« La Corse est toujours sous pression. La liste des assassinats et attentats mafieux ne cesse de s’allonger. Confrontés à cette sinistre réalité, nous avons, donc décidé de formuler ce triple appel », expliquent les membres d’U Cullettivu Mafia No, rassemblés, vendredi matin, devant les grilles de l’Assemblée de Corse à Aiacciu. Cet appel s’adresse néanmoins prioritairement à l’Etat qui détient les pouvoirs régaliens et qu’il « exhorte à mener une action réelle contre la voyoucratie en s’attaquant aux porosités politiques et économiques ». Dans la ligne de mire : « une impunité toujours de mise », « aucune enquête n’est venue éclairer l’origine des nombreux attentats commis contre des entrepris dans les secteurs du BTP et des déchets. Pas ne n’a permis de démasquer un coupable ! », ou encore « l’absence de contrôle dans le domaine de l’urbanisme »… Un constat que Mafia No qualifie « d’accablant ». L’appel interpelle ensuite aux présidents de l’Assemblée et de l’Exécutif de Corse pour la tenue d’une session sur la mafia « si souvent annoncée et jamais programmée ». Pour U Cullettivu qui dénonce « un climat malsain », il est temps « d’en finir avec la politique de l’autruche », car « tous les projets dépendront de la capacité à identifier les pratiques mafieuses et à les rejeter ». Le troisième appel est lancé en direction de la société civile, en particulier les jeunes, pour « les convaincre de participer à la construction d’une Corse soulagée du joug mafieux ». Mafia No regrette que jusqu’à présent la sensibilisation ait peu produit d’effets, mais garde espoir dans l’investissement citoyen. « Il faut que toute la société se mobilise. C’est l’objectif de la démarche que nous avons initiée et qui a reçu le soutien de 5000 insulaires », explique Vincent Carlotti, porte-parole d’U Cullettivu, au micro de Corse Net Infos :