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Loisirs nautiques en Corse : la préfecture maritime veut réprimer les comportements dangereux


CNI avec AFP le Jeudi 4 Mai 2023 à 20:48

Ce jeudi 4 mai, le vice-amiral d’escadre Gilles Boidevezi, préfet maritime de la Méditerranée, a ouvert la campagne de sécurité des loisirs nautiques 2023, accompagné du directeur du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage en mer de Méditerranée (CROSS Med) qui, en 2022, a été, une nouvelle fois, confronté à une activité intense : +2% d’opérations conduites, +4.5% d’opérations impliquant la vie humaine et +30% de décès (48)



(Archives CNI)
(Archives CNI)
"La Méditerranée n'est pas un lac", a alerté jeudi la préfecture maritime avant la saison estivale, s'inquiétant des comportements à risque dans la pratique des loisirs nautiques et d'un nombre de décès record l'été dernier.
Sur l'été 2022, 35 personnes ont perdu la vie dans des loisirs nautiques sur le pourtour méditerranéen, dont 14 baigneurs et six plongeurs (+35% par rapport à l'été 2021), et 305 personnes ont été blessées (+29%).
"Pour nous, ce bilan humain, c'est du jamais-vu", s'est inquiété Philippe Michaud, directeur du Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de Méditerranée (Cross Med), lors d'un point presse dans son QG de La Garde (Var).


Depuis la pandémie de Covid-19, les autorités relèvent un engouement très fort pour les loisirs nautiques avec une augmentation des opérations de secours de près de 60% depuis 2019 et une explosion du nombre de décès de près de 170%.
Et elles s'inquiètent de comportements de plus en plus irresponsables proches de ceux vus sur la route (alcool, drogue, vitesse excessive) et d'une impréparation similaire à celle qui peut être observée dans certains sites prisés de haute montagne comme le Mont Blanc, relève le préfet maritime de Méditerranée, le vice-amiral d'escadre Gilles Boidevezi.
Beaucoup partent en mer sans gilet de sauvetage et/ou sans téléphone: "pourtant, c'est le moins qu'on puisse faire d'avoir un téléphone pour permettre d'être géolocalisé", insiste Philippe Michaud.

Ainsi, à l’aube de la saison estivale 2023, la présence et les contrôles en mer resteront des leviers majeurs pour réguler et sécuriser la pratique des loisirs nautiques. L’agilité du dispositif sera encore renforcée cette année : présence quotidienne étendue et accrue, ciblage des zones à risque et des périodes de forte fréquentation, opérations ciblées « coup de poing » de sécurité en mer. Outre une attention particulière aux règles de base de la sécurité (matériel obligatoire, titres de conduite et de navigation), il sera demandé aux unités de réprimer systématiquement les comportements particulièrement dangereux, notamment liés à la vitesse et aux zones de navigation. Enfin, une attention particulière sera portée à la consommation d’alcool et de stupéfiants en mer.


Sans parler de l'ubérisation des locations de paddle, kayak, navire: "les gens sont lâchés en pleine mer comme ça, sans plus de conseils", poursuit-il.
Or, si "tout le monde sait qu'il y a des phénomènes dangereux" comme les baïnes (trous d'eau soumis à des courants, NDLR) ou les marées sur la façade Atlantique, en Méditerranée, il y a parfois une météo imprévisible, des phénomènes de brises thermiques et une concentration très importante des usagers l'été qui est "un facteur aggravant", note le préfet.


Pour sensibiliser à ces dangers, la préfecture maritime lance donc une campagne de communication inédite qui reprend des codes de la sécurité routière avec des slogans comme "j'avais à peine bu" ou "j'avais presque tout vérifié".
"La tonalité est plus sombre pour marquer les esprits", explique le capitaine de frégate Pierre-Louis Josselin, porte-parole de la préfecture maritime.
"On se prépare, on s'équipe correctement et on alerte au plus tôt" le numéro d'urgence en mer, le 196, martèle le préfet.

Une majorité d'intervention en zone côtière
Une majorité d'intervention en zone côtière