « l’exonération d’impôts sur les sociétés pour les jeunes créateurs d’entreprise ». L’objectif, « empêcher que notre jeunesse s’en aille, faute de perspectives ».

« Comment garder notre identité si tout le monde s’en va ? »

Après les importantes mobilisations de ces dernières semaines, la réponse économique peut-elle être suffisante ? À cette interrogation, Nathaly Antona répond par une autre : « Comment garder notre identité si tout le monde s’en va ? ». « Marine Le Pen a pris l’engagement de renforcer l’enseignement de la langue corse, et d’enseigner dès la sixième l’histoire de la Corse, c’est un moyen de permettre l’enracinement de notre identité », complète François Filoni. Pour autant, pas question d’aller jusqu’à la coofficialité. « L’important, c’est la transmission », pour Nathaly Antona.
 
Interrogés sur la possible évolution institutionnelle de la Corse, les cadres du RN se montrent plutôt frileux. « Si demain on quitte le giron national, on a quoi comme richesse ? », interroge, en guise de conclusion, François Filoni.