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Les villes corses forcées de s'adapter aux restrictions sur l'usage de l'eau


Pierre-Manuel Pescetti le Samedi 27 Août 2022 à 17:08

Les restrictions sur l’usage de l’eau imposées par les préfectures de Corse-du-Sud et de Haute-Corse concernent également les collectivités. Les mairies doivent adapter leur gestion de la ressource en eau tout en maintenant une ville propre et agréable. À Bastia et à Ajaccio, la situation prend les allures d’un défi pour se préparer à la ville de demain.



Avec les nouvelles restrictions, les mairies ont interdiction d'arroser leurs espaces verts en utilisant la méthode de l'aspersion. Image d'illustration : Pixabay
Avec les nouvelles restrictions, les mairies ont interdiction d'arroser leurs espaces verts en utilisant la méthode de l'aspersion. Image d'illustration : Pixabay

Depuis ce 11 août, la Corse entière est frappée par des arrêtés préfectoraux réduisant drastiquement l’usage de l’eau. Des obligations et des encadrements qui valent aussi bien pour les particuliers, les professionnels que pour les collectivités et les services publics. 
 

Pour lutter contre la sécheresse qui s’est installée sur l’île depuis plusieurs mois, aggravée par une absence de précipitations, les mairies aussi doivent serrer la ceinture. Ou plutôt fermer le robinet. Elles ne peuvent plus arroser leurs espaces verts par aspersion ni laver les espaces et voies de circulation. Ces arrêtés s’appliquent depuis le 2 août en Haute-Corse et depuis le 11 août pour la Corse-du-Sud. 

 

Une affaire de choix pour la propreté de la ville

“Nous avions déjà anticipé en réduisant la surface de lavage et en ne faisant que l’indispensable et le plus urgent”. À Ajaccio, la mairie a fait le choix d’aller à l’essentiel. Seuls les endroits les plus fréquentés, et donc qui se salissent le plus vite, étaient nettoyés avec de la haute pression. 
 

Pareil à Bastia où la municipalité lavait certaines zones moins fréquemment en fonction du revêtement existant, de la fréquentation et de la propreté constatée au quotidien par ses agents. “Nous avons réduit la consommation de 40 à 50 % par rapport à d’habitude”, explique-t-on à la mairie.

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Mais depuis le 2 et le 11 août, les deux principales villes de Corse ont l’obligation de ne plus laver leurs trottoirs, leurs rues et leurs routes à grande eau. Et pourtant, elles n’ont d’autres choix que de maintenir un minimum de nettoyage. “C’est une question de salubrité publique. Nous discutons avec le préfet pour obtenir une dérogation à ce sujet là”, indique-t-on à la mairie d’Ajaccio. 

 

Des villes jaunies par le soleil

Autre point de crispation, l’arrosage des espaces verts. Si la méthode du goutte à goutte est autorisée la nuit, mettant à l’abri certaines plantes, l’arrosage des pelouses est plus compliqué. La méthode par aspersion étant interdite. À Ajaccio, “deux des 45 hectares d’espaces verts qui sont soumis à l’entretien sont concernés par l’aspersion. Les pelouses sont déjà brûlées”, précise la mairie. 
 

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Ici aussi, l’arrêt net et complet des arrosages n’est pas souhaité. On parle plutôt de baisse drastique, “car ces espaces de verdure sont des îlots de réduction de chaleur qu’il faut intégrer dans la gestion de la sécheresse”.

 

Réussir la transition vers la ville de demain

Le phénomène de sécheresse devrait s’amplifier au fil des ans. De plus en plus vite. De plus en plus fort. Mais certaines mairies ont déjà intégré le problème dans leur gestion à long terme. C’est le cas de Bastia où “depuis quatre ans on plante des espèces moins gourmandes en eau” et où “le changement climatique est pris en compte dans les projets de la municipalité". 
 

Les solutions au problème sont à plusieurs facteurs et tous devront être pris en compte. Donnée que les deux municipalités ont à l’esprit pour “réussir la transition vers la ville de demain”.